Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
Vom Netzwerk:
silence s’était fait autour d’eux.
    — Bienvenue chez vous, messire, murmura-t-elle enfin d’une voix mélodieuse qui évoquait un vin ambré. Entrez, je vous en prie. J’ai fait préparer un festin en votre honneur.
    — Merci de votre accueil, madame, répondit-il avec un sourire.
    Elle hocha la tête, mais le sourire qu’elle lui adressa en retour vacilla. Il l’entendit retenir son souffle et sentit sa main se crisper dans la sienne. Elle chancela, comme si elle était sur le point de défaillir et, d’instinct, il la saisit par les coudes et la ramena contre lui.
    Un murmure parcourut la foule. Alexandre se souvint alors de ce que lui avaient dit ses instructeurs : Robert Kincaid était un homme réservé, toujours maître de lui, et doté d’un sens aigu des convenances.
    Il venait de commettre une erreur.
    Et pourtant...
    Le murmure enflait, avec une intonation nettement approbatrice. Soulagé, Alexandre éprouva une sensation familière, qui lui rappela curieusement l’excitation qui s’emparait de lui lorsqu’il partait à la conquête d’une femme.
    L’instinct du chasseur s’éveillait en lui.
    Il baissa les yeux sur la jeune femme. Ses lèvres étaient entrouvertes, ses incroyables prunelles grises reflétaient de la gravité, de la surprise et... oui, quelque chose qui ressemblait à du désir.
    Presque contre son gré, les lèvres d’Alexandre se retroussèrent en un demi-sourire qui, il le savait, avait toujours eu un effet ravageur sur la gent féminine et lui avait valu un nombre impressionnant de bonnes fortunes par le passé.
    Il décida de profiter de l’ambiance chaleureuse et festive qui régnait autour d’eux pour faire ce qu’il avait eu l’intention de réserver à l’intimité de leurs appartements.
    Se penchant, il posa la bouche sur la chevelure soyeuse d’Elizabeth, tout près de son oreille, et demanda dans un chuchotement :
    — Vous sentez-vous mieux, madame ? Puis-je vous lâcher sans craindre de vous voir vous effondrer ?
    Des vivats et applaudissements retentirent, si bien qu’il ne put entendre sa réponse, mais il la sentit hocher imperceptiblement la tête.
    — Tant mieux, souffla-t-il encore. Voilà qui m’autorise à faire ceci...
    S’écartant un peu, il glissa le bras autour de sa taille et, de sa main libre, lui souleva le menton avec douceur pour la gratifier d’un baiser tendre sur la bouche.
    Tout d’abord, ses lèvres demeurèrent inertes. Puis elles frémirent et s’animèrent soudain comme elle lui rendait son baiser.
    Un frisson de plaisir inattendu parcourut Alexandre, et deux vérités essentielles lui apparurent dans l’instant. Primo, il devait vraiment être en manque de femme pour qu’un simple baiser lui échauffe les sangs de cette façon. Secundo, les mois à venir ne s’annonçaient peut-être pas aussi pénibles qu’il l’avait redouté si Elizabeth était aussi réceptive qu’il y paraissait.
    La seconde d’après, sa satisfaction fut tempérée par un autre sentiment qui le prit d’autant plus au dépourvu qu’il n’en avait fait l’expérience qu’à de rares occasions. Il en avait eu un aperçu à son arrivée au château, mais voilà qu’il revenait à la charge avec une intensité inquiétante.
    Seigneur, c’était de la culpabilité pure et simple qu’il éprouvait !
    La vérité, c’était qu’il se proposait de tromper honteusement la belle Elizabeth de Selkirk en lui faisant croire qu’il était son époux.
    Cette perspective jeta un voile sur l’instant au point qu’il dut interrompre leur baiser. Il se redressa, contempla les yeux gris si expressifs où flambait une lueur passionnée.
    Le temps parut se suspendre, puis l’expression d’Elizabeth se transforma. L’air soudain sur ses gardes, elle recula de quelques pas. Haussant les sourcils, elle déclara d’une voix forte afin qu’il puisse l’entendre par-dessus la clameur :
    — Messire, vous êtes manifestement affamé. Entrez, je vous en prie, car le banquet ne saurait commencer sans vous.
     
    Quelque chose n’allait pas.
    Elizabeth le sentait dans sa chair, quand bien même ses yeux, et, oui, le désir, maudit soit-il, qui lui embrasait les reins, lui affirmaient le contraire.
    Néanmoins elle ne pouvait ignorer cet instinct qui lui soufflait que cet homme assis près d’elle, à la table d’honneur, n’était pas Robert Kincaid, comte de Marston.
    Non, ce n’était pas son mari, elle en était quasi certaine.
    Il

Weitere Kostenlose Bücher