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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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royaume dans l’honneur, et de ne servir personne d’autre que Dieu et nous ?
    — Je le jure, sire, articula Alexandre, le poing posé sur le cœur, la tête inclinée.
    Bruce tendit son épée. Alexandre mit un genou à terre et posa les lèvres sur la lame en signe d’allégeance.
    — Nous acceptons votre hommage, messire Alexandre, et vous accordons notre royal pardon, déclara le roi d’une voix posée. Nous vous reconnaissons comme un loyal sujet du royaume d’Écosse.... et comme l’époux légitime de dame Elizabeth de Selkirk. Il vous incombe désormais de protéger Dunleavy Castle contre toute incursion ennemie, au péril de votre vie si nécessaire.
    — Je vous donne ma parole d’honneur qu’il en sera ainsi, sire, répondit Alexandre, son expression empreinte d’humilité, de respect et de gratitude.
    — Nous demeurerons à Dunleavy le temps de partager un banquet, car nous aimerions discuter avec vous et vos amis Templiers de stratégie militaire, déclara le roi. Cela vous paraît-il possible ? ajouta-t-il en haussant les sourcils, visiblement heureux d’avoir résolu ce conflit d’une manière qui lui convenait.
    — Bien sûr, sire. Ce sera pour nous un honneur, assura Alexandre.
    — Parfait, fit le roi.
    Il sourit, et Elizabeth nota à quel point il était séduisant dès lors qu’il n’était plus contraint d’afficher une expression belliqueuse.
    — Il ne nous reste plus qu’à vous suggérer d’embrasser votre épouse comme elle le mérite, car elle s’est montrée très patiente et d’une loyauté sans faille durant les épreuves que vous avez traversées.
    Sur ce, le monarque adressa un signe de tête aux gardes qui s’empressèrent de lâcher Alexandre, tandis que leurs camarades, qui entouraient Elizabeth, reculaient de quelques pas.
    L’instant d’après, les bras musclés d’Alexandre se refermaient sur elle et la serraient à l’étouffer. Inspirant profondément, elle savoura la sensation de son corps si solide contre le sien tandis qu’un bonheur sans nom la submergeait.
    Alexandre lui embrassa les cheveux en lui murmurant qu’il l’aimait. Comme elle levait son visage vers le sien, il captura sa bouche en un baiser si intense qu’elle aurait aimé qu’il se prolonge à jamais.
    Il prit, hélas, fin, mais Elizabeth demeura pelotonnée contre son mari. La foule était en train de se disperser, remarqua-t-elle, chacun retournant vaquer à ses occupations respectives. Soucieux sans doute de trouver le moyen de conserver le peu de faveur qui lui restait, lord Lennox se dirigea vers la porte par laquelle le roi venait de sortir, suivi des membres de son conseil. Aubert lui emboîta le pas sans demander son reste.
    Damien, Richard, Jean et quelques autres Templiers s’approchèrent et Elizabeth s’écarta afin de leur permettre de féliciter Alexandre. Elle faillit verser des larmes de joie quand Alexandre et son frère Damien s’étreignirent. Sans doute se seraient-ils fait craquer les côtes si Damien n’avait eu pitié de son frère dont la blessure était encore à vif.
    Tous s’en allèrent, et Alexandre demeura seul avec Elizabeth.
    Elle se contenta d’abord de le dévorer du regard, assaillie par des sentiments d’une force inouïe.
    Il était vivant !
    Le roi lui avait accordé son pardon et plus rien ne pourrait les séparer désormais.
    Elle n’aurait pu être plus heureuse.
    C’est alors qu’il lui adressa ce sourire ravageur qui allumait toujours un brasier au creux de son ventre, et elle sut qu’elle pouvait connaître une félicité plus grande encore.
    — Une fois de plus, vous avez réussi, madame.
    — Qu’ai-je réussi ?
    — À réduire à néant les arguments les plus imparables.
    Il se pencha, déposa un tendre baiser sur ses lèvres, avant de plonger son regard dans le sien.
    — Bien sûr, je n’étais pas mécontent que vous ayez usé de vos puissants sortilèges contre le roi plutôt que contre ma pauvre personne.
    — Vous êtes une canaille, murmura-t-elle d’une voix vibrante d’amour.
    D’un geste, elle écarta une mèche brune qui retombait sur son front.
    — Vous m’avez sauvé, Beth. Si vous n’aviez autant persévéré, je crois que...
    Il n’acheva pas sa phrase, et elle devina que, si fort se fût-il montré durant le procès, le poids de l’épreuve qu’il venait d’affronter pesait encore suffisamment lourd pour qu’il ait du mal à en parler.
    — Ce n’était rien, Alexandre. Vous aussi, vous

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