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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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de la grande salle.
    Au passage, il saisit un hanap sur le plateau que portait un domestique et s’arrêta le temps de prévenir un autre domestique qu’ils s’absentaient quelques instants.
    Ils se retrouvèrent bientôt dans le couloir, royaume des courants d’air. Elizabeth entendit avec soulagement le bruit mat de la lourde porte qui se refermait dans leur dos, mais, apparemment, Robert ne voulait pas demeurer si près de la salle commune. Il n’eut de cesse de la guider de couloir en couloir, jusqu’à ce qu’ils atteignent celui qui menait aux chambres.
    À cette heure de la soirée, avec la fête qui battait son plein, il y avait peu de risques qu’ils rencontrent qui que ce soit.
    Enfin satisfait, Robert s’arrêta et attira doucement Elizabeth contre lui. En dépit de l’unique torche qui dispensait une faible lumière, Elizabeth vit l’éclat qui brillait dans le regard de son mari.
    Il lui tendit le hanap et la pria de boire quelques gorgées de vin.
    — C’est mieux que la foule, la chaleur et le bruit, non ?
    — Oui, admit-elle en avalant docilement un peu de vin.
    Elle savait que c’était moins la chaleur ou le monde que le choc de sa rencontre avec le comte de Lennox qui l’avait bouleversée. Après avoir rendu le hanap à son mari, elle prit plusieurs inspirations profondes pour achever de se calmer, puis s’adossa au mur.
    Robert, qui n’était pas le moins perspicace des hommes, murmura :
    — Lennox est une canaille de vous avoir acculée comme il l’a fait. Vous n’auriez pas dû lui parler tant que je n’étais pas auprès de vous.
    — Je n’ai pas pu faire autrement. Cela dit, je suis heureuse que vous soyez intervenu, avoua-t-elle. Pour autant, j’aurais pu lui tenir tête plus longtemps s’il l’avait fallu, et je ne pense pas qu’il aurait osé se montrer ouvertement menaçant, ici, sous mon propre toit, avec tous ces gens autour de nous. Il n’empêche, l’expérience n’avait rien de plaisant.
    — Je ne comprends pas que Robert Bruce n’ait pas remis Lennox à sa place après l’assaut contre Dunleavy. Il ferait moins l’arrogant aujourd’hui s’il ne se sentait plus protégé par le roi.
    — Je ne serais pas étonnée que Bruce ne soit pas au courant. Il voyage avec ses barons dans le Nord depuis que le Parlement s’est réuni à Saint-Andrews, en mars dernier. En outre, il me semble qu’il y réfléchirait peut-être à deux fois avant de réprimander publiquement l’un de ses meilleurs soutiens.
    — Sans doute, admit Robert. Et c’est bien dommage.
    — Inutile de ruminer, je préfère songer à des choses plus agréables... comme cette danse que vous m’avez promise.
    Elizabeth lui adressa un coup d’œil coquin, consciente qu’en cet instant elle ressemblait plus à une servante en train d’aguicher son soupirant qu’à une épouse face à son mari.
    — Auparavant, je me dois de signaler un détail très important, messire.
    — Lequel ?
    — Nous sommes seuls... pour la première fois depuis ce matin.
    Robert demeura silencieux un long moment, et, dans la pénombre, Elizabeth ne parvenait pas à déchiffrer son expression. Se rappelait-il la promesse qu’elle lui avait faite dans la chambre, un peu plus tôt, juste avant de sortir du baquet ? La réponse lui vint sous la forme d’un sourire entendu.
    — En effet, madame, nous sommes seuls.
    Elle s’humecta les lèvres. Elle avait envie de quantité de choses, mais savait qu’elle devrait se contenter d’un compromis, à moins qu’ils ne quittent définitivement la table du banquet ce qui, hélas, était hors de question.
    — Je ne puis honorer ma promesse ici, messire, mais pour l’heure, je saurai me contenter d’un baiser s’il vous plait de m’en donner un, murmura-t-elle.
    La bouche sensuelle de Robert se retroussa en un sourire qui lui arracha un frisson de désir.
    — Un baiser ? répéta-t-il de sa belle voix grave où perçait une pointe de taquinerie. Rien de plus facile, madame. Mais à la condition que vous me permettiez de vous tenir enlacée à ma guise.
    Le cœur d’Elizabeth s’était mis à battre plus vite. Masquant son trouble, elle entra dans son jeu et rétorqua, mutine :
    — Fi, messire ! N’importe qui pourrait nous surprendre. Et je sais que dans le domaine de l’amour, votre imagination ne connaît pas de limites. Vous ne pouvez donc espérer que j’accepte votre demande sans savoir au juste ce que vous avez en tête.
    — Mmm, voyons

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