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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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par son mari sur le valet de chambre de l'abbé de La Rivière. Bussy en avait entendu parler. Ensuite, il raconta la façon dont Marie Gaultier, domestique de son ami Louis Fronsac, était tombée en dévotion en rencontrant le père Clément.
    — Savez-vous que je connais M. Fronsac ? intervint Bussy, je lui ai d'ailleurs demandé un service.
    — Je l'ignorais, fit Gaston qui poursuivit en expliquant que le père Clément avait tenté de soutirer de l'argent à Marie Gaultier, comme il l'avait fait avec Mme Dufresne, puis qu'il avait essayé de lui dérober sa vertu, et comment Bauer, garde du corps de M. Fronsac, était intervenu en tranchant le crâne de Clément.
    — Ce gredin a eu ce qu'il méritait, et je m'en réjouirais volontiers, remarqua Bussy, s'il n'avait été le seul capable de m'innocenter !
    — En effet, mais nous trouverons un autre moyen, je vous le promets. Nous voici arrivés. Avec votre aide et celle de M. de Saint-Félis, je devrais pouvoir monter chez moi. Vous poursuivrez votre histoire en vous désaltérant. J'ai un vin de Suresnes dont vous me direz des nouvelles…
    *
    Le carrosse s'arrêta mais ne put entrer dans la cour intérieure de la maison tant la rue de la Verrerie, tortueuse et étroite, était encombrée. Aussi, dès que Gaston, Bussy et Saint-Félis furent descendus, le cocher emprunta la rue des Portes pour rejoindre l'arrière de l'église Saint-Jean-en-Grève où il pourrait attendre en compagnie des chevau-légers.
    Armande prit peur en découvrant son mari aussi blanc que du plâtre, une lividité accentuée par sa tignasse et sa moustache rouges. Il entra en chancelant, bien que soutenu par Roger de Rabutin et Saint-Félis. Avec l'aide de François, ils le conduisirent dans la pièce la plus proche – la bibliothèque – qui servait de chambre à Angélique ; celle-ci était absente, car elle jouait au théâtre du Marais.
    Une fois allongé, Gaston retrouva un peu de vigueur. On lui servit du vin, ainsi qu'au comte et à son ordonnance, et celui-ci raconta à Armande dans quelles conditions son mari avait reçu ce mauvais coup d'épée.
    Il l'assura qu'il avait été bien soigné et pansé par le chirurgien de son oncle, et qu'il serait rapidement remis pour autant que sa plaie reste propre et qu'il se repose.
    Gaston confirma en quelques mots, et ajouta qu'il ne devait la vie qu'à M. de Bussy dont il résuma rapidement les ennuis. Ensuite, confortablement couché sur le lit, Armande et M. de Bussy sur des chaises caquetières installées dans la ruelle, il demanda au comte de poursuivre son récit tandis que Saint-Félis retournait au carrosse.
    — En mai, j'ai reçu cette lettre, déclara Roger de Rabutin en sortant de son pourpoint un papier plié. Je l'ai sur moi, car je l'avais emportée pour la montrer à M. de Champlâtreux. Il s'agit de la seule preuve susceptible de m'innocenter. Comme vous le voyez, elle est signée par le père Clément, mais n'importe qui aurait pu l'écrire. Après l'avoir reçue – j'étais au siège d'Ypres –, je suis revenu à Paris où j'ai rencontré le frocard qui m'a confirmé le souhait de Mme de Miramion. Il m'a expliqué qu'il me ferait connaître le jour où l'enlèvement serait possible. De mon côté, j'ai pris toutes mes dispositions.
    Il s'adressa à Armande qui gardait un air sévère :
    — Cet enlèvement n'a rien eu de dramatique, madame. La vertu de Mme de Miramion n'a jamais couru le moindre danger.
    — Ce Leboccage, l'avez-vous interrogé ? s'enquit Gaston.
    — Bien sûr ! Dès mon retour de Sens, je me suis rendu chez lui, avec mon oncle. Il tombait des nues. Il m'a raconté qu'un homme s'était présenté à lui comme un ami proche de Mme de Miramion. Cette dame souhaitait vivement épouser M. de Bussy – moi-même, sourit Bussy avec son sourire fat – mais il ignorait comment l'approcher. L'homme proposait cent écus pour transmettre l'information au grand prieur, dont il savait qu'il était l'ami. Une fois en contact avec moi, il n'aurait qu'à me présenter au père Clément, de la Merci, confesseur de Mme de Miramion ; ce dernier s'occuperait de tout.
    — Et il a cru à cette fable ? intervint Armande, incrédule.
    — Pour cent écus, il était prêt à croire en Dieu !
    — Il a revu cet homme ? Que sait-il sur lui ?
    — Rien d'autre, il ne l'a jamais revu. Selon lui, il avait la trentaine et était vêtu de noir, très simplement. Il m'a seulement parlé de

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