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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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confession contre quelques écus. Depuis, l'abbé était souvent venu le consulter lorsqu'il recherchait des renseignements sur des gens du quartier du Temple. Un jour où il traquait un spadassin pour faire disparaître un gentilhomme ayant séduit une dame à laquelle il s'intéressait, le père Clément lui avait conseillé Ghislain de Maffécourt, un ancien chevau-léger de la maison du roi chassé de son régiment. Ce Maffécourt était un redoutable duelliste, mais aussi un homme très pieux qui se confessait après chacun des duels où il tuait immanquablement son adversaire. L'abbé Basile avait donc rencontré l'ancien chevau-léger en se faisant passer pour l'intendant d'une maison de qualité dont le maître désirait faire disparaître l'amant de sa fille. Contre cent louis, Ghislain de Maffécourt avait proprement occis le godelureau en lui perçant le poumon.
    Basile Fouquet envisageait donc de demander au duelliste de chercher querelle à Roger de Rabutin et de le tuer de même façon. Pourtant, cette requête l'embarrassait un peu et s'il avait connu un autre spadassin à gages, il ne se serait pas adressé à Maffécourt. Lors de sa dernière rencontre avec le duelliste, celui-ci lui avait en effet confié avoir occis une trentaine de personnes par obéissance à des ordres divin. Maffécourt n'en avait pas dit plus, mais l'abbé avait deviné sa démence.
    La vinaigrette le conduisit dans une impasse qui ouvrait dans la rue Saint-Laurent et se terminait aux Madelonnettes. Là, dans un sordide immeuble de rapport n'ayant même pas de concierge, il grimpa au troisième étage et toqua à une porte.
    Après un instant, un verrou grinça.
    — Vous ici, M. Lécureuil ?
    L'homme qui avait ouvert affichait une quarantaine vigoureuse, un visage sombre au regard féroce accentué par un nez en bec d'aigle et une barbiche blonde en queue de canard. Il portait un pourpoint de velours foncé sur une épaisse chemise de laine et avait gardé sur les épaules un manteau râpé de l'ordre des hospitaliers avec la croix de toile blanche à huit pointes sur le pan gauche.
    — J'ai un nouveau travail à vous confier, monsieur de Maffécourt, annonça l'abbé en entrant.
    Remarquant que son hôte tenait une lourde épée de fer à la main, il ajouta, en montrant l'arme :
    — Vous pouvez ranger ça avec moi.
    La chambre était meublée d'un lit à piliers, d'une chaise percée, de deux coffres, d'une table et de deux escabelles. Basile Fouquet s'assit sur la couche et considéra l'ancien chevau-léger, resté debout.
    — Quelqu'un à faire disparaître, comme l'autre fois ? demanda Maffécourt en glissant son épée dans un fourreau posé sur un des coffres.
    — En quelque sorte. Mais je ne voudrais pas que vous gâchiez vos talents inutilement, monsieur. L'assassinat de M. de Vignerod était de trop…
    — Qui était M. de Vignerod ? demanda son interlocuteur avec une évidente insolence.
    — Celui à qui vous avez coupé la gorge, voici deux semaines, sur la butte aux moulins du Temple. Il n'est pas mort, et l'affaire est maintenant chez le lieutenant civil.
    — Ah ! Comment savez-vous ça, monsieur ? Vous m'aviez dit que vous étiez l'intendant d'un homme important…
    Le ton était brusquement suspicieux, menaçant.
    — Je le suis ! Mais j'entends aussi beaucoup de choses chez mon maître… J'ai donc préféré vous avertir.
    Le silence se fit, plein de méfiance. Maffécourt s'interrogeait. Cet intendant était venu le voir, il y a trois mois, de la part du père Clément. Il s'agissait de se battre en duel contre un jeune coq et il lui avait donné cent louis pour ça. Maintenant, il revenait et lui parlait de cet homme à qui il avait coupé la gorge sur la butte aux moulins. Pourquoi ?
    — Ne vous méprenez pas, monsieur de Maffécourt, poursuivit l'abbé pour le rassurer, je me moque de vos autres duels, simplement la dernière de vos victimes vous a décrit. La police vous recherche. Vous devriez raser votre barbe.
    Maffécourt hocha lentement la tête.
    — Je suppose que vous n'êtes pas venu seulement me prévenir ? demanda-t-il.
    — En effet… Un autre homme gêne mon maître.
    — Encore ?
    — Il a beaucoup d'ennemis. Celui-ci se nomme Roger de Rabutin, c'est le neveu du grand prieur des hospitaliers. Il serait assez adroit à l'épée, dit-on.
    — Je suis plus adroit que lui. Considérez que l'affaire est faite. Mais cette fois, ce sera deux cents

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