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Le Serpent de feu

Le Serpent de feu

Titel: Le Serpent de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fabrice Bourland
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y avait un détail que ne spécifiait pas l’honorable Mr Grainger dans son mémento.
    Je courus hors du bureau et interpellai Dryden du haut de l’escalier.
    — Dr Dryden, une dernière chose ! À votre avis, quel genre d’incident a bien pu survenir lors de la séance à Kenilworth ?
    — Grainger n’en souffle mot, mais ce n’est malheureusement pas difficile à imaginer, clama-t-il du hall en coiffant d’un melon son crâne dégarni. Il arrive que l’esprit désincarné qui contrôle le corps refuse de le quitter. Il faut alors à l’esprit du médium une force mentale considérable pour déloger l’envahisseur et reprendre possession de son enveloppe. Sinon…
    — … sinon, c’est la mort, pronostiquai-je.
    — Une fin rapide et atroce. La pire qui se puisse imaginer.
    Le docteur m’adressa un dernier salut de son couvre-chef avant de dévaler en caracolant les marches du perron.
    1 - Voir Le Fantôme de Baker Street, op. cit .

    2 - À la fin de 1932, la librairie ouverte quelques années plus tôt par Arthur Conan Doyle ainsi que le musée psychique installé au sous-sol ont dû fermer leurs portes. On transféra tous les objets de collection dans un cabinet appartenant au spirite Stephen Foster, à Bayswater, mais l’ensemble fut perdu durant la Seconde Guerre mondiale. (N.d.É.)

    3 - Voir Les Portes du sommeil , 10/18, n° 4091.

    4 - Le St Bartholomew’s Hospital. (N.d.É.)

    5 - Mes recherches ultérieures m’ont permis d’identifier cet autre personnages comme étant le Dr Robert William Felkin (1853-1926), qui dirigea à partir de 1903 la Stella Matutina, l’une des branches séparationnistes de l’Aube dorée. Arthur Conan Doyle semble avoir été très impressionné par le Dr Felkin, puisqu’il le fit réapparaître aux chapitres XIV et XVII de son roman Au pays des brumes . (N.d.A.)

XIV
    Où Singleton a le bon goût
 d’exposer sa théorie
    Nous avions regagné la salle à manger, où je réclamai civilement à Albert une nouvelle cafetière de café. Je n’avais pas dormi de la nuit et j’avais grand besoin d’une forte dose d’excitant pour aiguillonner mon cerveau. James, quant à lui, trépignait debout près de moi, s’employant dans sa tête à remonter le cours de l’enquête et à faire le tri parmi toutes les informations qui nous avaient été communiquées, au London Hospital et ici même par le Dr Dryden.
    Quand le majordome eut satisfait ma demande et que nos tasses furent copieusement remplies, mon camarade se jeta abasourdi sur la chaise près de moi.
    — Ainsi donc, selon toi, Lester Sparrow aurait réussi à entrer en contact avec l’esprit d’Ambrose Merithorpe ?
    — J’en suis intimement persuadé, affirmai-je en sirotant quelques gorgées du délicieux breuvage.
    — Pourtant, tu l’as constaté comme moi, Merithorpe est toujours en vie sur son lit d’hôpital. Un médium ne convoque pas l’âme d’un homme qui n’a pas avalé sa chique.
    — Le coma profond dans lequel il est plongé depuis six mois est un état mystérieux et incompréhensible à bien des égards pour la médecine. Selon les disciples de Paracelse et de Cornelius Agrippa, l’esprit est capable, dans certaines conditions, de s’extraire de son effigie de chair, mais il reste relié à elle par un cordon invisible d’une exquise ténuité nommé le « fil d’argent ». Du moment que cette attache n’est pas rompue, la mort physique n’est pas accomplie. Dans le cas de Merithorpe, suite à la commotion dont il a été victime, il semblerait que son esprit – son corps astral – se soit dissocié de son enveloppe et qu’il ait été entraîné à la dérive dans le grand maelström fluidique qui, selon ces auteurs, encercle notre planète, ignorant de ce qui lui arrive.
    — Jusqu’à ce que, lors d’une séance spirite organisée à Old Nichol Street, Lester ait servi de guide à Merithorpe pour regagner notre monde et qu’il lui ait laissé l’entière maîtrise de son corps afin d’exécuter de nouvelles toiles ? Est-ce bien là ta pensée ?
    — Parfaitement.
    James s’empara de quelques-uns des muffins et des galettes qu’il avait un peu plus tôt abandonnés sur la table et s’appliqua à les mastiquer âprement pour aider son cerveau à concevoir tous les tenants et aboutissants des faits invraisemblables que j’étais en train d’exposer.
    — Bon ! Reprenons les éléments de cette affaire par le début, veux-tu ? essaya-t-il

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