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Le sac du palais d'ete

Le sac du palais d'ete

Titel: Le sac du palais d'ete Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jose Frèches
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m’a dit que du bien de vous, murmura Laura, surprise par la facilité avec laquelle elle s’était mise à mentir.
    —  Mais encore   ?
    —  Maman m’expliqua dans quelles circonstances vous vous étiez rencontrés.
    L’ancien comptable n’était pas loin de l’exultation. Ce que Barbara avait raconté à sa fille, avant de passer de vie à trépas, n’était tout simplement rien d’autre que la preuve éclatante qu’elle tenait à lui !
    —  Ta maman était une femme extraordinaire… merveilleuse ! Incapable de mentir ! Avec des qualités morales éminentes… Un mélange de beauté et de volonté farouche. Avec le recul, je comprends mieux pourquoi elle refusa de quitter le père de ses enfants. Elle pensait que c’était mieux ainsi !
    La jeune femme vacilla légèrement. Si Nash avait su, il aurait découvert de quoi Barbara Clearstone, en l’espèce, était capable, elle qui avait non seulement menti à Brandon mais également à Nash et, pour finir, à elle, puisque Barbara avait attendu le jour de sa mort pour lui confier un secret qui la concernait pourtant au premier chef.
    En disant à Nash la vérité, elle risquait de ternir l’image qu’il avait de Barbara, et de le plonger dans un désespoir extrême devant cette somme d’occasions manquées et de mensonges plus ou moins pieux.
    Après qu’il eut fini son panégyrique, elle fixa ses yeux dans les siens et, submergée d’une onde de tendresse protectrice, elle ajouta :
    —  Maman avait beaucoup d’estime pour vous. Si elle n’avait pas épousé Brandon, vous auriez formé un couple parfaitement assorti.
    Incapable d’articuler une réponse après un propos qui lui mettait tellement de baume au cœur, il lui ouvrit ses bras Sans plus réfléchir, d’un mouvement brusque, irrépressible, elle s’y jeta comme une petite fille dans les bras de son père, avant d’y rester blottie de longues minutes.
    —  La nuit est tombée, je dois aller coucher mon fils lui annonça-t-elle doucement, après qu’une lune pleine et rousse fut apparue, surplombant la cime des arbres.
    Lorsqu’elle revint, après avoir chanté sa comptine habituelle et fait dire sa prière à Paul Éclat de Lune, Nash avait rejoint les autres.
    Dès qu’il aperçut Laura, John Bowles se précipita vers elle et lui tendit la pochette de cuir que Roberts lui avait remise.
    —  De la part du révérend Roberts. Cette pochette appartenait à votre mère…
    —  Merci, monsieur Bowles, dit Laura, la tête ailleurs, avant de la placer distraitement dans sa ceinture.
    —  Dedans, il y a de l’argent… Et même une assez forte somme… insista le journaliste.
    Avec des airs d’enfant sage, elle alla s’asseoir, posa la pochette sur ses cuisses et l’ouvrit. Puis, de plus en plus étonnée, elle commença par compter les vingt-trois pièces d’argent d’une livre sterling. Trouvant bizarre que sa mère eût conservé par-devers elle une telle somme, elle se plongea avec curiosité dans la lecture des documents qui l’accompagnaient et dont elle ne mit pas longtemps à découvrir le contenu.
    Instantanément, son visage se décomposa, jusqu’à en devenir livide.
    Nash Stocklett, auquel le trouble de la jeune femme n’avait pas échappé, se précipita vers elle.
    —  Tu n’as pas l’air bien, murmura-t-il d’une voix fondante de chaleur en effleurant ses cheveux avec sa paume.
    Incapable de dire un mot, le visage pâle comme un linge et ruisselant de larmes, elle tendit à Nash la lettre d’Elliott ainsi que le journal intime de sa mère.
    —  J’imagine ce que ta maman a dû souffrir, murmura son père, livide et accablé, après avoir pris à son tour connaissance des documents conservés par Barbara Clearstone.
    Laura imaginait sa mère surmontant son dégoût pour frayer avec cet affreux gros consul et acceptant la mort dans l’âme de coucher avec lui dans l’unique but de payer leur voyage de retour en Angleterre. En décidant de ne pas rester en Chine, ce qui était contraire à son désir le plus intime, elle avait donc fait un choix en faveur de ses enfants. Mais pourquoi, dans ce cas, n’en avait-elle pas parlé à sa fille   ? Sans doute répugnait-elle à lui avouer la provenance des fonds qui auraient servi à acheter les billets…
    —  Pour moi, c’est la preuve que maman nous aimait, Joe et moi, plus que tout ! Elle savait que je voulais revenir à Londres.
    Nash se rapprocha un peu plus de Laura mais, au moment

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