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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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Perses
nous contournent par la droite ! »
    Le roi examina les collines,
derrière lui, et vit qu’un escadron de cavalerie s’élançait sur les hauteurs en
effectuant une manœuvre enveloppante.
    « Nous ne pouvons pas les
affronter à cette distance. Ordonnez aux Thraces et aux Agrianes de les
arrêter. Ils ne doivent passer à aucun prix. Donnez le signal, nous allons
attaquer ! »
    Ptolémée rattrapa le contingent des
Thraces et des Agrianes, qu’il envoya vers les collines. Héphestion fit signe
aux trompettes d’emboucher leurs instruments, et ils s’exécutèrent
sur-le-champ. D’autres sonneries répondirent sur l’aile gauche. Alors l’armée
s’ébranla.
    « Là, regardez ! s’écria
Héphestion. L’infanterie lourde des Grecs ! Elle occupe le centre.
    — Et là-bas, intervint
Perdiccas. Ils plantent des pieux pointus dans le sol.
    — En outre, le fleuve est en
crue, ajouta Lysimaque. Avec la pluie de cette nuit… »
    Alexandre observait sans mot dire les
Agrianes et les Thraces qui avaient engagé le combat contre les Perses, et les
repoussaient déjà. Désormais, une courte distance le séparait de la rive du
Pinaros. Le fleuve n’était pas profond, mais son eau trouble coulait en
abondance entre ses rives boueuses. Le roi leva encore une fois la main, et les
trompettes sonnèrent le signal d’attaque.
    La phalange baissa ses sarisses et
chargea ; la cavalerie thessalienne s’élança sur l’aile gauche, tandis
qu’Alexandre éperonnait Bucéphale à la tête de ses hétairoï. Avant que les
Perses ne puissent l’en empêcher, il déborda à droite, poussa son cheval dans
le fleuve, à l’endroit où il était le plus étroit, suivi de tout son escadron,
effectua une conversion et, la lance au poing, se jeta sur le flanc de la formation
ennemie.
    Au même instant, la phalange pénétra
dans le Pinaros et entreprit d’en remonter la rive droite, mais elle se heurta
à l’infanterie grecque, composée de mercenaires en rangs très serrés. Le
terrain accidenté et glissant, la présence de rochers sur la grève et sur la
rive obligèrent les Macédoniens à rompre leur formation, et les Grecs
s’engouffrèrent dans les brèches, engageant de furieux corps à corps avec les
hétairoï.
    Comprenant que la phalange courait
un danger qui pouvait lui être fatal, Cratère, qui combattait à pied sur son
flanc droit, enjoignit aux trompettes d’emboucher leurs instruments pour
appeler les « écuyers », et ordonna à ces derniers de combler les
brèches. Nombre d’hétairoï avaient été contraints, en effet, d’abandonner leurs
sarisses au profit de courtes épées pour mieux répondre au furieux assaut des
Grecs. Mais ils rencontraient de grosses difficultés.
    Sur l’aile gauche, Parménion avait
lancé en plusieurs vagues ses cavaliers thessaliens contre l’aile droite des
Perses. Chaque escadron décochait une nuée de javelines avant de se replier,
tandis que la deuxième et la troisième vague se précipitaient vers l’avant à un
rythme rapide. Les Hyrcaniens et les Saces réagirent en chargeant violemment,
couverts par les archers cissiens qui projetaient une pluie de traits. On
engagea même un escadron de chars dans la mêlée, mais le terrain était trop
accidenté : nombre de ceux-ci se renversèrent et les chevaux qui les
tiraient s’enfuirent, traînant derrière eux leurs auriges qui s’écrasèrent sur
les rochers.
    La bataille fit rage pendant
plusieurs heures, car les Perses puisaient dans leurs inépuisables réserves des
troupes toujours fraîches. Une brigade d’« écuyers », conduite par
Cratère, parvint à se glisser dans le dos de l’infanterie grecque, à l’isoler
du reste de la formation perse et à en rompre les rangs.
    Épuisés par tant d’efforts,
oppressés par la lourdeur de leur armement, pris entre deux lignes ennemies,
les fantassins mercenaires commencèrent à lâcher pied et à se disperser. Ils
furent bientôt éliminés par la cavalerie thessalienne. Alors les
« écuyers » s’engagèrent rapidement sur les côtés, la phalange des
hétairoï se rassembla et, baissant ses sarisses, progressa vers le vaste front
des dix mille Immortels de Darius qui marchaient d’un pas lourd, bouclier
contre bouclier, en pointant leurs lances. Une sonnerie de trompette retentit à
l’arrière, suivie par un bruit de tonnerre qui couvrit cet enfer de cris, de
hennissements, de cliquetis d’armes : le tonnerre de

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