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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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ignorait, mais il y avait bel
et bien des mystères et, pendant les festins, il avait vu Kökötchu enfoncer des
poignards dans sa chair sans faire couler une goutte de sang.
    Il fixa un moment Temüge avant de tourner les talons et de
retourner vers les yourtes de son peuple, vers le monde qu’il connaissait. Resté
seul, Temüge eut envie de pousser un hurlement de triomphe.
    Les portes de Baotou s’ouvrirent alors, des cors sonnèrent l’alerte
dans le camp derrière lui. Les guerriers couraient sans doute vers leurs
chevaux. Qu’ils courent, pensa-t-il, étourdi par la victoire remportée sur son
frère. Il marcha d’un pas assuré vers la porte ouverte en se demandant si Chen
Yi n’avait pas posté des archers en haut des murs, prêts à tirer. Aucune
importance. Il se sentait invulnérable et avançait d’un pied léger sur le sol
caillouteux.

 
19
    La ville de Baotou était silencieuse quand Chen Yi
accueillit Gengis chez lui. Ho Sa l’accompagnait, et le petit homme s’inclina
profondément devant le khan.
    — Sois le bienvenu dans ma maison, dit Chen Yi dans la
langue des tribus.
    C’était la première fois qu’il se trouvait devant Gengis, qui
lui paraissait plus grand encore que Khasar. Le khan était en armure, un sabre
à la hanche. Il émanait de lui une force intérieure que Chen Yi n’avait sentie
jusque-là chez personne d’autre. Sans répondre aux salutations, Gengis s’avança
dans la cour en hochant simplement la tête. Dans sa hâte pour le conduire vers
le bâtiment principal, Chen Yi ne remarqua pas que le chef des Mongols eut un
instant d’hésitation devant les dimensions du toit.
    Dehors, les rues étaient désertes, il n’y traînait pas même
un mendiant. Tous les habitants s’étaient barricadés chez eux pour se protéger
des Mongols qui parcouraient la ville en quête de butin en lorgnant à travers
les grilles. Gengis avait ordonné de ne pas piller la ville, mais aucun
guerrier n’imaginait que cela pouvait concerner aussi l’alcool de riz. Les
représentations de dieux jin étaient également recherchées car les Mongols
pensaient qu’on n’avait jamais trop de protections dans sa yourte et ils
faisaient main basse sur toutes les figurines qui leur semblaient dotées de
pouvoirs.
    Une garde de guerriers attendait dehors mais, à la vérité, Gengis
aurait pu marcher seul dans Baotou, sans craindre quoi que ce soit.
    Chen Yi dut faire un effort pour ne pas montrer sa nervosité
tandis que le khan traversait nonchalamment la maison en examinant les objets
qui la décoraient. Le khan semblait tendu et Chen Yi ne savait comment entamer
la conversation. Comme il avait congédié ses gardes et ses serviteurs pour la
rencontre, le lieu paraissait étrangement vide.
    — Je suis heureux que le maçon ait pu t’être utile, seigneur,
dit-il pour rompre le silence.
    Gengis contemplait un pot noir laqué et ne se tourna pas
vers Chen Yi en le reposant sur sa sellette. L’homme semblait trop grand pour
la pièce, il donnait l’impression que, d’un moment à l’autre, il pouvait
empoigner les poutres et les briser, provoquant l’écroulement de tout l’édifice.
Chen Yi chercha à se rassurer en se disant que c’était sa réputation qui le
faisait paraître aussi puissant, mais le khan posa alors sur lui ses yeux
jaunes et les pensées du petit homme se figèrent.
    — N’aie pas peur de moi, Chen Yi. Ho Sa dit que tu es
un homme qui a su faire beaucoup avec peu, qui n’avait rien reçu et qui a
cependant survécu pour devenir riche.
    Chen Yi se tourna vers le Xixia, mais celui-ci demeura de
marbre. Pour la première fois de sa vie, le chef de triade était à court de
mots. On lui avait promis Baotou, mais il ignorait si le khan tiendrait parole.
Il savait en revanche que lorsque la tempête détruit sa maison l’homme ne peut
que hausser les épaules en songeant qu’on ne lutte pas contre le destin. Rencontrer
Gengis, c’était la même chose. Les règles qu’il avait connues toute sa vie
étaient balayées. Sur un seul mot du khan mongol, Baotou serait rasée.
    — Je suis riche, en effet, convint Chen Yi.
    Avant qu’il pût poursuivre, Gengis reprit le pot laqué, promena
un doigt sur les personnages dans un jardin qui l’ornaient. Dans ses mains, l’objet
semblait incroyablement fragile.
    — Qu’est-ce que la richesse, Chen Yi ? Tu es un
homme de la ville, des rues et des maisons. Qu’est-ce qui a de la valeur pour
toi ? Ce pot ?
    En

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