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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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un vol dans la chambre de M. l'abbé de La Rivière. C'était la veille de Noël, M. l'abbé n'était pas là. L'un des valets de chambre ayant disparu, il a été fort logiquement accusé du vol. Seulement, samedi soir, alors qu'on vidait les fosses de retrait, on a retrouvé son corps dans celle de l'aile habitée par M. l'abbé. Un médecin du Châtelet a fait les constatations. Le valet de chambre a été étouffé par une corde avant d'être découpé avec une lame très aiguisée. Il s'agit, selon le médecin, d'un travail de boucher ou de chirurgien.
    — De deux choses l'une, proposa Gaston, ou les assassins vivaient dans l'hôtel, et peut-être étaient-ils des domestiques, ou ils venaient de l'extérieur.
    — Ils venaient de l'extérieur ! affirma Biville. Un de mes hommes s'est souvenu avoir vu sortir du palais deux inconnus fort chargés.
    — Vous les a-t-il décrits ? demanda Boutier plein d'espoir.
    L'officier secoua négativement la tête :
    — Tous deux étaient enveloppés dans des manteaux et portaient la barbe, une barbe noire. C'est d'ailleurs ce qui a attiré l'attention de ce soldat.
    — Mais comment sont-ils entrés, puis sortis du palais ?
    — Malheureusement, rien de plus simple, fit Biville en extrayant un carton gris de son pourpoint. Les domestiques, et les habitués, disposent de ce laissez-passer. Il leur suffit de le montrer au corps de garde qui n'en demande pas plus. Comme il y a plusieurs centaines de domestiques et plus généralement de commensaux qui travaillent ici et dorment à l'extérieur, impossible de les connaître tous.
    — Ce pourrait donc être des domestiques ? suggéra Gaston.
    — Ou toutes autres catégories de serviteurs, d'officiers, de gardes, de secrétaires, de médecins… je ne sais… intervint l'intendant, en accompagnant son énumération d'un geste de la main gauche.
    — Parlons maintenant du coffre, suggéra Tilly. Ils ont volé douze mille livres en pistoles, c'est cela ?
    — Oui, mais la somme n'était pas entièrement en pistoles. Il y avait aussi des pièces d'argent, bien plus lourdes. Ils ont d'ailleurs laissé quinze mille livres qu'ils n'ont pu emporter.
    — M. l'abbé de La Rivière a-t-il toujours autant d'argent ?
    — Je l'ignore, mais je ne le pense pas. Je suppose qu'il s'agissait d'une somme à utiliser à l'occasion des fêtes, pour des gratifications.
    — Ce qui signifie que le ou les voleurs le savaient, comme ils savaient que M. l'abbé ne serait pas là. Comment le coffre a-t-il été ouvert ?
    — Ils avaient une clef, reconnut piteusement l'intendant.
    Gaston haussa un sourcil de surprise.
    — Des domestiques auraient-ils pu avoir cette clef ?
    — En principe, non, mais certains fripons habiles parviennent à faire des copies de n'importe quelle clef.
    — M. de La Rivière est-il le seul à avoir une clef de son coffre ? demanda encore Gaston, après avoir fait la moue.
    — Non. Par sécurité, j'ai une clef de la plupart des coffres du palais, ainsi que M. le duc, ou plus exactement son secrétaire des commandements.
    — Le valet – celui qui a été découpé en morceaux – quel genre d'homme était-il ?
    — Très sérieux et très serviable. Il arrivait de Compiègne, d'où vient M. l'abbé. Sa famille a donné plusieurs serviteurs à M. de La Rivière.
    — Logeait-il au palais ?
    — Oui, monsieur, dans les combles, avec d'autres domestiques.
    — Avait-il des amis ? Une maîtresse ?
    — Je ne crois pas. C'était un homme très solitaire.
    — Des ennemis, peut-être ? Après tout, sa mort pourrait n'avoir aucun rapport avec le vol…
    À cette hypothèse hardie, un pli de surprise apparut sur le front de M. d'Alibert.
    — Des ennemis ? Je l'ignore, il vous faudra interroger ses compagnons. Mais votre idée me paraît saugrenue…
    — À moi aussi, admit Gaston avec un sourire, mais il convient d'envisager toutes les possibilités…
    Il resta alors silencieux, songeant qu'il ne pouvait guère avancer sans aller voir les lieux du crime et interroger d'autres personnes.
    Le surintendant jugea lui aussi que tout avait été dit. Il insista seulement à nouveau sur l'urgente nécessité de découvrir rapidement l'assassin, puis demanda au lieutenant Biville de demeurer à la disposition des deux procureurs.
    — Je souhaiterais me rendre dans la chambre de M. de La Rivière, décida Gaston.
    — M. l'abbé est prévenu. Biville va vous accompagner. Mais

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