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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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cheveux bruns, bouclés, d'une fine moustache et d'un visage avenant. Ce qui peut limiter mes recherches à quelques dizaines de milliers de personnes.
    — Il y a bien eu une machination, fit Gaston pensif, mais dans quel but ? Avez-vous des ennemis ?
    — Certainement, mais ils sont plutôt du genre à me rencontrer l'épée à la main.
    — Ce pourrait être un bourgeois désireux de venger une infidélité de sa femme… suggéra Tilly dans un sourire.
    — Je m'attache plutôt aux veuves, mais il m'est arrivé d'être galant auprès de dames de qualité, admit Bussy, avec son éternel sourire prétentieux. Il m'est difficile de refuser les faveurs d'une femme qui apprécie mon génie, ajouta-t-il d'un ton si drôle qu'il fit rire Armande, pourtant fâchée contre lui.
    « Mais qu'un mari jaloux ait monté un tel stratagème, cela me paraît bien hasardeux, et bien machiavélique, poursuivit-il plus sérieusement.
    — Nous n'en saurons rien tant que nous n'aurons pas identifié ce proche de Mme de Miramion. Vous allez me donner l'adresse de ce Leboccage, j'irai l'interroger dès que je serai sur pieds. Dans l'immédiat, ma blessure va suspendre mon enquête, et en septembre, le Parlement sera en congé deux semaines. D'ici là, il vaudrait mieux que vous ayez quitté Paris. De mon côté, je ferai traîner les choses. Vous avez vu M. de Champlâtreux, qu'en pense-t-il ?
    — Il m'a promis d'en parler à son père, M. Molé, qui tentera d'accommoder mon affaire avec les parents de la dame de Miramion. Il espère qu'avec des dédommagements substantiels les choses s'arrangeront. Après tout, ces gens ne sont que des bourgeois anoblis et, contre des écus, ils accepteraient tout.
    — Rien n'est moins certain, les bourgeois ont parfois un étonnant sens de l'honneur, répliqua Gaston. En outre, Mazarin est fort fâché contre ces enlèvements, m'a assuré M. Séguier. J'ai peur qu'il ne désire faire un exemple… Mieux vaut éviter qu'il ne vous envoie à la Bastille.
    — J'ai aussi écrit à Monsieur le Prince pour lui annoncer que mon affaire n'avait pas eu le succès espéré et le supplier de m'accorder sa protection. S'il écrit au père de la dame, la lettre d'un prince du sang devrait leur imposer silence.
    — C'est possible, reconnut Tilly, mais il vaudrait tout de même mieux que vous quittiez Paris.
    — La dame croira que je fuis si je disparais !
    — Attendez donc deux jours sans sortir de chez vous, puis allez faire un petit voyage en Bourgogne.
    123 Entre 8 et 9 heures du matin.
    124 La chambre criminelle du Parlement dans laquelle les magistrats siégeaient à tour de rôle pour ne pas s'habituer à condamner à mort.
    125 Nom que les Italiens donnaient à l'escrime.

32
    B ouleversée, Armande écrivit le jour même à Louis Fronsac et chargea un garçon travaillant dans une écurie voisine de porter sa lettre à Mercy. Cela lui coûta un louis, alors que par la poste aux chevaux la taxe acquittée par le destinataire s'élevait juste à trois sols. Mais le courrier aurait mis au moins deux jours pour arriver jusqu'à Luzarches. Ensuite, le maître de poste aurait fait prévenir M. Fronsac par un messager, ce qui aurait encore pris une journée. Donc Louis ne serait pas monté à Paris avant trois ou quatre jours, peut-être plus, et Armande éprouvait le besoin d'avoir ses amis auprès d'elle.
    Effectivement, le garçon d'écurie fut à Mercy le soir du jour où Armande lui avait confié le pli et les Fronsac partirent pour Paris le lendemain avant l'aube. La moisson étant commencée, ce serait au fermier de la terminer, mais la vie de Gaston passait avant tout.
    Le voyage se déroula dans une grande anxiété, même si Armande avait tenu à les rassurer en écrivant que la blessure n'était pas grave. Louis resta sombre et taciturne tout le trajet. Après Vincent, Gaston blessé en duel ! Quelle effroyable malédiction poursuivait ses amis ? Nicolas, aussi inquiet que son maître tant il aimait M. de Tilly, mena la voiture au galop, changeant lui-même les chevaux fatigués à chaque relais de poste.
    *
    Ils arrivèrent en fin de matinée rue de la Verrerie et trouvèrent Gaston à table en train de dévorer une poularde préalablement découpée. Son bras bandé ne le faisait déjà presque plus souffrir et il jugea inutile que Louis convie FrançoisGuénault, le médecin de Mazarin.
    Rassurés, les Fronsac acceptèrent l'invitation d'Armande de se joindre à eux

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