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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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surintendant de Mgr d'Orléans que j'ai reçus hier.
    Il tendit quelques feuillets à Boutier alors que Gaston songeait combien ce travail de boucherie avait dû être répugnant, qui plus est le soir de Noël.
    — Au palais, personne n'a rien vu ni entendu ? demanda-t-il.
    — Le crime a sans doute eu lieu dans la chambre de M. de La Rivière. Le privé se situe dans une antichambre, non loin de là. Mme la duchesse dort juste au-dessous et n'a rien perçu ; heureusement pour elle et pour ses gens. Dieu sait ce qui aurait pu se produire si quelqu'un était allé voir ! L'assassin a dû dépecer le corps sur place pour qu'on crût à la fuite du valet et qu'on le soupçonnât d'être le voleur.
    — Ainsi, en ne le retrouvant pas, on n'aurait pas poursuivi de recherche, ajouta pensivement Gaston.
    — En effet.
    — Ce criminel n'était sans doute pas seul, reprit-il. Transporter les quartiers d'un homme n'est pas si facile.
    — M. de La Rivière offre douze mille florins 52 à celui qui trouvera l'assassin, ajouta Boutier avec gourmandise.
    — Je vais me rendre dès ce matin au palais du duc, décida Gaston, j'interrogerai ceux qui étaient là le soir de Noël.
    — J'irai avec vous, dit Boutier. Vous transmettrez vos affaires en cours à un procureur. Y en a-t-il une d'importance ?
    — M. d'Aubray m'avait demandé de rechercher l'hospitalier qui a assassiné quelques personnes en duel, aux moulins du Temple, mais il semble que ce furieux ait été mis hors d'état de nuire par son dernier adversaire, M. de Bussy. Je peux donc me consacrer entièrement à ce crime.
    Gaston avait en effet rencontré le prévôt du Temple et le grand prieur la veille du nouvel an. Ceux-ci lui avaient raconté le duel entre le comte de Bussy et l'hospitalier, duel que Gaston avait désapprouvé, puisqu'il tombait sous le coup de la loi, mais qui avait eu l'avantage d'éliminer ce tueur dément, sans doute définitivement estropié par sa blessure ou même mort.
    Séguier hocha de la tête. Il avait reçu un mémoire de M. de Tilly sur l'incident. Il n'ajouta donc rien et la réunion se termina.
    *
    En sortant, Boutier retint Gaston par l'épaule avant de l'examiner rapidement de la tête aux pieds.
    — Vous êtes venu à cheval, Gaston ? s'enquit-il en réprimant un sourire ironique.
    — Oui…, s'étonna Tilly.
    — Cela se voit ! Vos bottes sont sales et votre manteau boueux.
    — Qu'y puis-je, avec cette neige ? répliqua abruptement Tilly, qui détestait qu'on lui fasse des remarques sur son élégance.
    Pour cette réunion chez le chancelier, il s'était sobrement habillé de sombre et portait même aux poignets des galants noirs, comme son ami Louis. Les seules couleurs sur sa personne étaient sa chevelure, sa moustache et sa barbiche rousse.
    — Mgr d'Orléans attache une grande importante à la propreté et à l'élégance.
    — Seule compterait donc l'apparence chez lui ? ironisa Gaston.
    — Le paraître n'est pas destiné à tromper, mais à refléter l'être, répliqua Boutier d'un ton sec, comme le duc répète sans cesse. Ainsi, tant lui-même que ses courtisans prêtent une attention extrême à la propreté des doigts.
    Machinalement Gaston regarda les siens, tachés d'encre, qu'il n'avait pas nettoyés depuis plusieurs jours. Il faut dire qu'il n'avait jamais aimé se laver. Par chance, Armande lui avait fait friser les cheveux la veille par sa femme de chambre.
    — Nous allons demander à un laquais de brosser vos bottes et votre manteau, et de vous porter une aiguière pour vous rincer les mains.
    *
    Quand ce fut fait, ils partirent dans le petit carrosse de Boutier dont les portières étaient armoriées des marques de la prévôté : des faisceaux de verges d'or liés avec une hache d'armes.
    Tandis que son compagnon lisait les constatations du médecin, Gaston, quelque peu dépité par les remarques de Boutier, resta silencieux, songeant qu'il aurait besoin d'un carrosse. S'il pouvait se déplacer à cheval, Armande devait faire chercher une chaise à porteurs chaque fois qu'elle voulait sortir. Seulement, un carrosse signifiait une écurie, des chevaux et un cocher. Ils avaient aussi besoin d'un laquais supplémentaire, et certainement d'une autre femme de chambre. Donc d'un logement plus grand alors même que ses gages venaient d'être réduits d'un quart, comme pour tous les magistrats. Il lui faudrait puiser dans ses maigres économies. Quelle guigne !
    Il sortit de

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