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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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ordres.
    — Entendez-vous ces
cris ? »
    Les Macédoniens tendirent l’oreille.
« Bien sûr, ce sont les sentinelles d’Alexandre.
    — Bien. Jetez vos armures, ne
gardez que vos épées et vos poignards, il faut que vous vous déplaciez sans
entraves ni bruit dans le noir. Voici mon plan : après être sortis par la
poterne chacun d’entre vous tentera de localiser une sentinelle. Vous la
rejoindrez en rampant, l’éliminerez, puis vous prendrez sa place et répéterez
le mot de passe qu’on vous transmettra. Vous avez le même accent, et personne
ne s’apercevra de rien.
    « Dès que vous contrôlerez une
certaine portion du terrain, vous me lancerez un signal en imitant le cri du
hibou. Nous enverrons un détachement d’assaut, muni de torches et de flèches
incendiaires, qui s’emploiera à brûler les machines. Avez-vous bien
compris ?
    — Très bien. Aie confiance en
nous. »
    Les Macédoniens se consultèrent un
moment avant d’ôter leurs armures et de descendre l’escalier qui menait à la poterne.
Une fois à l’extérieur, ils se dirigèrent vers les sentinelles en rampant sur
le sol.
    Memnon attendit leur signal sur le
chemin de ronde en contemplant les grandes tours d’assaut qui se dressaient
dans l’obscurité, pareilles à des géants. Il crut bientôt reconnaître la voix
d’une sentinelle : une partie de la mission était peut-être accomplie. Au
bout d’un moment, il entendit enfin le cri du hibou s’élever entre les deux
machines de guerre.
    Il dévala l’escalier et rejoignit le
détachement chargé de l’incursion.
    « Attention, dit-il. Si vous
allumez vos torches, vous serez aussitôt découverts et vous perdrez une partie
de votre avantage. Voici mon plan : gagnez tout doucement l’endroit où nos
hommes se sont substitués aux sentinelles macédoniennes, entre ces deux tours
d’assaut, et cachez-vous. Un second groupe vous emboîtera le pas avec un
brasero couvert et des amphores remplies de bitume. À son arrivée, embouchez
vos trompettes aussi fort que vous le pourrez et prenez d’assaut la garnison
macédonienne. Le second groupe s’emploiera pendant ce temps à incendier les
tours.
    « Les Macédoniens croient avoir
gagné, ils ne s’attendent donc pas à être attaqués. Notre sortie sera couronnée
de succès. Et maintenant, allez ! »
    Les hommes se dirigèrent vers la poterne
et débouchèrent à l’extérieur, immédiatement suivis par un groupe de soldats
portant une jarre remplie de braises et des amphores de bitume. Memnon attendit
que le dernier ait disparu dans la nuit et que la porte de fer ait été refermée
pour regagner, comme chaque soir, sa demeure, à l’autre bout de la ville. Il
aimait se promener incognito au milieu de la foule, écouter les conversations,
observer l’humeur des gens. Sa maison était située sur les pentes de
l’acropole, on y avait accès en gravissant un escalier puis en parcourant une
rue étroite et raide.
    Un serviteur se tenait près de la
porte avec une lanterne allumée. Il l’ouvrit et conduisit son maître jusqu’au
portail d’entrée, à l’autre extrémité de la cour. Memnon se rendit aussitôt
dans sa chambre, à l’étage supérieur, où ses domestiques lui avaient préparé un
bain chaud. Il ouvrit la fenêtre et tendit l’oreille : une sonnerie de
trompette venait de déchirer le silence de la nuit, du côté nord-est des murs.
L’assaut avait commencé.
    L’une des servantes
s’approcha : « Veux-tu prendre ton bain, non maître ? »
    Memnon ne dit rien. Il regarda le
ciel se teinter de rouge puis il se retourna et dégrafa son armure. Alors
seulement, il répondit par l’affirmative.
     

25
    L’homme pénétra, hors d’haleine, sous la tente. « Sire !
cria-t-il. Une sortie : l’ennemi brûle les tours d’assaut ! »
     
    Alexandre bondit hors de son lit et
attrapa le soldat par les épaules : « Qu’est-ce que tu
racontes ? Es-tu devenu fou ?
    — Ils nous ont surpris, sire.
Ils ont tué les sentinelles et se sont frayé un chemin avec des amphores
remplies de bitume. Nous n’arriverons jamais à éteindre le feu. »
    Alexandre le poussa et se précipita
à l’extérieur. « Vite ! Donnez l’alarme, faites sortir tous les
hommes dont nous disposons. Cratère, la cavalerie ! Héphestion, Perdiccas
et Léonnatos, lancez les Thraces et les Agrianes, vite ! »
    Il monta sur le premier cheval qu’il
trouva et se dirigea vers la muraille au grand

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