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Le sang des Dalton

Le sang des Dalton

Titel: Le sang des Dalton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ron Hansen
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impassible.
    « J’aurais été dans une vraie panade si je n’avais pas été en mesure de prouver que je n’étais pas à Red Rock ce soir. J’avais besoin d’un alibi béton.
    — Qu’y avait-il à Red Rock ?
    — Oups ! Voilà t’y pas que je remets ça. Il faut toujours que je fasse des confidences sur l’oreiller. En tout cas, vous devrez apprendre le reste tout seul. Je ne vendrai pas la mèche, même si vous me chatouillez.
    — Vos frères ont attaqué un train ?
    — C’est vous le détective, Chris. Mon rayon à moi, c’est le foncier.
    — Ce n’est qu’une question de temps, Bill », riposta Madsen. Il leva son verre ballon, puis le reposa. « Nous sommes en juin 1892. Avant la fin de l’année, nous les aurons arrêtés. »
     
     
    À Red Rock, Doolin monta sur son cheval depuis la plateforme du wagon postal, rengaina son fusil dans sa fonte de selle et s’empara de deux boîtes à repas sur le plancher du fourgon. Le garde et le messager étaient ficelés à côté du coffre-fort défoncé. Ils étaient rouges comme des pommes. Doolin fit don à Grat de la boîte contenant de la saucisse au foie, Broadwell rappliqua du fourgon de queue et la bande des Dalton décampa au milieu d’un champ de tournesols en direction de l’ouest et du rideau de pluie bleuté.

15
    Alors débuta la grande chasse à l’homme.
    Harry Wilcox, le chef de train, se rua à la gare pour prévenir par télégramme le régulateur de la Santa Fe à Arkansas City, au Kansas, puis libéra les poignets et les chevilles des deux hommes ligotés dans le wagon postal. Le préposé télégraphia la nouvelle de l’attaque aux autres gares de la ligne et à Wharton, le message fut retranscrit par une veuve à lunettes qui avait remplacé le jeune guichetier assassiné l’année précédente par Blackface Charley Bryant. Un détective des chemins de fer montra la transcription à son collègue de la Wells Fargo en costume gris, puis entreprit d’organiser les troupes. L’homme au feutre mou, qui sifflotait sur une chaise, ne parcourut le billet qu’après que les autres l’eurent lu.
    « Vous avez une jolie écriture, commenta-t-il.
    — Oui, je sais », acquiesça la télégraphiste.
    Cette nuit-là, le marshal adjoint Heck Thomas fit du porte-à-porte jusqu’à ce qu’il ait rassemblé un détachement de cinq hommes de confiance, avec qui il quitta aussitôt Guthrie en direction de Red Rock, au nord. Il fut imité environ une heure plus tard par le marshal adjoint John Swayne et les agents spéciaux de la Santa Fe de Purcell, dans l’Oklahoma. Le shérif du comté de Logan, John W. Hixon, prit le petit déjeuner en compagnie d’un journaliste, puis se fit photographier devant vingt-cinq adjoints fraîchement recrutés avec leurs fusils, leurs poignards, leurs cartouchières en bandoulière et des pistolets dans toutes les poches. « Nous pourchasserons ces bandits jusqu’à ce que nous perdions leurs traces ou que nous les rattrapions », proclama-t-il.
    Les marshals adjoints Frank Kress et George Orin Severns, ainsi que treize autres représentants de la loi, décidèrent de nous donner la chasse du côté de Cimarron Hills, un coin stérile comme une briqueterie. Ransom Payne et seize autres hommes chargèrent en direction du comté de Greer, à l’est, d’où leur étaient parvenues des rumeurs concernant une femme mariée susceptible d’être Daisy Bryant. Des policiers cherokees, dont certains avaient été les adjoints de Bob en des temps plus heureux, attendaient, assis par terre, à la gare de Red Rock, en mâchonnant des brins d’herbe, et se joignaient aux groupes qui, selon eux, risquaient le moins de faire chou blanc. Et plusieurs hommes d’affaires de Caldwell, au Kansas, louèrent des chevaux, se munirent chacun de trois armes de plus que nécessaire et s’élancèrent en trombe à la poursuite des criminels, la cravache entre les dents.
    Sans résultat. Nous étions d’anciens marshals, des cow-boys, des voleurs de chevaux et nous maîtrisions la géographie de l’Oklahoma à hauteur de selle. Nous en savions vraisemblablement autant que n’importe quel marshal ou Indien à nos trousses, sans oublier que le vaste réseau de renseignement de mon frère Bill jouait en notre faveur et que nous avions bien plus à gagner si nous échappions à ces cinquante ou cent bonshommes que nos poursuivants s’ils nous mettaient la main dessus.
    Chaque fois que nous apercevions un

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