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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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devant Halicarnasse, observa Perdiccas. Nous avons pris le
temps qu’il nous fallait.
    — Entassons du bois contre les
murs, mettons-y le feu et laissons-les crever de chaud », proposa
Léonnatos.
    Alexandre secoua la tête. « Tu
as vu à quelle distance se trouve la forêt ? Et combien d’hommes
perdrions-nous en les envoyant au pied de la muraille sans auvents de
protection et sans tir de barrage ? Je refuse d’envoyer mes hommes à la
mort si je ne cours pas les mêmes risques qu’eux, et il doit en être également
ainsi pour vous. En outre le temps presse. Il faut que nous rejoignions le
corps d’armée de Parménion.
    — J’ai peut-être une idée,
intervint Eumène. Ces barbares sont exactement comme les Grecs : ils ne
cessent de s’entretuer. Les Termessiens ont certainement des ennemis ; il
nous suffira de nous entendre avec eux. Après quoi, nous pourrons reprendre
notre marche vers le nord.
    — Ce n’est pas une mauvaise
idée, dit Séleucos.
    — Oui, pas mauvaise du tout,
approuva Ptolémée. En admettant que nous parvenions à mettre la main sur ces
ennemis.
    — Veux-tu t’en
occuper ? », demanda Alexandre à son secrétaire.
    Eumène haussa les épaules.
« J’y suis bien obligé, puisque personne ne veut s’en charger.
    — Alors, c’est d’accord. En
attendant, établissons le blocus de la ville, ne laissons entrer ni sortir
personne. Allez donc vous occuper de vos hommes. »
    Peu après la dissolution du conseil
arriva Héphestion. « Je vois que vous avez déjà terminé. Qu’avez-vous
conclu ?
    — Que nous n’avons pas assez de
temps pour nous emparer de la ville. Nous allons attendre que quelqu’un le
fasse pour nous. Où se trouve notre invité ?
    — Il t’attend dehors.
    — Alors, fais-le entrer. »
    Un homme d’environ soixante ans, à
la barbe et aux cheveux gris, vêtu comme les indigènes du haut plateau, pénétra
bientôt sous la tente.
    « Avance, invita Alexandre. On
m’a dit que tu voulais me parler. Qui es-tu ?
    — Je me nomme Sisinès, et je
viens de la part du général Parménion. »
    Alexandre examina ses yeux sombres
et mobiles. « C’est la première fois que je te vois, répliqua-t-il. Si
Parménion t’envoie, tu dois avoir une lettre portant son sceau à me remettre.
    — Je ne possède aucune
lettre : ce serait trop dangereux en cas de capture. J’ai l’ordre de te
rapporter de vive voix ce qu’on m’a dit.
    — Alors, parle.
    — Un membre de ta famille se
trouve auprès de Parménion, il commande la cavalerie.
    — C’est mon cousin Amyntas. Je
lui ai confié la cavalerie thessalienne car c’est un excellent guerrier.
    — As-tu confiance en lui ?
    — À la mort de mon père, il a
aussitôt pris mon parti. Depuis lors, il m’est toujours resté fidèle.
    — En es-tu vraiment
sûr ? », insista l’homme.
    Alexandre commençait à
s’impatienter. « Si tu as quelque chose à dire, parle, au lieu de me poser
des questions.
    — Parménion a intercepté un
courrier perse qui transportait une lettre du Grand Roi destinée à ton cousin.
    — Puis-je la
voir ? », demanda Alexandre en tendant la main.
    Sisinès secoua la tête avec un léger
sourire. « Il s’agit d’un document très précieux que nous ne pouvions pas
risquer de perdre en cas de capture. Le général Parménion m’a toutefois
autorisé à t’en rapporter le contenu. »
    Alexandre lui fit signe de
poursuivre.
    « Dans cette lettre, le Grand
Roi offre à ton cousin Amyntas de Lyncestide le trône de Macédoine ainsi que deux
mille talents d’or s’il parvient à te tuer. »
    Le roi s’abstint de tout
commentaire. Il songea à ce que lui avait dit Eumolpos de Soles au sujet d’une
grosse somme d’argent convoyée de Suse en Anatolie, il pensa aussi aux gestes
valeureux, à la loyauté dont son cousin avait toujours fait preuve à son égard.
Il se sentit pris dans les mailles d’un complot face auquel la force et le
courage n’avaient aucune valeur, une situation dans laquelle sa mère aurait su
se mouvoir beaucoup mieux que lui, et qu’il devait de toute façon régler sans
tarder.
    « Si tu mens, je te ferai
découper en morceaux et j’abandonnerai ta carcasse aux chiens »,
menaça-t-il.
    Péritas, qui somnolait dans un coin,
leva la tête et se passa la langue sur les moustaches, comme s’il était intéressé
par le tour qu’avait pris la conversation. Mais Sisinès ne sembla pas le moins
du monde

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