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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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tête.
    À l’époque où nous jetions notre gourme, Petro et moi étions tombés amoureux de plus d’une actrice. Aujourd’hui, nous avions accepté d’autres responsabilités. Nous étions trop âgés, trop cyniques et trop prudents avec notre argent.
    — Il est possible que tu la connaisses, hasarda Justinus.
    — C’est le contraire qui serait étonnant, railla Petro.
    Depuis son mariage, il avait tendance à jouer les pères la pudeur, mais à mon avis, ce n’était qu’une façade.
    — Quintus, ne me demande pas de t’aider à séduire des comédiennes. J’ai déjà suffisamment de problèmes avec ta famille.
    Le visage de Justinus s’éclaira d’un sourire communicatif.
    — C’est vrai. Et ce n’est pas fini, loin de là. Je suis justement chargé de t’inviter avec Helena à un dîner pour fêter son anniversaire. Demain, précisa-t-il d’un air ennuyé. (Je repensai immédiatement à mon cadeau envolé.) Et tu ne sais pas tout. Il y en a un autre qui a regagné la maison. Quelqu’un qui n’apprécie pas beaucoup que sa sœur vive avec un enquêteur privé et qui décrit dans le détail ce qu’il aimerait lui faire.
    — Ælianus ?
    — Ælianus.
    C’était l’autre frère. Celui que je n’avais jamais rencontré mais détestais par avance. Il ne cachait pas non plus ce qu’il pensait de moi sans me connaître. Il avait adressé des lettres acrimonieuses à sa sœur. Et la peine qu’elle en avait éprouvée m’était restée en travers de la gorge.
    — Je sens déjà qu’on va passer une excellente soirée, ironisai-je.
    Quintus Camillus Justinus, un original, le seul de sa famille à donner raison à sa sœur de vivre avec moi, me salua très bas.
    — Tu pourras naturellement compter sur mon soutien illimité, Marcus Didius.
    — Oh ! merci ! dis-je ironiquement.
    Il essayait sans honte d’acheter mon aide auprès de sa théâtreuse. Nul doute qu’il deviendrait un bon politicien. Il allait donc falloir, malgré tout, que je présente le fils d’un sénateur à une comédienne, pour le regarder ensuite perdre sa réputation jusque-là irréprochable. J’étais certain qu’il ne tarderait pas à me demander de le guider dans Rome pour s’assurer de futurs votes.
     
    Petronius et moi-même fûmes introduits dans la maison de Nonnius par le portier dès notre premier appel. Il paraissait même soulagé de nous voir là pour prendre les choses en main. Il nous regarda examiner la porte qui, la nuit, avait été défoncée de telle façon qu’il n’en restait plus grand-chose. L’entrée était maintenant obstruée par une espèce d’écran temporaire.
    — Ils sont venus avec une carriole sur laquelle ils avaient fixé un bélier, précisa l’homme.
    J’échangeai un regard avec mon ami. Il s’agissait quasiment d’un acte de guerre. Aucune maison romaine ne pouvait résister à un tel assaut. Mais pour oser parcourir les rues en traînant une telle arme, il fallait être sacrément gonflé.
    La maison était vraiment silencieuse. Nonnius n’était pas marié, et on ne lui connaissait aucune famille. Lui disparu, l’activité domestique s’était complètement arrêtée.
    Nous parcourûmes les pièces ; bien peu des esclaves que nous avions vus lors de notre dernière visite étaient présents. Sans doute certains d’entre eux avaient-ils profité de l’occasion pour s’enfuir – soit pour tenter de recouvrer leur liberté, soit par peur. D’après la loi, quand un homme était assassiné, on soumettait ses esclaves à la torture pour les inciter à dénoncer le meurtrier. Et s’ils n’avaient pas porté assistance à leur maître, ils le payaient très cher. Si le meurtre de Nonnius avait eu lieu dans sa propre maison, ses esclaves devenaient les premiers suspects.
    Le portier mit beaucoup de bonne volonté à nous aider. Il nous raconta que des hommes bizarres s’étaient présentés à la nuit tombée, qu’ils avaient proprement enfoncé la porte pour pénétrer en courant dans la maison, sans se soucier de lui. Apeuré, il s’était fait tout petit dans sa guérite. Peu de temps après, il avait entendu ces hommes repartir. En allant aux nouvelles dans la maison, il avait appris qu’ils avaient emmené Nonnius.
    Aucun des autres esclaves ne voulut dire ce qu’il avait vu. Nous finîmes par trouver le tout petit Noir qui servait Nonnius, toujours caché sous le divan d’une chambre. Mort de peur. Il devait connaître la vérité, mais

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