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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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châtiment divin. Temüge lui renvoya un regard furieux et Khasar se mit à
grimper avec l’agilité d’un singe malgré sa blessure.
    — Vous attendez ici, murmura Chen Yi à ses hommes. Je
monte avec eux, je vous rejoindrai une fois qu’ils seront descendus. Il faudra
quelqu’un là-haut pour récupérer les cordes jetées de l’autre côté.
    Il tendit un épais filin à Temüge et le regarda commencer à
se hisser le long du mur, les bras tremblants. Chen Yi secoua la tête, exaspéré.
    Grâce à sa petite taille, il grimpa rapidement, laissant Temüge
poursuivre seul dans le noir. Les muscles de ses bras brûlaient, de la sueur
coulait dans ses yeux, mais il s’agrippait des pieds à la pierre rugueuse, suspendu
au-dessus des hommes de Chen Yi. Il faisait encore plus sombre près du sommet
et il faillit tout lâcher de stupeur quand des mains fortes l’empoignèrent et
le hissèrent sur le parapet.
    Pantelant, ignoré des autres, il éprouva un immense
soulagement. Le cœur battant, il se mit debout et regarda en bas. Ils hissèrent
les cordes détachées des paniers, les déroulèrent de l’autre côté.
    La muraille faisait dix pieds de large que les cordes
devaient couvrir et Lian jura en constatant qu’elles ne descendaient pas jusqu’en
bas côté extérieur.
    — Il faudra sauter, prévint-il. En espérant que
personne ne se cassera une jambe.
    Ils hissèrent la dernière corde à laquelle étaient attachés
les outils de Lian, l’arc de Khasar et trois sabres. Lian fit passer la corde
de l’autre côté et attendit que Chen Yi donne le signal.
    — Allez-y, maintenant. Vous devrez marcher si vous ne
trouvez pas un endroit où acheter des mules.
    — Pas question que je monte une mule, déclara aussitôt
Khasar. Il n’y a pas de chevaux dignes d’être volés dans ce pays ?
    — Ce serait trop risqué. Ton peuple se trouve au nord, et
sans repasser par le Xixia, la distance n’est que de quelques centaines de lis,
mais il y a des postes de soldats impériaux sur toutes les routes et dans toutes
les passes. Vous feriez mieux de prendre à l’ouest après les montagnes et de ne
vous déplacer que de nuit.
    — Nous verrons, répondit Khasar. Adieu, petit voleur. Je
n’oublierai pas que tu nous as aidés.
    Il s’accroupit au bord de la muraille puis se laissa glisser,
en appui sur les coudes, avant de saisir la corde qui pendait. Ho Sa suivit, se
contentant d’adresser un signe de tête à Chen Yi, et Temüge aurait fait de même
si le petit homme ne lui avait pas posé une main sur l’épaule.
    — Ton khan aura ce qu’il voulait. Je lui rappellerai
les promesses faites en son nom.
    Temüge plissa les lèvres. Gengis pouvait bien brûler Baotou,
cela lui était indifférent.
    — Nous sommes un peuple qui tient sa parole, répliqua-t-il
avec sécheresse.
    Chen Yi le regarda descendre maladroitement. Resté seul en
haut de la muraille, le chef de la Triade Bleue soupira. Il ne faisait pas
confiance à ce pleutre au regard changeant. Chez Khasar, il sentait un esprit
semblable au sien. L’homme était impitoyable mais il partageait sans doute son
sens de l’honneur. Chen Yi haussa les épaules en se tournant vers la ville. Il
ne pouvait en être sûr. Il n’avait jamais éprouvé l’excitation du jeu, il n’avait
jamais compris ceux qu’elle dévorait.
    — Les tuiles sont jetées, murmura-t-il. Qui sait
comment elles tomberont ?
     
     
    Les quatre hommes étaient couverts de poussière et avaient
les pieds douloureux quand vint le dixième jour. N’ayant pas l’habitude de la
marche, Khasar boitait et son humeur s’aigrissait à mesure qu’ils progressaient.
Une fois hors de portée de Chen Yi, Lian avait posé quelques questions avant de
se renfermer dans le silence. Il portait ses outils sur l’épaule et s’il
partageait les lièvres que Khasar tuait avec son arc, il ne se joignait jamais
à la conversation. Un vent mordant les contraignait à maintenir une main
plaquée sur leur tunique en marchant.
    Khasar aurait voulu prendre au plus court, par le nord. Temüge
s’était déclaré contre. Son frère ne l’avait pas écouté et n’en aurait fait qu’à
sa tête si Ho Sa ne l’en avait dissuadé en lui décrivant les forts et la
muraille qui protégeaient l’empire des envahisseurs. Même si ces défenses s’étaient
effondrées par endroits, il y avait encore suffisamment de soldats pour que
cette route présente de grands dangers pour quatre hommes.

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