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Le Temple Noir

Le Temple Noir

Titel: Le Temple Noir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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nouveau la pelouse. Les traces de pas continuaient derrière les arbres pour s’arrêter au niveau de la grille qui séparait le jardin de la rue Lamarck. Il l’enjamba et y atterrit sous le nez d’une vieille dame qui promenait son chien.
    Il inspecta la rue dans les deux sens, les types avaient pu s’enfuir dans n’importe quelle direction.
    Son cerveau bouillonnait. À 3 heures du matin, il n’y avait pas un chat dans ce coin, ce n’était pas l’endroit de Montmartre le plus fréquenté par les touristes. Il jeta un œil aux immeubles. Pas de bars pour noctambules, comme de l’autre côté de la butte, juste un restaurant et une école au croisement de rues. Il arpenta le trottoir, en longeant le jardin. Antoine leva les yeux vers les toits. Il restait une maigre chance, la préfecture de police avait peut-être installé des caméras de surveillance dans le secteur.
    Il reprit son portable et composa le numéro spécial de la préfecture.
    — Commissaire Marcas, identifiant 67 AM , OCBC . Je voudrais savoir si vous avez une caméra positionnée rue Lamarck, autour du numéro 14, au niveau de la partie est de la basilique. Oui. J’attends.
    Antoine s’était assis sur une marche d’escalier ; il avait une vue plongeante sur l’école où une ribambelle de gamins hurlaient en tous sens. Il boucha son oreille libre. La voix reprit :
    — Négatif. La seule se situe en contrebas, vers la rue Caulaincourt, ou alors sur les parties sud et ouest de la basilique. Vous savez, il y a des travaux en ce moment dans cette zone et…
    — Je sais, coupa Marcas, irrité.
    — Désolé, commissaire.
    Il raccrocha. La piste s’arrêtait là. C’était rageant. Il était certain que l’analyse des combinaisons d’ouvriers ne donnerait rien. Si les types avaient employé du matériel high-tech pour brouiller les ordinateurs, ils n’auraient pas commis d’erreurs de débutants.
    Une sirène d’ambulance jaillit du bout de la rue. Antoine aperçut une mini-camionnette blanche, précédée de la voiture de fonction du frère obèse. Antoine se leva et leur fit des grands signes de la main. La Peugeot pila, le chauffeur sortit en trombe et dit :
    — Où est-il ?
    — À l’intérieur du bâtiment, derrière les grilles. Passez par la porte, à mi-hauteur de l’escalier.
    Le chauffeur fit un signe aux infirmiers qui sortaient de l’ambulance avec un brancard.
    — Par ici !
    Une autre voiture banalisée arriva en trombe et s’arrêta net. Trois hommes en civil en émergèrent et se plantèrent de chaque côté de la rue. Marcas remarqua la bosse caractéristique qui saillait sous leurs vestes.
    — Le grand jeu. Je n’aurai jamais droit à tout ce cirque…
    Cinq minutes plus tard, les infirmiers passèrent devant lui, transportant le frère obèse sur le brancard. Il était livide, son front luisait de sueur. Marcas s’avança vers lui au moment où il allait être hissé dans l’ambulance. Le gros homme rugit :
    — Faites attention, je ne suis pas un tas de viande.
    Marcas sourit.
    — Vois le bon côté des choses, mon frère, à l’hôpital ce sera régime sec. Un signe de Dieu pour ta ligne. Ils ont confirmé le diagnostic de da Silva ?
    — Pour la jambe à quatre-vingt-dix-neuf pour cent, pour le dos, ils ne savent pas. Je vais avoir droit à la totale au Val-de-Grâce. Radio, scanner, opération chirurgicale. C’est plus de mon âge, ces conneries.
    — Râle pas, le Val-de-Grâce, c’est l’hosto des privilégiés de la V e  République. Ils vont te dorloter…
    — Ben voyons. Tu as trouvé quelque chose ? glapit le directeur du Rucher .
    — Négatif. La préfecture n’a pas de caméras en activité dans ce coin.
    — Et merde, on est revenus au point zéro. Tiens-moi au courant et appelle mon chauffeur si tu as besoin de quoi que ce soit, fit le gros homme en grimaçant de douleur.
    — Je viendrai te voir à l’hosto. Promis.
    L’ambulance démarra, sirène hurlante, suivie des deux voitures. Antoine regarda le convoi s’éloigner, une boule dans l’estomac. Il espérait sincèrement que le frère obèse s’en sortirait, sans séquelles, outre sa jambe cassée. Le directeur du Rucher lui avait sauvé la vie 1 et, en dépit de leurs altercations répétées, Antoine nourrissait pour lui une affection plus que fraternelle.
    Il grimpa quelques marches et s’assit pour reprendre des forces. Un corbeau s’envola au-dessus de lui et grimpa vers l’ouest en

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