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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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qui
soutenaient son fils et, avec l’aide de l’autre, fit avancer Jelme entre les
tentes tout en lui parlant.
    La foule de plus en plus nombreuse de guerriers, de femmes
et d’enfants ne bougeait pas. Personne ne voulait retourner dormir avant d’être
sûr que le khan survivrait. Kökötchu alla préparer la décoction au charbon de
bois qui absorberait le poison que Jelme avait avalé. Le remède serait peu
utile pour Gengis, mais il lui en ferait boire un bol aussi. Au moment où le
cercle de visages tendus se brisait pour le laisser passer, Temüge s’approcha. Une
lueur malveillante s’alluma dans les yeux de Kökötchu.
    — Tu arrives trop tard pour aider le khan. Jelme et moi
l’avons maintenu en vie et tes frères ont tué l’Assassin.
    — L’Assassin ? s’exclama Temüge, remarquant alors
la détresse et la peur sur les visages qui l’entouraient.
    — Certaines choses doivent être faites à la manière
ancienne, reprit Kökötchu. On ne peut pas tout résoudre avec tes listes.
    Temüge réagit au ton dédaigneux du chamane comme s’il l’avait
giflé :
    — Tu oses me parler ainsi ?
    Kökötchu haussa les épaules et s’éloigna. Il n’avait pu s’empêcher
de lancer cette pointe, même s’il savait qu’il le regretterait. Cette nuit, la
mort était entrée dans le camp et il était dans son élément.
    La foule grossissait encore avec l’arrivée de nouveaux
guerriers venant aux nouvelles. On alluma des torches pour attendre l’aube. Le
corps de l’Assassin gisait sur le sol et nul n’osait s’en approcher.
    Lorsque Kökötchu revint avec deux bols d’un épais liquide
noir, la foule le fit penser à un troupeau de yacks un jour d’abattage, pitoyables
mais incapables de comprendre. Arslan tint la tête de Jelme en arrière tandis
que le chamane le forçait à avaler le remède amer. Jelme s’étouffa, toussa, aspergea
de gouttes noires le visage de son père. Il avait un peu repris ses esprits
pendant que Kökötchu broyait le charbon de bois et le chamane ne s’attarda pas
avec lui. Laissant à Arslan le bol à demi vide, il s’éloigna avec l’autre. Gengis
ne pouvait pas mourir, pas à l’ombre de Yenking. Une terreur froide étreignait
le chamane quand il songeait à l’avenir. Dominant sa peur, il entra dans la
petite yourte en baissant la tête. L’assurance faisait partie de son rôle, il
ne laisserait personne voir son désarroi.
     
     
    À l’approche de l’aube, Khasar et Kachium sortirent de la
tente, insensibles aux milliers d’yeux braqués sur eux. Khasar alla récupérer
son sabre encore planté dans la poitrine de l’Assassin, donna un coup de pied à
la tête ballottante avant de rengainer son arme.
    — Le khan est-il en vie ? demanda une voix.
    Khasar promena un regard las sur la foule sans savoir qui
avait parlé.
    — Il vit, répondit-il.
    Ses mots furent repris en une rumeur qui s’amplifia jusqu’à
ce que tous soient au courant. Kachium alla lui aussi reprendre son arme. Dans
la tente, il s’était senti incapable d’aider son frère et ce fut peut-être ce
sentiment d’impuissance qui provoqua sa colère :
    — Vous croyez que l’ennemi dort pendant que vous restez
plantés là ? lança-t-il à la foule. Retournez dans vos yourtes et attendez
les ordres.
    Sous son regard courroucé, les guerriers furent les premiers
à se disperser, puis les femmes et les enfants suivirent. Kachium resta avec
Khasar, comme s’ils gardaient la tente où reposait leur frère. Chakahai, la
seconde épouse du khan, était venue elle aussi, pâle de peur. Tous les hommes
avaient guetté la réaction de Börte, mais elle avait simplement hoché la tête, acceptant
la présence de la Xixia. Dans le camp désormais silencieux, Kachium entendit
les incantations monocordes de Kökötchu. Il n’avait pas envie de retourner dans
la tente avec les autres, son chagrin s’accommodait mal de leur présence. Il
inspira profondément dans l’air froid, secoua la tête.
    — Nous ne pouvons rien faire de plus pour le moment, mais
il y a des choses dont nous devons parler, dit-il à son frère. Viens avec moi.
    Khasar le suivit et ils marchèrent un moment, faisant
craquer sous leurs pieds l’herbe gelée, jusqu’à ce qu’ils soient assez loin du
camp pour qu’on ne puisse plus les entendre.
    — Nous avons failli, ce soir, déclara Kachium d’une
voix grave. J’aurai dû prévoir que l’empereur enverrait des tueurs, j’aurais dû
mieux

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