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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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l’épreuve sur
un plan de bataille, confie-moi une tâche au combat, la plus dure qui soit, et
je saurai comment me comporter en conséquence, mais ces intrigues me jettent
dans l’embarras. Je regrette…
    — Peu importe, dit le roi.
Voyons ce qu’en pense Philippe. »
    Le médecin examina bientôt le corps
du messager.
    « Y a-t-il des indices ?
interrogea Alexandre au bout d’un moment.
    — Il a certainement été
empoisonné, et sans aucun doute avec le repas d’hier soir.
    — Pourrais-tu découvrir de quel
type de poison il s’agit ? »
    Philippe se releva et demanda qu’on
lui apporte de l’eau pour qu’il puisse se laver les mains. « Oui, je
crois, mais il me faudrait l’ouvrir…
    — Fais le nécessaire, lui dit
le roi, et quand tu auras fini, donne l’ordre de célébrer ses funérailles selon
le rite perse. »
    Philippe balaya les alentours du
regard. « Mais il n’y a pas de tours du silence, ici.
    — Alors, faites-en construire
une, lança le roi à l’adresse de Parménion. On ne manque ni de pierres ni
d’hommes.
    — D’accord, sire, acquiesça le
général. Y a-t-il autre chose ?
    Alexandre demeura pensif un moment,
puis il répondit : « Oui, fais libérer Amyntas et rends-lui son
grade. Mais… fais attention.
    — Bien sûr, sire.
    — Bon. Retourne donc à tes
massages, Parménion, et prends soin de ton épaule. Le temps va changer,
ajouta-t-il en levant les yeux vers le ciel. Et pas en mieux. »
     

43
    Un soir, au milieu de l’hiver, le commandant Memnon se sentit
mal : il avait une forte nausée, des douleurs aiguës aux articulations et
aux reins, et sa fièvre monta en peu de temps pour atteindre une température
très élevée. Il s’enferma dans son logement, dans le château de poupe,
tremblant et claquant des dents, et commença à refuser la nourriture qu’on lui
apportait.
    Il ne parvenait à boire qu’un peu de
bouillon chaud, qu’il lui arrivait de vomir. Son médecin lui administra des
médicaments destinés à soulager ses souffrances et l’obligea à avaler de
grandes quantités de liquides pour compenser celles qu’il perdait en
transpirant abondamment, mais il ne réussit pas à trouver un traitement capable
de le guérir.
    La maladie de Memnon plongea les
Perses dans la plus grande consternation, mais nombre d’entre eux remarquèrent
la froideur dont faisait preuve, en revanche, le commandant en second, l’un des
leurs, un dénommé Tigrane, qui avait jusqu’alors conduit la flotte dans la mer
Rouge. C’était un homme ambitieux, un intrigant, qui n’avait jamais caché sa
désapprobation, à la cour, face à la décision du roi Darius de confier le
commandement suprême à un mercenaire yauna.
    C’est lui qui remplaça Memnon quand
il s’avéra que le Grec n’était plus en mesure d’assurer le commandement. Il
ordonna aussitôt qu’on lève l’ancre et qu’on se dirige vers le sud, abandonnant
ainsi le blocus des Détroits.
    Memnon demanda alors à rejoindre la
terre ferme et Tigrane ne s’y opposa pas. Il voulut aussi qu’on lui donne
quatre de ses mercenaires, ses soldats les plus fidèles, afin qu’ils lui
prêtent main-forte au cours du voyage qu’il s’apprêtait à entreprendre. Le
nouveau commandant lui lança un regard de commisération, persuadé que, dans son
état, le malade n’irait pas bien loin, mais il lui souhaita bonne chance en
perse et le renvoya.
    Ainsi, on descendit en pleine nuit
une chaloupe contenant cinq hommes, qui glissa sur l’eau à grands coups de
rames et gagna une petite crique déserte sur la côte orientale de l’Hellespont.
Cette nuit-là, les cinq hommes se mirent en route, car Memnon voulait être
conduit auprès de sa femme et de ses enfants.
    « Je veux les voir avant de
mourir, dit-il dès qu’ils eurent touché terre.
    — Tu ne mourras pas,
commandant, répliqua l’un de ses mercenaires. Tu en as vu de bien pires. Mais
nous t’emmènerons là où tu le désires, même au bout du monde s’il le faut, même
à l’enfer. Et nous te porterons sur nos épaules si cela est nécessaire. »
    Memnon acquiesça avec un sourire
las, mais l’idée de revoir sa famille semblait l’animer d’une mystérieuse
énergie, d’une force insoupçonnable. L’un de ses hommes partit à la recherche
d’un moyen de transport quelconque, car le malade n’était pas en mesure de
monter à cheval. Il revint le lendemain avec une carriole tirée par deux mulets
et quatre chevaux

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