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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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me faudrait, reprit Varius, c’est une vraie femme.
    — Elles se ressemblent toutes.
    — Une femme mûre, qui aurait davantage d’expérience…
    Navré que la conversation revienne sur le sujet qu’il considérait comme le plus ennuyeux entre tous, son favori soupira.
    — Encore une épouse ? À quoi cela te servirait-il ?
    — Claudius, répliqua l’empereur en lui jetant un regard courroucé, ne te fais pas plus bouché que tu ne l’es déjà.
    L’autre, confus, chercha avec peine une idée qui pût révéler l’ingéniosité de son esprit.
    — Pourquoi pas cette Annia Faustina qui était au palais l’autre soir ? fit-il au hasard. Elle a la plus jolie croupe que j’aie jamais vue, non ? Et elle n’est pas du genre timide…
    — Je l’avais remarqué.
    — N’est-elle pas belle ?
    — Une splendeur. Mais dis-moi, depuis quand regardes-tu les pouliches ? ironisa Varius.
    Son giton poussa un petit grognement comique :
    — On peut regarder une chose sans éprouver l’envie de la posséder.
    — C’est juste.
    — Oh, mais que je suis bête ! s’exclama Claudius de sa voix de crécelle. Ça ne peut pas marcher, celle-là est déjà prise !
    Varius se redressa vivement dans le fauteuil, le visage redevenu soudain radieux :
    — Tu as raison, cette beauté fera une impératrice parfaite… Le temps de me donner un héritier. C’est elle que je veux.
    — C’est impossible, elle est déjà mariée, répéta Claudius.
    — Et alors ? Il n’est rien d’aussi précaire et transitoire que le mariage, répondit l’empereur avec un clin d’œil. Le meilleur service que nous pourrions rendre à cette superbe créature serait de la débarrasser définitivement de son encombrant époux…
    Claudius haussa les épaules, ignorant le sous-entendu.
    — Non, elle n’est pas si bien. Trop grosse.
    — Parfaite, réitéra l’adolescent. D’autant plus, acheva-t-il, que ce Pomponius ne me plaît pas. As-tu entendu avec quelle arrogance il s’est dressé contre moi ?
    — J’ai entendu et j’ai vu. Il était ivre de rage.
    — Il m’aurait certainement tué s’il en avait eu l’occasion.
    — Probablement.
    — Donc, cette impression n’est pas le fruit de mon imagination. Cette ordure de Pomponius avait bel et bien l’envie de se débarrasser de moi.
    — Cela dit, il ne l’a pas fait.
    — Et alors ? L’intention est aussi grave que l’acte.
    Claudius, avec un mouvement délicat, passa le linge mouillé sur ses tempes, lui rafraîchit le front.
    — Laisse, fit Varius, je n’ai plus mal à la tête. Je me sens beaucoup mieux tout à coup.
    Sa décision était prise. Il allait prendre la femme d’un autre et il trouvait la situation fort amusante. À présent, une envie de rire jouait sur ses lèvres et une satisfaction vicieuse allumait son regard ; une joie de voleur, fourbe et délicieuse.
    — Tu n’es plus triste ?
    Varius ne répondit pas, se contenta de sourire à son petit coiffeur, de ce sourire étrange qu’il n’avait que pour lui, ce sourire qui attirait et arrêtait en même temps, qui semblait dire tout et son contraire, son sourire d’allumeur qui s’amusait à promettre sans jamais tenir.
    — J’ai envie de faire la sieste, déclara-t-il en se levant avec lenteur de son fauteuil. Viens avec moi, Claudius…
    L’autre, transporté de joie, aussi ému que surpris, lui emboîta immédiatement le pas.
    — Je vais m’allonger, précisa Varius en lui prenant amicalement la main, et toi, mon petit chien, tu te coucheras à mes pieds.
    * * *
    Dans la soirée, dix gardes en armes se présentèrent au domicile de Pomponius. L’intendant, Eudaemon, voulut courir prévenir son maître qui se trouvait dans la bibliothèque mais l’un des soldats l’en dissuada en sortant son glaive. Il le poussa sans ménagement contre la lourde porte d’entrée. Le bruit généré par cette intrusion inopinée, l’affolement des domestiques, firent venir le sénateur dans le vestibule.
    — Que voulez-vous ? demanda celui-ci.
    — Pomponius Bassus ? Tu es en état d’arrestation, par ordre de l’empereur.
    Pomponius blêmit.
    — Que me reproche-t-on ?
    — Tu as été déclaré ennemi de Rome et ennemi de l’État. Tu es accusé de crime de lèse-majesté.
    — Je n’ai pas eu de procès.
    — Tu en auras un, en bonne et due forme. Tu vas être jugé par le Sénat.
    Un court silence accueillit cette déclaration.
    — Ennemi de

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