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Le sac du palais d'ete

Le sac du palais d'ete

Titel: Le sac du palais d'ete Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jose Frèches
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l’ Hermès aura appareillé… lâcha Bowles tristement.
    —  Qu’est-ce qui t’empêche de rester ici   ? Si tu le souhaites, je pourrai te loger. La maison que le Tianwan m’a attribuée ne comporte pas moins de quinze chambres. C’est là que le gouverneur de Nankin habitait avec ses concubines et sa nombreuse progéniture ! fit Yang, soudain hilare.
    Ravi de l’aubaine, John Bowles, voyant là une excellente façon de prolonger son enquête, ne se fit pas prier. Du tac au tac, il répondit à Yang :
    —  Je ne dis pas non… J’espère ne pas trop abuser de ton hospitalité !
    —  Ici, tu es chez toi ! lui répondit le Prince de l’Orient en souriant, avant de lui glisser une feuille dans la main.
    —  Prends ce document, ajouta-t-il, c’est un sauf-conduit qui porte mon cachet. Si tu es arrêté à un barrage, il suffira de le montrer et on te laissera passer…
    Sans même se demander ce que cachait tant de sollicitude de la part du Prince de l’Orient, Bowles exultait. Il allait pouvoir explorer Nankin de fond en comble, entrer au cœur de la mystérieuse forteresse Taiping et en explorer tous les recoins. Avec un peu de chance, il réussirait à approcher le Tianwan… Enfin, il renouerait le contact avec cette belle Anglaise qui avait assurément mille choses passionnantes à raconter aux lecteurs du Weekly !
    Lorsque, en milieu d’après-midi, sous un ciel plombé par la menace de l’orage, les deux Anglais s’en retournèrent vers le navire anglais, une bonne centaine de Taiping étaient à leurs basques.
    —  Sir George, ces hommes souhaiteraient visiter l’ Hermès, expliqua Meadows à l’intéressé qui accepta, comme prévu, de bonne grâce.
    —  Je crains le pire si nous laissons monter ces gueux à bord, objecta, fièrement sanglé dans l’uniforme de la Royal Navy, le capitaine Fishbourne.
    —  Mon cher Fishbourne, tant que vous serez placé sous mon commandement, c’est à moi qu’il revient de décider ! fit sèchement Bonham qui n’était pas du genre à se laisser dicter sa conduite, fut-ce par un officier qui commandait l’ Hermès depuis deux ans.
    La nuit allait tomber et il était temps, pour le grand vaisseau de guerre anglais, de revenir à son port d’attache.
    —  Appareillage dans une demi-heure ! hurla un sous-officier dans un porte-voix.
    Tant bien que mal, Meadows et Bowles firent redescendre les Taiping qui s’étaient répandus de la cale au pont supérieur du navire afin d’en explorer le moindre recoin. Tels des enfants découvrant leur nouveau jouet, ils s’extasiaient devant le moindre tuyau de cuivre et la plus petite poulie de voile même si c’étaient les puissantes canonnières du navire qui retenaient le plus l’attention de ces hommes habitués à se battre avec un armement dérisoire.
    Au moment où, sous la pluie battante qui tombait d’un méchant ciel noirâtre strié d’éclairs, les sirènes de l’ Hermès retentissaient, John, qui était allé récupérer son paquetage, alla faire part à sir George de ses projets.
    —  Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, monsieur le gouverneur, je vais rester ici quelques jours…
    —  Vous êtes fou, mon jeune ami ! Les Taiping sont des gens aux mœurs très cruelles… bestiales même ! Songez un peu que leur Tianwan à la noix n’a même pas daigné me recevoir ! De ma vie je n’ai vu un tel comportement ! Si j’avais su le résultat de cette mission, croyez-moi, je ne l’aurais jamais entreprise ! s’écria le gouverneur de Hongkong.
    —  Je prends mes responsabilités, sir George ! Il y va de la crédibilité de mon enquête ! Le Prince de l’Orient m’a offert le gîte et le couvert… répondit le journaliste d’une voix ferme.
    —  Et s’il vous prend en otage, j’aurai bonne mine !
    —  Pour vous éviter ce genre de tracas, sir George, je suis prêt à vous signer une décharge comme quoi je reste ici de mon plein gré et assume toutes les éventuelles conséquences de cette décision.
    Le gouverneur haussa les épaules, poussa un long soupir, avant de demander au journaliste :
    —  Bon Dieu, mais que leur trouvez-vous donc à ces foutus « cheveux longs »… à part qu’ils puent tous à dix mètres   ?
    —  Ces hommes et ces femmes me fascinent, sir George. Leur armée aux pieds nus est en train de damer le pion aux troupes impériales. Pékin sera bientôt à la portée de Hong Xiuquan…
    —  Ne dites pas ça, mon

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