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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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serai heureuse de profiter de ta compagnie, répondit Elizabeth en glissant son bras sous le sien.
    Et tandis qu’elle quittait la grande salle en sa compagnie, elle sentit sur elle le poids rassurant du regard de Robert. Cela suffit à réveiller le souvenir délicieux des instants magiques qu’ils avaient partagés, juste avant l’arrivée d’Aubert. Une onde brûlante la traversa à la pensée de l’audace – de la faiblesse, peut-être – dont elle avait fait preuve en suppliant son mari de lui faire l’amour.
    Peu de temps auparavant, elle s’était promis d’attendre jusqu’à ce que ses doutes soient apaisés. Et voilà qu’elle avait rendu les armes à la première offensive ! L’idiote ! Elle avait manqué de jugeote, c’était indéniable. Faisant fi de toute prudence, elle s’était donnée à lui, incapable qu’elle était de réprimer l’élan voluptueux qui la poussait vers lui. Elle s’était sentie si femme et si vivante dans ses bras ! Et elle l’avait désiré avec une force irrépressible.
    Où en était-elle, à présent ?
    Elle n’en savait fichtrement rien. Elle savait juste qu’elle devait réfléchir – longuement – afin de déterminer ce qu’elle allait faire de ces sentiments si nouveaux.
    Après qu’Annabelle lui eut souhaité bonne nuit et se fut retirée, Elizabeth se coucha. Sur le manteau de la cheminée, la chandelle se consuma entièrement avant qu’elle s’endorme enfin, épuisée.
    Robert ne s’était pas montré...
     
    Une bande de lumière grise venait d’apparaître à l’horizon quand Alexandre se rendit dans les quartiers de la garnison et réveilla Stephen sous prétexte de l’interroger sur les récents événements.
    Il n’avait guère dormi, occupé qu’il était à réfléchir à la situation et à ruminer sa colère envers Lucas.
    Brièvement, il ordonna à Stephen de le suivre jusqu’au cachot où ce dernier était retenu. Là, il envoya les sentinelles aux cuisines afin qu’ils se restaurent avant de reprendre leur tour de garde. Dès qu’ils furent seuls, Alexandre ouvrit le cadenas qui fermait la lourde porte et ils pénétrèrent à l’intérieur du cachot.
    — Vous feriez mieux de le réveiller, grommela-t-il à l’adresse de Stephen. Si je m’approche de lui, ce sera au péril de sa vie !
    Stephen obtempéra. Il inséra la torche qu’il avait apportée dans un support fixé au mur, puis alla se pencher sur le corps inerte de Lucas. Il le secoua rudement pour dissiper les vapeurs de l’alcool dont il avait abusé la veille. Lucas finit par ouvrir un œil en grognant et frappa au jugé pour se débarrasser de l’importun.
    La riposte de Stephen ne se fit pas attendre. Son poing vola dans l’air et s’écrasa sur la mâchoire de Lucas. Le coup n’était pas assez fort pour l’assommer, mais suffisamment douloureux pour le réveiller tout à fait.
    Étendu sur le dos, Lucas se frotta le visage et jeta à son compagnon un regard noir entre ses paupières bouffies.
    — Maudit sois-tu espèce de...
    — Debout, lui intima Stephen.
    — Pardieu, qu’est-ce qui te prend ?
    S’avançant d’un pas, Alexandre gronda :
    — Debout, espèce de porc, ou je te jure que tu n’auras plus jamais l’occasion de te tenir sur tes deux jambes !
    La menace fut convaincante.
    Lucas se redressa sur un coude, puis se leva tant bien que mal. Alexandre éprouva une satisfaction mauvaise en voyant sa lèvre fendue ainsi que la trace des coups qu’il lui avait flanqués la veille.
    — Quoi ? Que diantre se passe-t-il ? grogna Lucas en jetant un regard méfiant autour de lui.
    Il voulut se frotter la nuque, grimaça, ayant apparemment touché un endroit douloureux.
    — Bon Dieu de bois ! grommela-t-il. J’ai l’impression d’avoir dégringolé d’une falaise !
    — C’est d’un arbre que tu as failli tomber, avec une corde nouée autour du cou, rétorqua Stephen avec rudesse. Si Ashby n’était pas intervenu, tu serais mort à l’heure qu’il est, imbécile !
    — Une intervention regrettable, selon moi, commenta Alexandre. Je constate que tu n’as toujours pas maîtrisé ton penchant pour le viol. Attaquer une femme sans défense, ça t’excite, pas vrai ?
    Lucas eut un rire méprisant.
    — On va pas faire toute une histoire parce que j’ai voulu trousser cette donzelle ? Bon sang, à vous voir, on croirait que je l’ai étranglée ! Elle était consentante, croyez-moi. Bon Dieu, elle ne demandait même que

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