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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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il parcourait le camp sur un nouveau cheval pour montrer à tous son
armure. Les hommes souriaient de le voir brandir son arc en alternant cris de
guerre et éclats de rire.
    Gengis se redressa, s’étira, passa la main sur la toile
épaisse de la tente blanche qu’il avait fait planter devant les murs de Baotou.
Elle différait des yourtes de son peuple pour que les habitants des villes
assiégées la reconnaissent et supplient leurs chefs de se rendre. Deux fois
plus haute que la propre tente du khan, elle n’était pas aussi solide et
tremblait dans le vent, flanquée de queues de cheval blanches fichées sur de
longues piques.
    Gengis se demandait si ses frères avaient porté un bon
jugement sur ce Chen Yi. Les éclaireurs avaient vu une colonne de soldats
quitter Baotou la veille et les plus jeunes des guerriers s’en étaient
approchés suffisamment pour tuer quelques Jin avec leur arc avant d’être pris
en chasse. S’ils avaient estimé correctement le nombre des ennemis, Baotou n’avait
plus de soldats pour la défendre et Gengis était d’humeur sereine. D’une façon
ou d’une autre, la ville tomberait comme les autres.
    Il avait parlé au maçon de Baotou, qui lui avait assuré que
Chen Yi n’aurait pas oublié leur accord. La famille de Lian vivait à l’intérieur
des murs qu’il avait contribué à bâtir et il avait de nombreuses raisons de
souhaiter une reddition pacifique. Gengis leva les yeux vers la tente blanche. Les
habitants avaient jusqu’au coucher du soleil pour lui livrer la ville, ou c’était
la tente rouge qu’ils auraient sous les yeux le lendemain matin. Aucun accord
ne pourrait alors les sauver.
    Sentant un regard sur lui, le khan se retourna et découvrit
son fils aîné Djötchi de l’autre côté de l’enclos. Le garçon l’observait en
silence et, malgré la promesse faite à Börte, Gengis réagit comme s’il faisait
face à un défi. Il le fixa froidement jusqu’à ce qu’il baisse les yeux et
seulement alors s’adressa à lui :
    — C’est ton anniversaire dans un mois. Je ferai
fabriquer une autre armure pour toi.
    Djötchi eut une moue dédaigneuse.
    — J’aurai douze ans. Avant longtemps, je chevaucherai
avec les guerriers. Inutile que je m’amuse à des jeux d’enfant d’ici là.
    L’humeur du khan s’aigrit devant le sort fait à une offre
généreuse. Il s’apprêtait à exprimer son mécontentement quand son attention fut
distraite par le retour de Chatagai. Le jeune garçon déboula au galop, arrêta
son cheval et sauta à terre, chancela à peine avant de s’appuyer à la barrière
et d’attacher la bride de sa monture à un poteau d’un geste rapide. Les chèvres
bêlèrent de frayeur et se blottirent de l’autre côté. Gengis ne put s’empêcher
de sourire devant la joie toute simple de son fils, même s’il sentait que Djötchi
l’observait de nouveau.
    — Pourquoi n’attaquons-nous pas ? demanda Chatagai
en montrant la ville silencieuse, distante de moins de trois lis.
    — Parce que tes oncles ont fait une promesse, répondit
patiemment le khan. En échange du maçon qui nous a aidés à conquérir toutes les
autres villes, celle-ci sera épargnée.
    Après une pause, il précisa :
    — Si elle se rend aujourd’hui.
    — Et demain ? demanda abruptement Djötchi. Une
autre ville et une autre encore ? Passerons-nous nos vies à nous emparer
de ces cités une à une ?
    Gengis sentit le sang lui monter au visage mais se rappela
la promesse faite à Börte de traiter Djötchi comme ses autres fils. Elle ne
semblait pas comprendre que le garçon ne perdait pas une occasion de l’agacer
et Gengis voulait la paix dans sa yourte. Il lui fallut un moment pour maîtriser
sa colère.
    — Ce n’est pas un jeu, dit-il. Je n’ai pas décidé d’écraser
les villes des Jin parce que j’aime les mouches et la chaleur de leurs terres. Je
suis ici, tu es ici, parce qu’ils nous ont fait souffrir pendant des milliers
de générations. L’or jin a poussé les guerriers des tribus à s’entretuer. Quand
nous connaissions enfin un moment de paix, ils lançaient sur nous les Tatars
comme des chiens sauvages.
    — Ils ne peuvent plus le faire, à présent, objecta Djötchi.
Les Tatars sont brisés et notre peuple forme une seule nation, comme tu l’as
dit. Nous sommes forts. Alors, est-ce la vengeance qui nous anime ?
    — Pour toi, l’histoire n’est que des histoires, grogna
son père. Tu n’étais pas né quand

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