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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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restaient furent ramenés au château.
    — Que fait-on d'eux ? demanda Louis en désignant les blessés nus.
    — Rien ! décida Bauer. Ils savaient ce qu'ils risquaient. Ils mourront de froid, ou sous la dent des loups, sauf si leurs amis viennent les chercher. Si ce sont vraiment leurs amis.
    Au château, Hardoin avait déjà mis du monde au travail pour réparer le portail de bois. Malgré leur victoire et leur fatigue, Bauer exigea que la moitié des hommes veillent la nuit à tour de rôle et fit placer des flambeaux autour des murs extérieurs afin d'éviter toute mauvaise surprise. Mais il ne se passa rien.
    Au matin, une fine couche de gel couvrait la campagne. Quand Louis et Gaston sortirent, il ne restait qu'un Allemand mort. Les autres étaient donc revenus et devaient maintenant être en route pour piller quelque ferme. Bauer renvoya aussitôt les sentinelles à leur vigie afin d'éviter toute mauvaise surprise. Ensuite, on rassembla les cadavres sur un tombereau pour les enterrer derrière la chapelle de Mercy.
    *
    Comme on creusait une grande fosse, l'un des guetteurs arriva au galop, affolé : une compagnie de plus de deux cents cavaliers avançait sur la route de Royaumont.
    Ils abandonnèrent tout et filèrent se réfugier au château. Louis était atterré : tous étaient épuisés, avaient peu dormi et ne résisteraient pas à un autre assaut. Il s'en ouvrit à Gaston.
    — Nous avons un canon, le rassura son ami. Bauer et moi savons nous en servir. Je vais l'installer à la plus haute fenêtre, face à l'entrée. Par surprise, nous pourrons les décimer en quelques coups.
    Mais Fronsac n'y croyait pas.
    Barricadés, les tireurs attendirent la seconde bande de pillards. Elle apparut vers midi, ayant eu du mal à traverser la rivière. Mais les cornettes portaient les drapeaux des gendarmes de la reine, et M. de Champlâtreux se trouvait avec eux.
    Les soldats du roi furent accueillis avec un indescriptible enthousiasme et un soulagement infini.
    Louis fit percer la barrique de vin qu'il réservait aux prochaines moissons et les soldats installèrent un campement devant le château. Il fallut bien sûr les nourrir, mais uniquement pour le souper, car le capitaine qui commandait la compagnie poursuivait sur la Picardie où plus de dix-huit mille Espagnols avaient pénétré. Champlâtreux les avait accompagnés, ayant été prévenu de la présence des mercenaires allemands près du château de son père.
    Au souper, devant les officiers et le fils de Mathieu Molé, chacun fit, à sa façon, le récit du siège. Champlâtreux en fut fort impressionné, surtout après avoir vu le canon pris aux Allemands et la nature des dégâts qu'il avait faits.
    — Messieurs Fronsac et Tilly, leur dit-il, je vous savais remarquables, mais mettre en déroute un escadron de mercenaires allemands va vous transformer en héros à la Cour !
    — C'est M. Bauer qui a tout fait, expliqua Louis avec un sourire contraint. Je me suis contenté de lui obéir !
    Pour l'occasion, Fronsac avait mis une chemise en toile de Hollande avec un pourpoint sombre, et il portait ses éternels galans 162 noirs. En parlant, il en renoua un, ce qui fit sourire Julie.
    — Je le dirai à Monsieur le Prince qui regrettera encore plus de ne pas vous avoir à son service, dit Champlâtreux au Bavarois, lequel se rengorgea.
    — Quelles nouvelles nous portez-vous de Paris, monsieur, demanda alors Julie, assise à côté du fils du président du Parlement, au haut bout de la table, devant la cheminée.
    — Depuis quand n'en avez-vous plus ?
    — Depuis mon départ, répondit Gaston, le 11 février. La semaine dernière, l'intendant du château de votre père est seulement venu nous expliquer que les inondations avaient provoqué une grande misère, que l'eau recouvrait le Marais et que le Pont-Rouge avait été emporté. Il nous a aussi annoncé que M. le prince de Condé avait pris Charenton et menaçait le ravitaillement de la capitale.
    — Tout cela est exact.
    Champlâtreux resta silencieux un instant, les yeux mi-clos, comme si se souvenir exigeait un effort.
    — C'est qu'il s'est passé tant de choses en un mois ! s'excusa-t-il, quand il reprit la parole. Après votre départ, monsieur de Tilly, le parlement a nommé ce félon d'Armand de Conti généralissime de la Fronde. Doutant de ses capacités, nos vaillants parlementaires – c'est-à-dire M. le coadjuteur et ses suppôts ! – lui ont donné comme

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