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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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Antonin.
    — Mon époux est innocent, ils seront bien obligés de le reconnaître !
    Le silence de Messala enfonça une nouvelle pique dans le cœur d’Annia. Elle le vit baisser les yeux, embarrassé.
    — Messala ? Pomponius n’est pas coupable du crime dont on l’accuse, n’est-ce pas ?
    De nouveau son ami ne répondit mot, avouant implicitement ce qu’elle craignait.
    — Il l’est ! souffla-t-elle au bord de l’évanouissement. Quel désastre ! Qu’avez-vous fait ?
    Elle vacilla, porta une main à sa bouche.
    — Calme-toi, Annia. Il ne s’est rien passé. Nous devions attendre la prochaine assemblée du Sénat. C’est Pomponius lui-même qui devait porter le coup. Personne n’était au courant de nos projets.
    — Personne ? Sauf Scaber et Columba ! Et d’autres, je présume !
    — Aucun d’entre nous n’a parlé, j’en suis convaincu.
    Très vite, elle réfléchit, mesura l’ampleur de la catastrophe, chercha désespérément une issue à ce mauvais rêve.
    — Existe-t-il des preuves contre lui ? demanda-t-elle.
    Messala rassura Annia en lui confiant que si c’était le cas, il partagerait à coup sûr avec Pomponius les rigueurs de son cachot, en ce moment même.
    — Mais si personne ne l’a trahi, s’il n’y a pas de délateur, d’où vient cette accusation de complot ? interrogea-t-elle encore.
    — Je n’en ai aucune idée. Je ne comprends toujours pas comment Antonin a pu avoir vent de la conjuration.
    — Pourtant il l’a su. Et il va faire payer Pomponius !
    — J’ignore pourquoi, seul Pomponius a été arrêté. Mais ce qui est certain, c’est qu’à travers ton mari, c’est tout le Sénat qu’Antonin veut terroriser. Ce procès aura valeur d’exemple.
    — Je ne veux pas que mon époux soit exécuté !
    — Qu’espères-tu ?
    — N’importe quelle peine plutôt que la mort ! Je veux qu’on me le rende vivant ! Qu’on lui ôte sa liberté, qu’on le bannisse ou même qu’on lui donne le fouet, pourvu qu’on ne le tue pas !
    — Le fouet est plus ignominieux que la mort, Annia. Et la prison à vie est un supplice plus terrible encore.
    Elle secoua énergiquement la tête.
    — Qu’essayes-tu de me dire ? Que je dois me résigner ? Il n’en est pas question ! Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour l’aider ! Et si tu te considères encore comme son ami, j’espère que tu l’aideras aussi, Messala !
    — Ce ne sera pas facile. Regarde les choses en face : personne n’acceptera de défendre Pomponius, au risque d’encourir les foudres de l’empereur. Et même si je parviens à mettre la main sur un avocat dans cette ville, il ne disposera d’aucun élément le jour du procès. Antonin a fait jeter ton mari en prison dans ce but, afin qu’il ne puisse pas préparer efficacement sa défense.
    Annia ne dit rien, submergée par un immense sentiment de découragement. Au bout d’un moment de silence, elle dévisagea Messala entre ses cils mouillés de larmes et lui jeta un « Alors ? » si désespéré, si vibrant, qu’il en resta confondu.
    — Alors rien… dit-il avec un geste d’impuissance.
    Elle s’essuya furtivement les joues et le menton, repoussa ses mèches noires et abandonna son regard suppliant.
    — Alors ? répéta-t-elle, tu l’abandonnes, toi aussi ?
    Messala répliqua par un soupir désolé.
    — Quelle ironie du sort ! déclara-t-elle dans un ricanement triste. Pomponius va être condamné par ceux-là mêmes dont il voulait sauver l’honneur au péril de sa vie !
    Messala resta un moment songeur et se laissa finalement convaincre. Il s’approcha d’elle pour lui effleurer l’épaule, étonné lui-même de ce geste si familier, trop intime en de pareilles circonstances :
    — Je me charge de lui trouver un avocat, dit-il finalement, en mettant dans sa voix la caresse qu’il n’osait lui prodiguer de sa main. Quant à toi, je crois que tu devrais te rendre au palais.
    Alors qu’Annia le regardait sans comprendre, il lui indiqua quelle était sa dernière chance de sauver son mari.
    — On dit que Mammaea, la sœur de Soemias, déteste l’empereur. Peut-être cette femme acceptera-t-elle de t’écouter et de t’aider ?
    * * *
    Au petit matin, Annia Faustina était reçue à la Domus Augus-tana, dans les appartements privés de la princesse.
    Lorsqu’elle se présenta, Mammaea était auprès de son fils Alexianus, occupée visiblement à lui faire la lecture. L’enfant,

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