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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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n’y a que quelques sentinelles sur ces
rochers. Vous allez les surprendre et les éliminer sans faire de bruit, après
quoi l’armée empruntera le défilé. Si votre mission est couronnée de succès,
signalez-le-nous par des jets de pierres. »
    Ces ordres furent transmis aux
Agrianes dans leur langue. Alexandre leur promit une récompense en cas de
réussite. Ils acceptèrent cette mission de bon gré, se munirent de leurs cordes
de chanvre, de leurs sacs, de leurs pics, et glissèrent un poignard dans leurs
ceintures. Quand la lune surgit derrière les nuages, Alexandre put constater
qu’ils escaladaient déjà les rochers avec leur incroyable agilité de
montagnards. Les plus audacieux grimpaient à mains nues aussi haut que
possible, puis ils fixaient leur corde à une saillie ou à un clou, planté dans
une fente, et la lançaient à leurs compagnons afin qu’ils montent à leur tour.
    La lune fut à nouveau obscurcie par
les nuages et les Agrianes disparurent dans le noir. Alexandre s’engagea dans
le défilé, accompagné par Ptolémée et sa garde personnelle. Ils se
dissimulèrent en attendant la suite des événements.
    Peu de temps après on entendit un
bruit sourd, qui se répéta bientôt : les Agrianes précipitaient au sol les
cadavres des sentinelles.
    « Leur travail est terminé,
observa Ptolémée en jetant un coup d’œil aux corps écrasés. Tu peux dire à
l’armée d’avancer. » Mais Alexandre lui fit signe de patienter. Un peu
plus tard, on entendit d’autres bruits, semblables aux précédents, bientôt
suivis par ceux des pierres qui tombaient du haut et rebondissaient sur les
parois rocheuses.
    « Qu’est-ce que je te
disais ? répéta Ptolémée. C’est terminé. Ces gens ont des jambes et des
mains rapides, ils n’ont pas leurs pareils dans de telles conditions. »
    Alexandre le pria de transmettre aux
détachements l’ordre de marcher en silence le long du défilé, et bientôt la
longue colonne s’ébranla, tandis que les Agrianes se laissaient glisser dans le
vide en ramassant les cordes qui leur avaient permis d’escalader les rochers.
    Les guides et les éclaireurs, qui
précédaient le gros de la troupe sur le flanc gauche de la gorge, distinguèrent
vite le sentier qui montait vers le haut plateau. Avant que l’aube se lève,
l’armée était rangée au complet devant les murs de Termessos. Mais le terrain
était si accidenté qu’il n’y avait pas de place pour y dresser un camp.
    Dès que sa tente fut montée sur l’un
des rares espaces libres entre les rochers, le roi convoqua le conseil de ses
compagnons. Mais tandis que le héraut les appelait, Héphestion lui annonça une
autre visite : un Égyptien du nom de Sisinès demandait à le rencontrer au
plus vite.
    « Un Égyptien ? s’exclama
Alexandre d’un air surpris. De qui s’agit-il ? Le connais-tu ? »
    Héphestion secoua la tête. « À
dire vrai, non. Mais il affirme qu’il a jadis travaillé pour le roi Philippe,
ton père, et qu’il nous a vus courir dans la cour du palais de Pella quand nous
étions petits. À en juger par son aspect, il a parcouru une longue route.
    — Et que veut-il ?
    — Il dit qu’il ne peut te
parler qu’en tête à tête. »
    C’est alors que le héraut se
présenta. « Sire, les commandants sont là, devant ta tente.
    — Qu’ils entrent »,
ordonna Alexandre. Puis, à l’adresse d’Héphestion : « Donne-lui à
manger et à boire et trouve-lui un abri en attendant qu’une tente soit prête.
Ensuite, reviens. Je veux que tu assistes au conseil. »
    Héphestion s’éloigna. Il croisa ses
amis : Eumène, Séleucos, Ptolémée, Perdiccas, Lysimaque et Léonnatos.
Philotas se trouvait au cœur de la Phrygie avec son père, Cratère et le Noir.
Tous embrassèrent Alexandre sur les joues avant de s’asseoir.
    « Vous avez vu la ville,
commença le roi. Et vous avez vu le terrain, rocheux et accidenté. Si nous
souhaitions construire des tours d’assaut avec le bois que contiennent ces
forêts, il nous serait de toute façon impossible de les approcher de la
muraille. Et si nous voulions creuser une galerie, il nous faudrait percer le
rocher avec des masses et des ciseaux. Non, c’est impossible ! Il ne nous
reste qu’une solution : faire le blocus de Termessos. Mais nous ignorons
combien de temps cela nous prendra. Sa capitulation pourrait demander des
jours, ou des mois…
    — Nous ne nous sommes pas arrêtés
à ces problèmes

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