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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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facilement un passeport, mais la garde bourgeoise vous laissera-t-elle passer ? J'en doute. Et si vous y parvenez, vous aurez encore plus de mal à en sortir. Attendez plutôt quelques jours, un accord va être signé entre Molé et la Cour.
    — La paix est-elle si proche ! s'exclama Louis, plein d'espoir.
    — Je n'ai pas parlé de paix, juste de la signature d'un traité ! Il sera ensuite vraisemblablement respecté quelques jours, le temps pour vous d'entrer et de sortir de Paris. Mais Molé doit faire vite, car on dit que le Parlement veut annuler ses pouvoirs.
    — M. Molé est-il là ?
    — Non, il est à Rueil avec Mgr Mazarin. C'est là-bas que tout se passe.
    — Il faudrait que je le rejoigne, je pourrais ensuite revenir à Paris avec lui, songea Louis à voix haute.
    — Vous le connaissez bien ?
    — Suffisamment. Comment savoir où en sont les négociations ?
    — Toussaint Rose est au château, il vous le dirait volontiers, mais il est fort difficile d'y entrer.
    — Même avec vous ? sourit Louis.
    — Mordiou non ! s'exclama d'Artagnan en lui donnant une bourrade sur l'épaule si forte que Louis manqua s'écrouler. Voulez-vous que nous y allions maintenant ?
    — J'aimerais. Guillaume, fit-il se tournant vers son compagnon, voici une dizaine de louis. Trouve-nous où passer la nuit. Je te rejoindrai ici au souper.
    — Nous dînerons ensemble, amis ! décida Baatz Je ne reprends mon service auprès de Mazarin que demain. Nous demanderons aussi votre passeport à Rose.
    Ils sortirent pour rejoindre l'esplanade du Château-Vieux. Devant, des dizaines de gardes du corps de la reine étaient en faction. Louis remarqua les arquebuses sur le chemin de ronde qui surplombait le fossé et les canons et couleuvrines installés en plusieurs endroits. Les fossés débordaient d'eau à cause des dernières pluies. Au pont-levis, l'officier de garde les laissa passer en reconnaissant M. de Baatz.
    Ils traversèrent la cour emplie de monde et de soldats et, par un dédale de couloirs et de passages, d'Artagnan guida Louis vers une chambre où un valet les annonça au secrétaire de Mazarin.
    Louis eut un peu de mal à reconnaître Toussaint Rose. Si le marquis de Coye possédait toujours le même regard perçant, sous son front dégarni, son sourire ironique et moqueur était désormais désabusé et fatigué, agrémenté de profonds plis autour des lèvres.
    — Monsieur Fronsac ? Vraiment, nos rencontres sont toujours insolites ! Je n'ai que très peu de temps, je suis désolé.
    — Je ne vous importunerai pas, M. Rose. J'ai besoin d'un passeport pour entrer dans Paris.
    — Vous l'aurez, mais je vous déconseille de vous y rendre.
    Le ton était sec.
    — On dit que la paix va être signée ?
    — C'est fait, ou tout au moins quasiment. Il désigna des papiers sur sa table. Je viens de recopier le texte accepté par les parties afin de le porter à la reine. Dès qu'elle l'aura visé, un courrier l'apportera à Rueil. Le traité sera signé ce soir et M. Molé partira à Paris demain. Prions pour qu'il le fasse accepter du Parlement ! Attendez un moment dans le corridor, je vous ferai porter votre passeport.
    Fronsac s'inclina et sortit avec Baatz qui n'avait pas prononcé une parole.
    *
    Le lendemain, parti aux premières lueurs de l'aube, Louis parvint à Rueil bien avant le départ des députés. Il attendit dans la cour du château avec des gentilshommes et des officiers qu'il connaissait. Le passeport de Toussaint Rose, qui ordonnait à tout officier du roi de laisser librement circuler le marquis de Vivonne, avait fait merveille.
    Un peu après onze heures, Molé apparut, en grande robe, suivi de plusieurs conseillers du Parlement et du président de Mesmes. Ce dernier ne cacha pas sa surprise en reconnaissant Fronsac, tandis que le premier président faisait signe à Louis de le rejoindre.
    — Enfin un visage ami ! déclara-t-il dans un sourire en lissant sa longue barbe. Mon fils m'a raconté vos exploits, mais que faites-vous ici ?
    — Monsieur le président, j'ai besoin d'entrer dans Paris pour une affaire familiale. On m'a dit que la paix était signée, et que vous partiez pour la capitale, me prendriez-vous avec vous ?
    En attendant le président, Louis avait écouté des conversations et appris que le traité avait bien été signé la veille, à neuf heures du soir.
    — Ma foi, pourquoi pas ? fit Molé, en interrogeant M. de Mesmes du regard. Mais

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