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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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l’Axios de celle du Ludias. La bête
se dissimulait quelque part au milieu des bois de chênes et de hêtres qui
recouvraient la montagne.
    À un signe du souverain, les veneurs
embouchèrent les trompes dont le son, multiplié par l’écho, résonna jusqu’au
sommet des monts. Alors les rabatteurs libérèrent leurs chiens et les lancèrent
sur les traces du gibier en martelant leurs boucliers avec les embouts de leurs
javelots, ce qui produisait un grand vacarme.
    Les aboiements emplirent aussitôt la
vallée, et les chasseurs se déployèrent en demi-cercle sur un arc mesurant près
de quinze stades.
    Au centre se trouvaient Philippe et
ses généraux : Parménion, Antipatros et Cleitos, dit le Noir. Les Perses
s’étaient placés à droite, dans des tenues qui avaient étonné tout le monde.
Plus de tuniques brodées ni de vestes voyantes ; désormais, le satrape et
ses Immortels arboraient le costume de leurs ancêtres nomades de la
steppe : culottes de cuir, corset, chapeau droit, deux javelots à
l’étrier, arc à double courbure et flèches. Avaient pris place à gauche du
souverain : Alexandre d’Épire, Ptolémée et Cratère, ainsi que les plus
jeunes, dont Alexandre, Héphestion et Séleucos.
    Un nuage de brouillard descendait le
long du fleuve et s’étendait comme un voile léger sur la plaine verte et
fleurie, encore en partie assombrie par la montagne. Soudain, un rugissement
déchira la paix de l’aube en couvrant les aboiements lointains, et les chevaux
hennirent d’excitation, piaffant et soufflant avec tant de force qu’il fut
difficile de les retenir.
    Personne ne bougeait ; on
attendait que le lion se mette à découvert. Il y eut un deuxième rugissement,
plus puissant, et un troisième lui fit écho un peu plus loin, en direction du
fleuve : il y avait aussi une femelle !
    Enfin, le mâle, imposant, sortit du
bois et, se voyant encerclé, émit un rugissement qui secoua toute la montagne
de tremblements et terrifia les chevaux. La lionne apparut peu après.
    La présence des chasseurs empêchant
les deux fauves d’avancer, et celle des rabatteurs de reculer, ils tentèrent de
fuir vers le fleuve.
    Alors, Philippe donna le signal du
départ de la chasse et tout le monde se déversa dans la plaine, au moment même
où le soleil se levait derrière le mont et inondait la vallée de lumière.
    Désireux de couper la route aux
lions, et de montrer ainsi leur audace, Alexandre et ses compagnons, qui
étaient plus proches de la rive que les autres chasseurs, éperonnèrent leurs
destriers.
    Le roi, craignant que les garçons ne
courent un grave danger, s’élança lui aussi, javelot au poing, tandis que les
Perses se déployaient en demi-cercle afin d’empêcher les bêtes de se réfugier à
nouveau dans le bois, où se trouvaient les chiens.
    Entraîné par sa fougue, Alexandre
avait presque atteint son but : il s’apprêtait à lancer son javelot sur le
mâle, qui lui présentait le flanc. Mais brusquement, la meute surgit du bois
effrayant la femelle, qui se jeta du côté opposé et bondit sur le cheval du
prince, le précipitant à terre.
    C’était toutefois compter sans les
chiens, qui encerclèrent la lionne et l’obligèrent à lâcher prise, ce qui
permit au cheval de se redresser et de s’enfuir. Il le fit en ruant et en
hennissant, semant du sang sur son passage.
    Alors Alexandre se releva et
affronta la bête, à mains nues car son javelot lui avait échappé dans sa chute.
Heureusement, Héphestion surgit aussitôt, brandissant son arme, dont la lame
atteignit le flanc de la bête qui rugit de douleur.
    Après avoir égorgé deux chiens, la
femelle rejoignit son compagnon, qui poursuivait furieusement le courageux
Héphestion, lui assenant de terribles coups de patte et de queue et poussant
des rugissements féroces.
    Il fallait faire vite, même si
Philippe et Parménion étaient proches, désormais. Alexandre avait réussi à
ramasser son javelot et il était en train de régler son tir quand la lionne
prit son élan pour bondir sur lui.
    Alors un des guerriers perses, le
plus éloigné de tous, tendit son grand arc et tira en pleine course. La lionne
sauta, sans réussir à éviter la flèche qui se planta dans son flanc avec un
sifflement aigu. Elle fut bientôt à terre, agonisante.
    Philippe et Parménion fondirent sur
le mâle et l’éloignèrent des garçons. Le roi fut le premier à le toucher, mais
aussitôt Alexandre et Héphestion repartirent à

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