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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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en jurant.
    — Il dit qu’il n’avait pas besoin de notre aide et que
la vie de cet homme ne nous appartient pas, expliqua enfin Ho Sa. Il dit aussi
qu’il ne nous laissera pas sa mule parce qu’elle n’est pas à lui, on la lui a
prêtée.
    — Il ne voit pas que j’ai un arc ?
    — Il n’en a cure, c’est un saint homme.
    — Un saint jouvenceau, plutôt, avec une mule pour Temüge.
Mais si ça ne te dérange pas de partager un cheval avec mon frère…
    — Absolument pas, répondit aussitôt le Xixia.
    Il parla longuement au moine, s’inclinant à trois reprises
au cours de la conversation.
    — Il dit que tu peux prendre les chevaux, traduisit Ho
Sa pour Khasar. Lui, il reste pour soigner les blessés.
    Le Mongol secoua la tête sans comprendre.
    — Il m’a remercié de lui avoir sauvé la vie ?
    — Je te le répète, il n’avait pas besoin de toi.
    Les yeux plissés, Khasar observa le moine, qui soutint
calmement son regard.
    — Il plairait à Gengis ! s’exclama soudain Khasar.
Demande-lui s’il veut nous accompagner.
    Ho Sa transmit la proposition, le jeune homme secoua la tête
sans quitter Khasar des yeux.
    — Il dit qu’œuvrer pour le Bouddha peut lui faire
prendre des chemins bizarres mais que sa place est auprès des pauvres.
    — Les pauvres sont partout, grogna Khasar. Comment
sait-il si son Bouddha n’a pas voulu que nos routes se croisent ?
    Pendant que le Xixia se faisait de nouveau son interprète, le
visage du moine exprima de l’intérêt.
    — Il demande si ton peuple connaît le Bouddha.
    — Réponds-lui que nous croyons en un père ciel et en
une terre mère. Le reste n’est que combat et souffrance avant la mort.
    — Tu ne crois en rien d’autre ? s’étonna Ho Sa.
    Khasar jeta un coup d’œil à son frère.
    — Quelques imbéciles croient aussi aux esprits, mais la
plupart d’entre nous croient en un bon cheval et un bras ferme. Nous ne savons
rien de son Bouddha.
    Après que Ho Sa eut traduit la réponse, le moine s’inclina
et se dirigea vers l’endroit où sa mule était à l’attache. Temüge et son frère
le regardèrent monter sur l’animal, qui se mit à renâcler et à ruer.
    — Vilaine bête, maugréa Khasar. Alors, il vient avec
nous ?
    — Oui, répondit Ho Sa, encore étonné. Il dit que nul ne
connaît son chemin mais que tu as peut-être raison et que tu as été guidé vers
lui.
    — D’accord. Mais explique-lui que moi je ne laisse pas
mes ennemis en vie et qu’il ne devra plus intervenir. S’il s’y risque, je lui
couperai sa petite tête rasée.
    Quand le moine entendit la traduction, il éclata de rire et
s’asséna une claque sur la cuisse.
    — Je suis Khasar des Loups ! lui lança le frère de
Gengis. Et toi, quel est ton nom ?
    — Yao Shu ! répondit le moine, se frappant deux
fois la poitrine du poing.
    Khasar le regarda longuement puis se tourna vers Ho Sa.
    — En route. Je prends la jument baie. Au moins, la
marche est finie.
    Ho Sa et Temüge montèrent ensemble sur le cheval dessellé. Les
brigands survivants avaient gardé le silence pendant tout l’échange, conscients
que leur vie était en jeu. Ils regardèrent les étrangers partir et ne se
relevèrent en pestant qu’une fois certains qu’ils étaient loin.
     
     
    La passe qui séparait le Xixia de la lisière sud du désert
était vide lorsque les cinq hommes y parvinrent. Dans les monts du Khenti, à
deux mille lis au nord, l’hiver avait sans doute déjà pris la terre dans ses
griffes pour de longs mois. Il n’y avait plus de fort pour arrêter le vent
glacé qui s’engouffrait dans la passe, chargé de sable et de poussière.
    Khasar et Temüge mirent pied à terre en se rappelant le sang
que les Mongols avaient dû verser pour s’emparer du fort. Gengis l’avait fait
détruire. Si quelques gros blocs demeuraient là où ils étaient tombés, toutes
les autres pierres avaient été emportées. Plusieurs trous carrés dans les
parois rocheuses indiquaient encore les endroits où les poutres en bois s’enfonçaient
mais à part ces quelques vestiges, c’était comme si le fort n’avait jamais
existé. Il n’y avait plus de barrière pour les tribus descendant vers le sud et
ce seul fait remplissait Khasar de fierté.
    Il s’avança dans la passe avec son frère, leva les yeux vers
les parois abruptes. Le moine et le maître maçon les observaient sans
comprendre ; ni l’un ni l’autre n’avaient connu l’endroit

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