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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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coup de tête mais préparait longuement les actions qu'il mènerait.
    Comment en savoir plus sur ce trésor du Temple ? se demandait-il.
    Selon Rabutin, son frère possédait un message chiffré indiquant l'endroit où était caché le trésor. Ce document avait été découvert dans la maison du comte de Bussy, ce qui signifiait que le trésor s'y trouvait aussi.
    Inutile pourtant de tenter de se procurer ce papier, puisqu'il était incompréhensible. D'ailleurs, comment l'obtenir ? Le comte de Bussy devait l'avoir précieusement rangé. Il restait la maison. En la faisant démolir pierre par pierre jusqu'aux fondations, le trésor ne pourrait lui échapper. Mais par quel tour devenir propriétaire de la bâtisse ?
    Essayer de l'acheter ? Bussy refuserait probablement. Donc, ne subsistait qu'une solution : le faire disparaître et racheter la maison lors de la succession.
    *
    Après sa rencontre avec Gaston de Tilly, Roger de Rabutin décida de se rendre chez sa cousine Marie, qui, depuis son mariage, habitait rue des Lions. On était en fin de matinée ; elle devait donc être habillée, et il était encore trop tôt pour qu'elle ait déjà des visites. Le comte de Bussy avait besoin de parler avec elle, autant pour calmer l'exaspération qu'il ressentait que pour demander conseil.
    Il connaissait Marie depuis l'enfance. Longtemps, il avait caressé l'espoir de l'épouser, mais la famille de la jeune femme, conseillée par le coadjuteur Paul de Gondi, en avait décidé autrement et elle s'était mariée à seize ans avec le marquis de Sévigné, petit-fils de la tante du coadjuteur, un jeune homme plus réputé par ses débauches que pour sa valeur sur les champs de bataille.
    Chaque fois qu'il y songeait, Roger de Rabutin ressentait un douloureux pincement au cœur. Il savait que jamais il ne trouverait une femme comme elle, séduisante, pétillante d'esprit… et fortunée. N'avait-elle pas apporté à ce fat de Sévigné cent mille écus en dot ?
    En passant le porche de son hôtel 41 , Bussy éprouva un bref sentiment d'inquiétude à l'idée de croiser ce foutriquet de marquis qu'il n'aimait guère. Malgré les occasions qu'il avait eues, il s'était toujours retenu de l'offenser. Sévigné, arrogant comme un jeune coq, se révélait un médiocre duelliste et Bussy n'imaginait en aucune manière devenir l'assassin de l'époux de sa cousine.
    Par chance, le marquis était absent, sans doute dans le lit de quelque garce ou gaspillant la dot de sa femme dans un tripot avec d'autres débauchés ; aussi Marie ne le fit-elle pas attendre et le reçut-elle même avec un plaisir non dissimulé.
    Installés confortablement dans une antichambre chauffée par un petit poêle, ils badinèrent un moment en s'envoyant de tendres piques. Elle lui reprocha avec vivacité de ne pas lui avoir écrit de Catalogne et le traita, comme à chaque fois qu'elle lui adressait des reproches, de plaisant mignon qu'elle réduirait en lambels s'il ne se corrigeait pas   !
    En s'excusant – un jeu entre eux –, il observa qu'elle était de plus en plus attirante, la maternité ayant accru sa beauté et ses rondeurs. Il lui fit un récit picaresque de sa campagne de Catalogne, et elle l'interrogea sur les femmes mariées qu'il avait séduites. Il savait qu'elle ne détestait pas les propos gaillards, mais ne lui répondit que par des pirouettes quand elle se montra trop indiscrète. Elle lui raconta ensuite sa vie quotidienne, qu'elle jugeait insignifiante, et quand il l'interrogea sur son mari, elle eut cette formule :
    — M. de Sévigné m'estime et ne n'aime point ; moi je l'aime et ne l'estime point.
    Abandonnant ce sujet, ils parlèrent de leurs enfants ; Marie, de sa jeune fille Françoise-Marguerite, qu'elle adorait, et lui des trois siennes. Elle lui annonça qu'elle était à nouveau grosse, et qu'elle accoucherait en mars ou en avril. Il eut le sentiment que, malgré son enjouement, elle n'était pas heureuse et il en ressentit une profonde affliction, surtout quand elle lui demanda s'il envisageait de se remarier.
    — J'aimerais, mon amie, j'aimerais ! Mais je n'ai pas encore trouvé celle qui me comblera. Il faut dire que je n'ai guère de temps avec la vie que je mène…
    — Je vous présenterai des amies, si vous restez suffisamment à Paris, proposa-t-elle, rieuse. Mais je vous avertis, la plupart n'ont guère de bien, ou si elles en ont, ce sont des filles de traitants. Il faudrait vous résigner à

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