Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
Vom Netzwerk:
est en sécurité.
    Un muscle tressautait sur la joue de Damien qui ferma les yeux. Lorsqu’il les rouvrit, Alexandre sut qu’il allait lui obéir, même si c’était là la chose la plus difficile qu’on lui ait jamais demandée. Il allait dire la vérité pour permettre à son propre frère de mourir dignement.
    — C’est la vérité, sire, commença Damien. Je puis attester que je connais l’homme qui se tient devant vous, et ce depuis toujours. C’est un guerrier exceptionnel sur un champ de bataille, et un Templier qui a appartenu au cercle intérieur de la confrérie. À ses côtés, je m’engagerais sans crainte dans n’importe quel assaut, car je sais que je puis avoir toute confiance en lui. C’est un homme d’honneur, loyal et intègre. Et, Dieu me pardonne, j’affirme sur mon âme que c’est mon frère de sang et qu’il a été baptisé Alexandre de Ashby un an et demi avant ma naissance, acheva-t-il, le regard voilé par l’émotion.
    L’assistance ne put s’empêcher de réagir à cette déclaration qui levait les derniers doutes quant à l’identité d’Alexandre. Celui-ci profita du brouhaha pour adresser à son frère un regard plein de gratitude. Même s’il avait pu lui parler librement, il n’aurait su trouver les mots capables de traduire l’émotion qui lui gonflait le cœur.
    Il tourna ensuite la tête vers Elizabeth. Silencieuse, les épaules voûtées et la tête basse, elle gardait les yeux fermés.
    Quand le calme revint dans la grande salle, le roi reprit la parole.
    — La question de l’identité de messire Alexandre de Ashby est réglée, semble-t-il.
    Il marqua une pause. Curieusement, sa colère avait perdu de sa virulence. Il paraissait incertain. Presque troublé. Son regard passa d’Elizabeth à Alexandre, puis il enchaîna :
    — Il ne reste plus qu’à déterminer votre rôle dans tout ceci, dame Elizabeth.
    Alexandre tourna de nouveau la tête vers Elizabeth, priant pour réussir à croiser son regard. Elle devait se rétracter. Il devait absolument lui faire comprendre que sa mort ne servirait à rien. Et puisque lui ne s’en tirerait pas de toute façon, il décida qu’il n’avait rien à perdre en prenant la parole sans y avoir été invité au préalable.
    — Sire, déclara-t-il en reportant son attention sur le roi, je sais que je ne suis pas en position de vous demander quoi que ce soit, mais je vous supplie de m’accorder la permission de parler de nouveau, à dame Elizabeth, cette fois.
    Espérant que Robert Bruce verrait dans ses yeux qu’il était sincère, il ajouta :
    — Et priez Dieu que j’obtienne la réponse à la question que vous vous posez toujours, votre Majesté.
    Le roi parut un peu déstabilisé par la requête que venait de lui adresser Alexandre. Ou était-ce ce qu’il avait lu dans son regard qui l’avait troublé ? Il était connu pour son habileté à juger du caractère d’un homme comme d’autres sont capables de juger au premier coup d’œil des qualités d’une arme ou d’un destrier. Il finit par acquiescer d’un hochement de tête, et Alexandre pivota vers Elizabeth, s’approchant d’elle aussi près que les gardes le lui permirent.
    — Regardez-moi, madame.
    Elle parut ne pas avoir entendu et ne bougea pas. Puis, lentement, comme si elle ne pouvait faire autrement, elle obtempéra. Lorsque son regard croisa le sien, Alexandre ressentit un bonheur immense en même temps qu’une souffrance douce-amère à la pensée de ce qui devait être. Il étudia ses traits d’une pureté admirable, conscient qu’elle était aussi bouleversée que lui.
    — Je vous aime, Elizabeth de Selkirk, et je chéris l’amour que vous m’avez offert, murmura-t-il comme s’ils étaient seuls au monde. Je sais désormais ce que c’est que d’éprouver un amour si puissant qu’il balaie tout sur son passage. Je vous aime plus que ma vie. Et vous aussi êtes prête à donner la vôtre pour moi, pour cette même raison... mais ce sacrifice serait inutile, madame.
    Il fit une pause, la gorge nouée, son regard toujours rivé au sien. Elizabeth avait pressé les doigts contre ses lèvres frémissantes, comme pour retenir les sanglots qui secouaient à présent ses frêles épaules. Il avait tellement envie de la toucher, de la serrer contre lui ! Mais c’était impossible. Il pouvait seulement faire en sorte qu’elle vive et se rappelle l’homme qu’il avait été.
    — Vous devez leur dire la vérité, madame. Ne

Weitere Kostenlose Bücher