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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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mongol. Un vent froid engourdissait ses mains posées sur la
rambarde en bois. Cela faisait des heures qu’il se tenait là, guettant un signe
que l’Assassin avait rempli sa mission.
    Quelques instants plus tôt, sa veille avait été récompensée.
Des points lumineux étaient apparus entre les yourtes et Zhu Zhong avait serré
la rambarde plus fort. Des ombres traversèrent en courant les zones de lumière
et il se prit à espérer que la panique gagnerait bientôt tout le camp.
    — Crève, murmura-t-il, seul en haut de sa tour.

 
28
    Gengis ouvrit des yeux injectés de sang, découvrit ses deux
épouses et sa mère à son chevet. Il se sentait effroyablement faible et son cou
l’élançait. Il voulut y porter une main, mais Chakahai lui saisit le poignet
avant qu’il puisse toucher le pansement. L’esprit embrumé, il la regarda en
tentant de se rappeler ce qui s’était passé. Il se souvint qu’il se tenait
devant la yourte, que des guerriers couraient autour de lui et que c’était la
nuit. Il faisait toujours sombre dans la tente, où seule une petite lampe
luttait contre l’obscurité. Combien de temps s’était écoulé ? Perdu, il
battit lentement des paupières. Börte avait un visage pâle et soucieux, des
yeux cernés. Elle lui sourit.
    — Que m’est-il arrivé ? demanda-t-il d’une voix
frêle.
    — Tu as été empoisonné, répondit Hoelun. Un Assassin
jin t’a blessé, Jelme a aspiré le poison de ta plaie. Il t’a sauvé la vie.
    Elle ne parla pas du rôle de Kökötchu. Elle avait supporté
ses incantations mais ne lui avait pas permis de rester et n’avait autorisé
personne d’autre à entrer dans la tente. Ceux qui y avaient été admis
garderaient toujours en eux l’image de son fils dans cet état et cela nuirait à
son prestige. Femme et mère de khan, elle connaissait suffisamment les hommes
pour savoir que c’était important.
    Au prix d’un gros effort, Gengis se redressa en s’appuyant
sur les coudes. Comme s’il n’attendait que cette occasion, un mal de tête lui
vrilla le crâne.
    — Le seau, gémit-il en se penchant.
    Hoelun eut juste le temps de lui tendre un seau en cuir
avant qu’il vomisse un liquide noir en une série de spasmes douloureux. Le mal
de tête devint presque insupportable mais Gengis ne put s’arrêter, même quand
son estomac fut vide. Il retomba enfin sur le lit et pressa une main sur ses
yeux pour les protéger de la lumière qui le transperçait.
    — Bois ça, fils. Tu es encore faible.
    Gengis baissa les yeux vers le bol qu’elle tenait sous ses
lèvres. Il avala deux gorgées d’un mélange amer de sang et de lait puis écarta
le bol. Il avait l’impression d’avoir du sable dans les yeux et son cœur
cognait dans sa poitrine, mais ses pensées s’éclaircissaient enfin.
    — Aidez-moi à me lever et à m’habiller. Je ne peux pas
rester couché là sans rien savoir.
    Börte le repoussa quand il voulut se redresser. Il n’eut pas
la force de résister et songea à faire venir l’un de ses frères. Kachium, lui, ne
l’empêcherait pas de se lever.
    — Je ne me souviens de rien, marmonna-t-il. A-t-on
capturé l’homme qui m’a fait ça ?
    Les trois femmes se regardèrent ; ce fut la mère qui
répondit :
    — Il est mort. Cela fait deux jours, mon fils. Tu as été
près de mourir, pendant tout ce temps.
    Les yeux d’Hoelun s’emplirent de larmes et il la regarda, abasourdi.
Tout à coup, sa colère monta.
    — Kachium ! appela-t-il.
    Sa voix se brisa dans sa gorge. Sa tête retomba sur le lit
et les trois femmes s’affairèrent autour de lui. Il ne se souvenait pas que ses
deux épouses se soient déjà trouvées auparavant dans la même yourte et cela le
perturba, comme s’il craignait qu’elles ne parlent de lui entre elles. Il
devait…
    Le sommeil revint sans prévenir et les femmes se détendirent.
C’était la troisième fois qu’il reprenait conscience en deux jours et chaque
fois, il avait posé les mêmes questions. Elles se félicitaient qu’il ne se
souvienne pas qu’elles avaient dû l’aider à uriner dans le seau, changer les
couvertures quand ses boyaux les avaient souillées d’une substance noire en
chassant le poison de son corps. Peut-être à cause du charbon de bois préparé
par Kökötchu, même son urine était sombre. La tension était montée dans la
tente tandis que le seau se remplissait. Ni Börte ni Chakahai ne se serait
abaissée à le vider et elles s’étaient

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