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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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leva les yeux au plafond pour marquer son désaccord. Décidément, jugeait-il, ce Tilly restait incorrigible, avec son imagination trop fertile !
    10 Sur le mariage de Gaston de Tilly, voir L'Homme aux rubans noirs , même auteur.
    11 Voir L'Énigme du clos Mazarin , même auteur.
    12 Voir L'Homme aux rubans noirs , même auteur.
    13 Cette histoire s'inspire d'une des « Fourberies » rapportées par Tallemant des Réaux.
    14 Proche du Grand-Châtelet, la prison du For-l'Évêque était située dans la rue de Saint-Germain-l'Auxerrois.
    15 Publié en 1485 par deux inquisiteurs dominicains à la requête du pape Innocent VIII, ce manuel est la bible du chasseur de sorcières.
    16 Voir L'Exécuteur de la haute justice , éditions du Masque.
    17 Marie de Combalet, duchesse d'Aiguillon, était la fille de la sœur du cardinal de Richelieu et une amie d'Anne d'Autriche.
    18 Voir La Conjuration des Importants , éditions du Masque.

5
    J usqu'au règne de Philippe Auguste, la haute et la basse justice dans Paris dépendaient principalement de l'évêché. La justification première en était la tradition, la seconde tenait au fait que la plupart des censives de la capitale lui appartenaient. Certains théologiens assuraient même que c'est Dieu qui avait confié la justice aux évêques. Philippe Auguste, qui ne pouvait accepter un tel empiétement sur les droits de la Couronne, n'eut de cesse d'affirmer la primauté de la justice royale, y compris sur les fiefs ecclésiastiques. Durant des années, les conflits sur les censives de l'évêché furent donc incessants entre le prévôt de Paris et l'official.
    Enfin, en 1222, un accord fut trouvé et un traité signé entre le roi et l'évêché. Le roi se réservait le jugement des rapts et des meurtres et laissait à la justice de l'évêque les autres affaires criminelles ou civiles.
    Pour affirmer ces droits, l'évêque de Paris construisit alors sur ses terres, mais à proximité du Louvre, haut lieu de la justice royale, une forteresse destinée à son prévôt, avec des salles de justice et des prisons. Ce château, érigé entre la rue Saint-Germain-l'Auxerrois et le quai de la Misère, fut appelé For-l'Évêque.
    Mais au fil des siècles, les rois restreignirent les droits de justice de l'évêché à un point tel que, sous le ministère de Richelieu, le For-l'Évêque fut sans prisonniers de l'official. Comme on manquait de geôles dans Paris, les lieutenants civil et criminel obtinrent d'y enfermer ceux qui avaient à répondre de crimes d'hérésie ou de sorcellerie. C'était souvent des prisonnières, car on observe que les femmes sont plus tentées que les hommes à connaître les faveurs du Démon. En outre, les prisons pour femmes étant insuffisantes, on y enfermait aussi quelques prostituées.
    *
    Le bâtiment, qui avait à peu près le même âge que le Grand-Châtelet, était aussi sale et sombre que la prison prévôtale. Située entre deux arches obscures qui abritaient les rencontres d'honneur entre les gardes de la barrière des sergents du Pont-Neuf, on y pénétrait par un portail au fronton duquel étaient sculptés un évêque et un roi agenouillés devant la Vierge, symbole du traité entre Philippe Auguste et l'évêque de Paris. Au-dessous se trouvaient des fleurs de lys gravées traversées d'une crosse droite.
    M. de Tilly et M. Tardieu furent introduits dans une pièce glaciale, à peine éclairée par quelques hautes ouvertures ogivales aux carreaux poussiéreux donnant sur le quai de la Saunerie 19 . Voûtée en arcs d'ogives avec deux travées soutenues par des piliers centraux, c'était une des anciennes salles de justice. Comme la cheminée était éteinte, à leur arrivée, un religieux y alluma un fagot ; l'attente pouvait être longue pour détacher une prisonnière de sa chaîne.
    Les femmes se trouvaient en effet enfermées dans des salles souterraines aux voûtes soutenues par d'énormes piliers, toutes enchaînées par un bras ou par le cou de façon à ne pouvoir s'approcher les unes des autres. Leur nourriture descendait du plafond par une ouverture d'un pied et demi et on ne les détachait que pour leurs besoins naturels. La paille qui leur servait de couche étant rarement changée, elle était perpétuellement souillée.
    Il n'y avait aucun chauffage, et seuls quelques fenestrons hauts placés, toujours ouverts, évacuaient les infectes odeurs de la promiscuité. Quand il gelait, celles qui voulaient boire devaient

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