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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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tyrannie de leur roi, mais cela s'était toujours conclu par des assassinats et non des exécutions publiques. Tuer ainsi le représentant de Dieu relevait de l'inconcevable !
    — Il y a trois jours, poursuivit Champlâtreux, le Parlement – contre l'avis de mon père et de M. de Mesmes – a refusé de recevoir un héraut d'armes que lui envoyait la reine, arguant qu'ils n'étaient pas ennemis et ne voulaient pas être traités comme tels. Mais, en même temps, les amis de Gondi ont accepté d'accueillir un envoyé de l'Espagne.
    — Certains seraient prêts à trahir la France ? gronda Gaston.
    — Ils le sont, et malheureusement la position de la Cour n'est pas si forte. Le prince de Condé a ramené son armée, mais cinq mille hommes restent engagés devant l'archiduc Léopold et il y en a autant en Normandie pour tenir en bride M. de Longueville ; si bien que ce qui reste est fort insuffisant. Or les provinces commencent à remuer. Mgr d'Orléans a donc convaincu le Conseil de régence de prendre langue avec les rebelles.
    — Il y a urgence, intervint le capitaine de la compagnie, car l'armée de Monsieur le Prince, que je rejoins, aura du mal à tenir contre les dix-huit mille Espagnols de l'archiduc ; et ce d'autant moins que l'armée du Rhin de M. de Turenne serait prête à rejoindre les rebelles. Si, à cela, on ajoute les huit mille hommes de pied et les trois mille chevaux de Paris avec les troupes de M. de Longueville…
    — Quand commenceront les négociations ? l'interrompit Louis.
    — Peut-être dans quelques jours. Pour ma part, je les souhaite de tout cœur. Vous devinez combien ma situation est inconfortable : je suis intendant de Picardie, ami du prince de Condé, mais aussi colonel des compagnies de la ville et mon père président du Parlement frondeur !
    162 Rubans.
    163 Il restera prisonnier deux mois.
    164 Voir L'Exécuteur de la haute justice .
    165 Paul de Gondi était archevêque in partibus de Corinthe ; on lui avait donné ce titre pour qu'il puisse remplir les fonctions épiscopales comme coadjuteur de l'archevêque de Paris (A. Chéruel, D ictionnaire historique des institutions mœurs et coutumes de la France ).
    166 Voir La Conjuration des Importants .

47
    A près le départ de M. de Champlâtreux et de la compagnie des gardes, l'angoisse revint, encore plus pesante. Car à la hantise de nouveaux pillards et à l'inquiétude sur les récoltes s'ajoutait, pour ceux qui avaient des proches à Paris, le tourment d'être sans nouvelles d'eux.
    Mercy pansa ses plaies. Les services funèbres eurent lieu dans la chapelle, on soigna les gens et les bêtes blessés et l'on répara les destructions des Allemands. Louis promit aux femmes désespérées, qui avaient perdu un mari ou un fils dans l'attaque, de les prendre à leur service et, malgré ses embarras financiers, il décerna un louis d'or à chaque combattant blessé.
    Avec Gaston et Bauer, il parlait chaque jour de la situation dans la capitale. Le Bavarois se tourmentait pour Marie Gaultier, Louis pour sa famille et les gens à leur service. Gaston les avait assurés que tous disposaient de nourriture pour au moins deux mois, comme ses propres domestiques… seulement les deux mois s'étaient presque écoulés. Au cas où le siège de Paris se poursuivrait, il serait nécessaire de les secourir, mais comment ?
    Ils bâtissaient des plans impossibles à réaliser. Comment entrer dans Paris ? Comment faire sortir leurs proches de la capitale ? Et, enfin, comment les ramener jusqu'à Mercy ? La force de Bauer s'avérait impuissante, tout comme les qualités de stratège de Gaston ou la logique de Louis. En désespoir de cause, Fronsac voulait partir seul, mais Julie s'y opposait, jugeant que c'était folie.
    *
    Le 10 mars – il pleuvait à nouveau –, un peu avant le coucher du soleil un homme en guenilles se présenta aux grilles du château, ayant échappé à la vigilance de la sentinelle qui surveillait le chemin du Roy-Dagobert. C'était Guillaume Bouvier, porteur d'une lettre de M. Fronsac père.
    Guillaume n'avait rien mangé depuis qu'il avait quitté Paris et, c'est devant une épaisse soupe au lard, entouré de Louis, Julie, Gaston, Armande, Bauer et la famille Hardoin, qu'il fit le récit hallucinant de ce qu'il avait vécu. Il avait réussi à quitter une ville sous la coupe des frondeurs et des miliciens du duc de Beaufort en descendant par une corde le long de l'enceinte

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