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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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pour le dîner. Gaston raconta son duel, l'intervention de M. de Bussy, puis l'affaire de l'enlèvement de Mme de Miramion que Louis ignorait. Il ajouta que si Bauer n'avait pas fendu le crâne du père Clément, M. d'Artagnan et ses amis auraient livré bataille à M. de Bussy et auraient provoqué un effroyable massacre. En faisant justice, le Bavarois avait ainsi évité bien des morts.
    — Mais, précisa-t-il devant la mine satisfaite de Bauer, tu as aussi détruit la seule preuve que M. de Bussy avait de son innocence.
    — Que risque le comte ? demanda Louis avec inquiétude.
    — La roue, peut-être. Mais plus certainement les galères perpétuelles après avoir été déchu de la noblesse. J'ai reçu ce matin une lettre de M. Séguier me demandant de le poursuivre avec la plus grande sévérité. Il venait de recevoir la visite de M. Zongo Ondedei. On dit de ce proche de Mgr Mazarin qu'il n'a aucune moralité mais s'est mis en tête de punir les auteurs de rapts, car cette aventure aurait jadis touché sa maîtresse. Bref, pour que cessent ces désordres, qui j'en conviens sont trop nombreux, Ondedei exige une sanction exemplaire contre M. de Bussy ; qu'elle vienne de la prévôté de l'Hôtel, de la Grand-Chambre, ou de la Tournelle.
    « Il a rappelé à Séguier que, le 29 avril de cette année, le parlement a condamné M. Henri de Belloy à être roué pour l'enlèvement de Mlle de Sainte-Croix qui s'était réfugiée dans un couvent. Certes, le châtiment n'a été exécuté qu'en effigie, puisque Belloy était en fuite, mais il réclame la même peine pour Bussy. Par chance pour ce dernier, ma blessure va lui faire gagner du temps, ensuite le Parlement sera en vacances, mais si je ne trouve rien pour l'innocenter, sa situation sera intenable.
    — Il peut tout de même compter sur M. Molé et sur son fils Champlâtreux, intervint Armande.
    — Sans doute ! Mais tout dépendra de l'attitude du prince de Condé dans la querelle entre le Parlement et la Cour. Si Condé s'attache ouvertement à la reine, la majorité des parlementaires cherchera à lui faire payer ce soutien à travers ses fidèles, et Bussy servira de bouc émissaire.
    — D'après ce que tu penses, on ourdirait une machination contre M. de Rabutin. A-t-il une idée de celui qui la conduit ? interrogea Louis qui, vaguement, se demandait si cette affaire ne pourrait avoir un rapport avec le trésor des templiers.
    — Je suis convaincu de la manœuvre d'un mari jaloux. Bussy fait trop souvent le galant auprès des femmes mariées, et les bonnes fortunes, si elles sont agréables, s'avèrent parfois dangereuses.
    — C'est bien possible, sourit Fronsac. Où vit-il en ce moment ?
    — Je lui ai conseillé de partir en Bourgogne. Il envisageait même de s'installer quelque temps à Launay, là où il a conduit Mme de Miramion, pour être certain qu'on ne le trouve pas chez lui, à Chaseu.
    Louis en fut contrarié. Il songeait à aller voir le comte, à l'occasion de ce déplacement à Paris, afin de l'avertir de ce qu'il avait découvert au sujet du trésor de Jacques de Molay.
    — Mais assez parlé de lui, dit Gaston. Comment se passent les moissons ?
    — Jusqu'aux pluies de ces jours-ci, tout allait bien ! grimaça Louis. Mais en une semaine, nous avons perdu le quart des grains et du fourrage. Nous aurons à peine de quoi passer l'hiver.
    — Le prix du blé a d'ailleurs doublé, intervint Julie. Toutes les récoltes ont été mauvaises.
    — Quelle est la situation ici ? demanda Louis.
    — Rien ne va ! fit Tilly en secouant la tête. Avec les décisions de la Chambre de Saint-Louis, les traitants ne prêtent plus et les impôts ne sont plus collectés. Comme les caisses sont vides, les gages ne se voient plus payés. Les arrestations de quelques magistrats et des trésoriers n'ont rien changé. La reine menace, mais ne fait plus peur à personne. Bien qu'elle ait interdit les réunions de la Chambre de Saint-Louis, les parlementaires passent outre.
    — C'est insensé ! fit Louis.
    — Laisse-moi te raconter ce qui s'est passé le 31 juillet au palais. La reine avait décidé de tenir un nouveau lit de justice. Le petit roi est venu au Parlement à cheval, en grande pompe, mais si on cria : Vive le roi ! à son apparition, il n'y a eu ni applaudissements ni vivats à sa sortie.
    « J'étais là, j'accompagnais M. Séguier qui a lu une déclaration préparée par Mgr Mazarin. Ce discours

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