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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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contenait les plus belles paroles du monde – avec même quelques articles respectables puisque la paulette était renouvelée –, mais d'autres plus ambigus remettaient en cause les accords entre Monsieur et le Parlement. Aussi les concessions de la reine furent-elles perçues comme un signe de faiblesse et le reste comme un reniement de la parole du duc d'Orléans. Dès le lendemain, la Chambre de Saint-Louis s'est à nouveau réunie. M. Séguier m'a affirmé que la reine se trouvait à bout de patience et aurait accusé le cardinal de lâcheté pour ne point faire venir l'armée.
    — Que peut-il se passer ? s'inquiéta Julie.
    — La reine a tort de vilipender le cardinal. Nous connaissons tous Mgr Mazarin ; il est aussi prudent qu'un chat, et autrement plus patient. Il acceptera avec un sourire de façade toutes les avanies pour gagner du temps. Tant que Condé est occupé en Flandre, il cédera à Paris, mais je sais que de nouvelles troupes allemandes et croates arrivent. Si le Prince écrase l'archiduc, tout peut rapidement basculer dans un bain de sang.
    À ces mots terribles, tous restèrent silencieux, et comme Gaston ne voulait pas que ses amis s'inquiètent trop, il changea de sujet :
    — En attendant, dis-moi quelles mesures ont été prises à Mercy contre les gens d'armes et les drilles ?
    Bauer les détailla et Tilly en parut satisfait. Dès qu'il se sentirait mieux, promit-il, il reprendrait son enquête sur la machination dont Bussy avait été victime puis se rendrait à Mercy juger des défenses et les améliorer, si possible.
    *
    Les Fronsac ne restèrent finalement que deux jours à Paris puisque Gaston était en voie de guérison et que Louis voulait revenir chez lui finir les moissons. Ils passèrent la nuit rue des Blancs-Manteaux, où Marie ne cacha pas sa joie de revoir Friedrich Bauer. Elle avait oublié le père Clément et retrouvé le goût de vivre. Le lendemain en quittant la ville, après être passés à l'étude où M. Fronsac exprima à son fils toute sa satisfaction de voir le Parlement s'opposer enfin avec courage aux iniques décisions de la Cour, ils s'arrêtèrent à nouveau au Temple.
    Louis revint examiner les gisants, ou plus exactement celui où un aigle tenait un coffret dans ses serres. Il savait maintenant qui représentait ce templier. Mais était-ce suffisant pour que cette tombe soit celle du gardien des coffres ? Et d'ailleurs, le Bel ne les avait-il pas déjà toutes ouvertes ? Il observa le sol et ne découvrit rien. Il avait hésité à laisser une lettre à M. de Bussy dans laquelle il aurait évoqué ses découvertes, mais la prudence le retint. Si dans d'autres circonstances, avec l'appui de son oncle, le comte aurait pu obtenir l'ouverture du tombeau, le rapt avait tout changé. Que l'on apprenne qu'il violait maintenant les sépultures, et de nouveaux chefs d'accusation s'ajouteraient contre lui.
    Louis choisit de conserver le secret tant que Bussy ne serait pas mis hors de cause. Pourtant, une telle décision lui coûterait. Cet hiver et au printemps prochain, il manquerait peut-être d'argent et la part promise sur le trésor aurait pu lui permettre de sauver ses terres comme ses gens.
    *
    Deux semaines s'écoulèrent.
    Comme le père Clément, le faux hospitalier avait été transporté à la basse geôle du Châtelet où il avait été reconnu par un huissier à verges. Il s'appelait Ghislain de Maffécourt, c'était un ancien chevau-léger de la maison du roi chassé de son régiment. Le commissaire du quartier du Temple, M. Delestrade, trouva rapidement son logement, mais sa fouille n'apporta rien.
    M. Boutier passait voir le blessé tous les deux ou trois jours et lui racontait l'évolution de la querelle entre la Cour et le Parlement. À cette occasion, il lui expliqua que M. Broussel se montrait de plus en plus virulent. Le conseiller aurait même accepté d'étudier une requête du duc de Beaufort demandant sa réhabilitation après avoir souffert cinq ans en prison sans qu'on l'eût jamais interrogé. Une telle injustice, précisait Broussel, confirmait la volonté de la Chambre de Saint-Louis d'interdire d'enfermer quelqu'un plus de vingt-quatre heures sans l'ouïr.
    Le vendredi 21 août, M. Boutier annonça à Gaston que le prince de Condé avait remporté une victoire à Lens contre les Espagnols, alors qu'à Paris le Parlement venait de baisser les tailles du quart et réexaminait l'édit du Tarif, réduisant ainsi les

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