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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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remarqua combien Gaston et Armande paraissaient heureux. Angélique parla de ses rôles au théâtre du Marais, et Louis raconta les soucis que lui causait son domaine.
    — Nous avons engagé de grands travaux et sommes maintenant soumis aux récoltes à venir. Qu'elles soient mauvaises, et ce sera la famine à Mercy. Une nouvelle enquête comme celles du clos Mazarin, ou de Tancrède de Rohan, me serait bien utile !
    — Je n'hésiterai pas à proposer ton nom au prévôt de l'Hôtel, ou à M. Séguier, si une affaire insoluble se présente, encore qu'en ce moment il n'est peut-être pas très sensé de travailler pour la Cour. Mais parle-moi plus longuement du duel de Voiture… Il est gravement blessé ?
    Louis lui raconta ce qu'il savait.
    — Une blessure à la cuisse peut le laisser alité six mois, observa songeusement Gaston, et peut-être restera-t-il invalide. Est-il bien soigné, au moins ?
    — J'ai demandé à M. Guénault d'aller le voir… Mais, à mon tour de t'interroger, Gaston, tu paraissais contrarié lorsque je t'ai dit que nous resterions à Paris quelques jours…
    M. de Tilly soupira en approuvant de la tête.
    — La ville est fort agitée. En janvier, je suis intervenu au Palais à l'occasion d'une émeute. Je crois être arrivé à temps pour éviter qu'on ne pende M. de Thoré, et peut être même M. Molé. Mais si les gardes-françaises n'étaient pas venus à notre secours, j'aurais peut-être fait aussi les frais de cette sédition…
    — M. Molé, le premier président ? Qui voulait le pendre ? s'enquit Louis, stupéfait.
    D'un ton faussement insouciant, son ami lui raconta l'émeute, ainsi que ses raisons.
    — Ce n'était pas de la populace, Louis ! Ce n'étaient pas des portefaix ou des miséreux ! Mais d'honnêtes bourgeois de Paris, des avocats, des procureurs… des gens exaspérés par la politique de Mazarin.
    Il poursuivit :
    — Les jours suivants, les choses ne se sont pas calmées, bien que je n'aie pas suivi les événements de près, car je suis en ce moment très occupé par une affaire difficile. Mais Armande, Angélique et François m'ont raconté l'agitation qui a régné après l'échauffourée. Plusieurs nuits de suite, des coups de mousquet ont retenti en ville. Il y a même eu des accrochages entre la garde bourgeoise et les gardes-françaises. M. Le Féron a prévenu le Palais-Royal que tout Paris était sur le point de prendre les armes.
    — Pourtant j'ai trouvé la ville calme, tout paraît rentré dans l'ordre…
    — Pas pour longtemps ! fit Gaston, sombrement. Il y a eu un lit de justice à la mi-janvier, et Mazarin est parvenu à imposer ses maudits édits, mais l'agitation n'a pas cessé et, au début du mois, le Parlement a décidé de revenir sur l'enregistrement des édits imposés. M. Boutier m'a confié que les parlementaires sont très remontés contre la Cour et veulent surtout annuler un décret portant sur la création de douze charges de maître des requêtes.
    — Mais cela ne concerne que le Grand Conseil… En aucun cas les bourgeois…
    — Maintenant, chacun a ses revendications. Certains veulent une réduction des tailles, d'autres qu'il soit interdit de les donner en traité à des partisans, d'autres encore que le rachat des droits de la censive royale soit supprimé. Quelques-uns, enfin, que l'on supprime les lettres de cachet. Dans les quartiers, on parle de réactiver le guet bourgeois afin d'interdire un retour des gardes royaux. Pour l'instant, tout ça est très confus, mais qu'il y ait union entre le peuple et le Parlement et qu'ils se trouvent un chef pour les diriger, alors nous revivrons la Ligue.
    — Tout de même ! Condé est à la Cour, il peut faire venir son armée en quelques jours. Les séditieux risqueraient gros !
    — Condé vient de partir en Bourgogne, intervint Armande.
    Louis ne parut guère convaincu par une extension des troubles :
    — Les bourgeois ne sortiront jamais de leur boutique pour livrer bataille aux gens du roi ! Je les connais bien, j'en suis un !
    — Certes, la bataille ne serait pas rude, s'il n'y avait qu'eux 74 …
    Gaston se leva pour prendre un papier sur sa table de travail. Il le tendit à son ami :
    — … Parmi les dépêches que j'ai reçues, se trouvait celle-ci. Dimanche, le marquis de Fontrailles a été libéré de la Bastille.
    Même s'il s'y attendait, ce n'était pas une bonne nouvelle pour le marquis de Vivonne. Peu de gens le

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