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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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vous me tiendrez au courant de vos avancées.
    — Ashby, il vous faudra vous impliquer davantage à mes côtés, observa Stephen. Après ce qui vient de se produire, je ne pourrai plus poser trop de questions sans éveiller les soupçons.
    Alexandre acquiesça, les poings serrés, de plus en plus écœuré et révolté à l’idée de trahir les gens de Dunleavy.
    De trahir Elizabeth.
    Cette mission lui répugnait à l’époque où ceux qu’il était censé abuser n’avaient ni noms ni visages. Mais aujourd’hui... aujourd’hui, c’était bien pire ! Il se haïssait de participer à une telle imposture, mais ne voyait aucun moyen de se dérober. Quand bien même il aurait été capable de passer outre à son propre instinct de survie, il n’en restait pas moins que la vie de Jean était en jeu. Il ne se voyait pas condamner son ami à mort sous prétexte que sa conscience se réveillait de son long sommeil.
    Non, il n’y avait aucune échappatoire.
    Lucas, toujours aussi diablement intuitif, arqua les sourcils et commenta en ricanant :
    — Je vois que la gravité de la situation ne t’a pas échappé, Alexandre. Mais n’aie crainte, Jean ne risque rien tant que tu rempliras ta part du marché. Et que je ne m’impatienterai pas trop à attendre de tes nouvelles...
    — Tu n’es qu’une vermine, Lucas, gronda Alexandre.
    — Tu me l’as déjà dit, il me semble, non ?
    — Cela vaut la peine d’être répété.
    Lucas haussa les épaules.
    — Je fais ce que les circonstances exigent, voilà tout. Mais tu serais fort avisé de te souvenir qu’en dépit des apparences, c’est moi qui dirige cette mission. Que ce soit dans les murs de Dunleavy ou en dehors.
    — Je ne risque pas de l’oublier, tu me le rappelles à tout bout de champ !
    Lucas eut un rire grinçant et fit un pas en direction d’Alexandre, usant de son gabarit imposant pour l’intimider. Celui-ci resta de marbre.
    — Il serait peut-être aussi utile de te rappeler que tu ne fais que jouer le rôle du seigneur du château et d’époux de la châtelaine, reprit Lucas d’un ton suave. Obtiens au plus vite les informations dont nous avons besoin, et nous serons débarrassés l’un de l’autre. Tu veux un conseil sur la marche à suivre pour y parvenir ? ajouta-t-il avec un sourire cauteleux.
    — Inutile, gronda Alexandre. Je n’ai que faire de tes conseils, Lucas.
    — Cela ne m’étonne pas, et pourtant, dans notre intérêt à tous, je vais t’en faire profiter quand même. Je te suggère fortement de gagner la confiance de la belle comtesse. Il n’y a pas trente-six manières avec les femmes. Fais-la se tortiller sous toi, réchauffe son lit tous les soirs, et elle...
    Il ne put terminer sa phrase. Alexandre l’avait plaqué contre le mur, et refermait une main de fer sur sa gorge.
    — Je ne t’autoriserai jamais à parler d’elle comme d’une catin des ports, articula-t-il entre ses dents serrées. Jamais . Et tu serais fort avisé de t’en souvenir.
    Il sentit Stephen le tirer en arrière, entendit Lucas suffoquer, vit que son visage avait viré au rouge brique. Laissant enfin retomber son bras, il recula de quelques pas. Il aurait donné cher pour pouvoir achever ce qu’il avait commencé.
    Penché en avant, la main crispée sur son cou, Lucas toussait.
    — Va pourrir en enfer, Ashby ! croassa-t-il dès que ses cordes vocales se remirent à fonctionner.
    Il se redressa tant bien que mal, s’efforçant de retrouver son souffle en même temps que sa dignité.
    — Je te le ferai regretter, je te le garantis, menaça-t-il.
    — Vraiment ? Je suis terrifié, rétorqua Alexandre, sarcastique.
    — Tu ferais bien. Et si tu deviens un mouton bêlant, prêt à défendre cette garce de châtelaine, tu es encore plus stupide que je ne l’imaginais ! Je vais peut-être quitter Dunleavy, mais je serai bientôt de retour pour prendre ce qui revient légitimement à la Couronne d’Angleterre. Si tu as une once de bon sens, Ashby, tu détaleras en temps voulu et tu laisseras les vainqueurs exercer leur droit au lieu de jouer les preux chevaliers.
    Lucas n’avait pas fini de parler qu’Alexandre franchissait le seuil, ordonnant au passage à Stephen de refermer la porte et de la cadenasser avant de le retrouver dans la grande salle.
    Mais la voix sardonique de Lucas le poursuivit, et il dut se faire violence pour ne pas rebrousser chemin et laisser libre cours à sa fureur.
     
    Le soir tombait lorsque Alexandre,

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