Le souffle de la rose
mobiles de ce pape sont
encore plus politiques lorsqu’il renforce les pouvoirs de l’institution pour la
placer sous sa seule autorité. Il lui faut éviter à tout prix que l’empereur
Frédéric II ne s’engage lui-même dans cette voie pour des motifs qui dépassent
largement le cadre spirituel. C’est Innocent IV qui franchit l’étape ultime en
autorisant le recours à la torture dans sa bulle Ad extirpanda, le 15
mai 1252. La sorcellerie sera ensuite assimilée à la chasse contre les
hérétiques.
On a exagéré l’impact réel de l’Inquisition qui, étant
entendu le faible nombre d’inquisiteurs sur le territoire du royaume de France,
n’aurait eu que peu de poids si elle n’avait reçu l’aide des puissants laïcs et
bénéficié de nombreuses délations. Cela étant, grâce à leur possibilité de se
relever entre eux de leurs fautes, quelles qu’elles fussent, certains
inquisiteurs se révélèrent coupables d’effarantes monstruosités qui
provoquèrent parfois des émeutes ou des réactions scandalisées de plusieurs
prélats.
En mars 2000, soit environ huit siècles après les débuts de
l’Inquisition, Jean-Paul II demande pardon à Dieu pour les crimes et les
horreurs qu’elle a commis.
Lais
de Marie de France. Douze lais attribués le plus généralement
à une certaine Marie, originaire de France mais vivant à la cour d’Angleterre.
Certains historiens pensent qu’il s’agit de la fille de Louis VII ou de celle
du comte de Meulan. Les lais sont écrits avant 1167 et les fables vers 1180.
Marie de France est également l’auteur d’un roman, Le Purgatoire Saint-Patrice.
Nogaret ( Guillaume
de ), vers 1270-1313. Docteur en droit civil, il enseigne à
Montpellier puis rejoint le Conseil de Philippe le Bel en 1295. Ses
responsabilités prennent vite en ampleur. Il participe, d’abord de façon plus
ou moins occulte, aux grandes affaires religieuses qui agitent la France.
Nogaret sort ensuite de l’ombre et joue un rôle déterminant dans l’affaire des
templiers et dans la lutte du roi contre Boniface VIII. Nogaret est un homme d’une
vaste intelligence et d’une foi inébranlable. Son but est de sauver à la fois
la France et l’Église. Il deviendra chancelier du roi pour être ensuite écarté
au profit d’Enguerran de Marigny, avant de reprendre le sceau en 1311.
Occupation. Voir prostitution.
Peña ( Francisco ).
Souhaitant utiliser cette citation, l’auteur a commis un anachronisme voulu.
Francisco Peña est le canoniste chargé par le Saint-Siège au XVIe siècle de la
réédition du Manuel
des inquisiteurs de Nicolau Eymerich.
Philippe
IV le Bel, 1268-1314. Fils de Philippe III le Hardi et d’Isabelle
d’Aragon. Il a trois fils de Jeanne de Navarre, les futurs rois : Louis X
le Hutin, Philippe V le Long et Charles IV le Bel, ainsi qu’une fille,
Isabelle, mariée à Édouard II d’Angleterre. Courageux, excellent chef de
guerre, il est également inflexible et dur. Il convient de tempérer ce portrait
puisque des témoignages contemporains de Philippe le Bel le décrivent comme
manipulé par ses conseillers qui « le flattaient et le chambraient ».
L’histoire retiendra surtout de lui son rôle majeur dans l’affaire
des templiers, mais Philippe le Bel est avant tout un roi réformateur dont l’un
des objectifs est de se débarrasser de l’ingérence pontificale dans la
politique du royaume.
Procédure
inquisitoire. La conduite du procès, ainsi que les questions
de doctrine posées à l’accusée, sont tirées et adaptées de Eymeric Nicolau
(1320-1399) et Peña Francisco, Le Manuel des inquisiteurs.
Prostitution. Elle est assez bien tolérée pourvu qu’elle reste dans les limites imposées par
le pouvoir et la religion. Les canonistes du XIIIe siècle concèdent que cette « occupation »
n’est pas immorale sous certaines conditions, dont celle imposant que la femme « ne
l’exerce que par nécessité et sans y trouver aucun plaisir ». En ville,
les « filles de joie » doivent demeurer dans certains quartiers et
leurs vêtements doivent les signaler sans ambiguïté. L’attitude vis-à-vis de la
prostitution pourrait paraître contradictoire. À tort, lorsqu’on prend en
compte la mentalité de l’époque. Il s’agit d’une société dans laquelle les
hommes ont des droits bien supérieurs à ceux des femmes, mais qui comprend
– sans l’admettre publiquement – que les prostituées ne le
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