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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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nouveau Gaston en se levant et en s'appuyant sur l'épaule du comte.
    Bussy et Saint-Félis le soutenant, ils quittèrent le terrain vague sous un soleil accablant.
    — Par quel miracle étiez-vous là ? demanda Gaston d'une voix faible.
    — Je revenais d'une visite chez M. de Champlâtreux. Avec la chaleur, j'étais à la fenêtre de mon carrosse et, en haut de la rue du Temple, j'ai cru vous reconnaître, ainsi que la silhouette de l'homme que j'avais blessé. De dos, monsieur de Tilly, votre chevelure, sortant de votre chapeau, ressemble aux flammes d'une torche !
    Il se mit à rire.
    — Je n'ai pas réagi tout de suite, et je m'en veux. Mais à la porte de l'enclos, j'ai voulu en avoir le cœur net et j'ai demandé à Saint-Félis de m'accompagner. Hélas, nous sommes arrivés trop tard.
    — Pas trop tard, monsieur de Bussy, pas trop tard…
    Il ajouta d'une voix embarrassée :
    — Monsieur de Bussy, j'ai bien des défauts…
    — Nous en avons tous, moi le premier, plaisanta le comte. On me reproche souvent d'être moqueur, parfois prétentieux…
    — … Mais je crois être un gentilhomme, poursuivit Gaston, et je pense savoir en reconnaître un, car il y en a si peu… Je ne vous aimais pas, je l'avoue… Voulez-vous désormais être mon ami ?
    — Je le souhaite de tout mon cœur, monsieur de Tilly ! Je vous ai toujours jugé comme un homme d'exception, et croyez que je suis plus qu'honoré de devenir votre ami.
    Pour la première fois, Gaston ne décela aucune ironie dans son ton.
    *
    Gaston trébucha et s'évanouit. Bussy fit signe à Saint-Félis de l'aider. Ensemble, ils portèrent le blessé jusqu'au palais du grand prieur. Quand Tilly revint à lui, il était dans un lit tandis que Bussy et deux autres hommes le considéraient.
    — Ces messieurs sont le médecin et le chirurgien de mon oncle, monsieur de Tilly. Ils m'ont rassuré sur votre état.
    — Vous avez perdu beaucoup de sang, fit l'un des hommes de l'art, mais avec du repos, vous serez sur pied dans une quinzaine.
    — Merci, soupira Gaston. J'ai perdu conscience longtemps ?
    — Non, rassurez-vous. J'ai fait préparer ma voiture, et Saint-Félis a fait seller une escorte de chevau-légers. Voulez-vous que je vous ramène chez vous, ou préférez-vous rester ici quelques heures ?
    — J'aimerais rentrer chez moi, dit Tilly. Mon épouse doit m'attendre. J'aurais aussi besoin de vous parler…
    Deux domestiques transportèrent Gaston dans le petit carrosse et le comte monta à son côté. La voiture prit la direction de la rue de la Verrerie. Saint-Félis et deux chevau-légers précédaient l'équipage.
    — Qu'est devenu notre hospitalier ? demanda Gaston.
    — J'ai envoyé le prévôt le chercher. Il le fera enterrer quelque part.
    — Il ne faut pas ! Je veux qu'on porte le corps à la morgue du Châtelet et qu'on l'identifie.
    — Je le ferai, promit le comte.
    — Monsieur de Bussy, je venais vous interroger quand cet homme m'a insulté. Vous savez que je suis procureur du roi à la prévôté de l'Hôtel. Or j'ai été chargé d'enquêter sur l'enlèvement de Mme de Miramion…
    — Vous ? C'est une chance pour moi ! Je vais pouvoir enfin me justifier !
    — Qu'y a-t-il de vrai dans ce que l'on m'a raconté ? L'avez-vous vraiment enlevée contre son gré ?
    — J'avoue l'avoir enlevée, mais j'étais persuadé qu'elle souhaitait ce rapt ! Laissez-moi tout vous raconter depuis le début…
    Il commença par la visite de M. Leboccage, un proche de son oncle qui l'avait assuré que la jeune femme souhaitait l'épouser. Puis il parla de sa rencontre avec le père Clément, en présence de Leboccage…
    Mais à peine eut-il évoqué le moine que Gaston l'interrompit :
    — Le père Clément de la Merci ?
    — Oui ! Vous le connaissez ? C'est lui qui avait tout préparé pour cet enlèvement. Il m'a écrit, m'a certifié que Mme de Miramion souhaitait ce mariage. Je me suis donc rendu au couvent dès le lendemain de l'enlèvement afin de régler mes comptes avec lui, mais j'ai appris qu'il était mort !
    — Tout à fait mort ! Pour ne rien vous cacher, c'est un de mes amis qui l'a tué ! plaisanta Gaston, en réprimant une douleur due à une secousse du carrosse.
    — Que dites-vous ? Comment est-ce possible ?
    — Suspendez un instant votre récit et préparez-vous à écouter le mien, qui est assez long.
    Gaston commença par l'affaire de Mme Dufresne, suivit avec le crime commis

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