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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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sans doute aussi fort que l'avait été Bussy d'Amboise 44 .
    Maffécourt tenta alors une garde de sixte en ramenant la lame de Bussy vers le haut. Lequel riposta par une botte de tierce, mais sa lame passa sous le bras de son adversaire.
    — Vous maniez l'épée comme une lardoire, cracha Maffécourt, rassuré.
    Ce n'était qu'un piège souvent utilisé. Le comte lia sa lame à celle de l'hospitalier, dégagea, puis allongea une estocade en lui perçant le haut du bras gauche. Sous la douleur, Maffécourt fit une faute et son adversaire le désarma.
    — Voulez-vous que j'aille chercher un chirurgien ? demanda aussitôt Roger de Rabutin.
    L'hospitalier ramassa son épée et la rengaina difficilement. Le sang coulait de son bras. Rabutin détacha un galant de ses chausses et le noua au bras blessé de son adversaire qui se laissa faire.
    — Je me ferai soigner, ce ne sera rien, fit l'hospitalier, le visage déformé par la douleur. Excusez-moi mais je vais m'asseoir un peu, pour récupérer. Laissez-moi seul, je vous prie.
    — Je vais chercher un chirurgien, décida Bussy.
    La blessure, pas très belle, avait percé profondément le muscle. Il rengaina à son tour et remonta sur son cheval qu'il mit au trot jusqu'à la porte du Temple.
    Arrivé, il avisa un des chevaliers de garde.
    — Je vais chez le prévôt, pouvez-vous trouver rapidement un chirurgien ? C'est important ! Qu'il m'attende ici !
    Le chevalier de garde connaissait le comte et obéit en se dirigeant vers une des maisons situées en haut de l'enclos. Bussy, lui se rendit chez le prévôt du Temple qui habitait non loin du donjon. Il interrompit son dîner.
    Le prévôt, nommé Gérard d'Asvesne, avait assez peu de travail, tant la seigneurie du Temple était clémente. Sa plus grande occupation consistait à faire lier un larron trop audacieux sur l'échelle du Temple, à l'angle de la rue du Temple et de la rue des Haudriettes.
    Roger de Rabutin lui raconta sa querelle avec un chevalier hospitalier, ainsi que le duel qui s'en était suivi.
    — Mais monsieur, vous n'auriez pas dû vous battre ! Les duels sont interdits ! s'offusqua le prévôt en s'essayant la bouche de sa serviette.
    — Je le sais bien ! Mais cet homme m'a provoqué. Sur le coup, je ne me suis pas rendu compte qu'il me tendait un piège, puis, quand le combat a commencé, je me suis souvenu de la visite d'un procureur du roi à mon oncle, il y a deux jours. Il recherchait un faux hospitalier qui avait provoqué plusieurs personnes en duel, et les avait tuées vers les moulins du Temple.
    — Je suis en effet au courant de cette histoire. J'ai vu ce procureur hier, mais je ne croyais guère à sa fable. Vous pensez que ce serait cet homme ? Et pourquoi s'en serait-il pris à vous ?
    — Je suis sûr que c'est lui ! Quant au pourquoi, il faudra le lui demander. Je l'ai blessé au bras et il attend un chirurgien. Si on fait vite, on peut le ramener et le jeter en prison. Ce procureur du roi à la prévôté de l'Hôtel vous en sera reconnaissant.
    Il n'ajouta pas : Et ce sera peut-être pour moi un moyen de me réconcilier avec lui.
    Ils partirent ensemble. À la porte de l'enclos, ils retrouvèrent le chirurgien. Celui-ci avait pris sa sacoche. Le prévôt demanda à un sergent et deux gardes de les accompagner. Ils se pressèrent vers la butte, mais à leur arrivée ils découvrirent que le blessé avait disparu.
    *
    L'abbé Basile se rendit chez Maffécourt le vendredi soir afin de s'informer s'il avait bien tué le comte de Bussy, et le payer. Abasourdi, il trouva le père Clément en train de panser l'ancien chevau-léger. Celui-ci, couché avec une forte fièvre, affichait une inquiétante pâleur tant il avait perdu de sang.
    — Que s'est-il passé, monsieur de Maffécourt ? s'enquit Basile, plein d'inquiétude.
    — Cet homme était plus fort que moi, cracha le blessé. Il m'a percé le bras. Sans le père Clément, je ne serais plus de ce monde.
    — Vous êtes chirurgien ? demanda Basile au moine.
    — Oui, monsieur l'abbé, chirurgien de robe courte, j'ai fait mes études à la confrérie de Saint-Cosme et Saint-Damien.
    Basile prit une escabelle et s'assit à côté du lit, mortifié et en proie à une inquiétude grandissante. Il n'avait jamais envisagé que Bussy puisse vaincre le duelliste. Tous ses plans tombaient à l'eau.
    — C'est ennuyeux, remarqua-t-il, manifestement contrarié.
    — Le père Clément m'a dit que j'en aurais pour

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