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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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De toute façon, cette femme mentait par plaisir ; elle mentait comme elle respirait.
    — Crois-tu que Lalage a envie de prendre la succession de ton mari ?
    — Comment veux-tu que je le sache ? C’est à elle qu’il faut le demander.
    — Oh ! je lui ai déjà posé la question. Le problème, c’est qu’elle aime mentir autant que toi. (Je tentai alors, avec circonspection, d’adopter une nouvelle tactique.) Résumons : Nonnius Albius, ancien associé de ton mari, s’est retourné contre lui et l’a dénoncé. On pourrait donc penser qu’obligé d’abandonner son empire pour s’exiler, il t’a chargée d’exécuter sa vengeance contre Nonnius.
    Cette accusation, même si elle n’était pas prouvée, tiendrait devant un tribunal. Flaccida réagit immédiatement :
    — Tu n’as absolument aucun droit de t’exprimer ainsi devant une femme seule.
    Légalement, elle avait raison. Une femme devait être représentée en public par un homme qui parlait en son nom. Sa réponse était prête depuis longtemps, ce qui était très significatif en soi. Bien peu, parmi les femmes que je connaissais, auraient pensé à élever tout de suite cette objection. Il est vrai que les femmes que je connaissais ne cherchaient pas à s’abriter de la loi.
    — Tu as raison, m’excusai-je.
    — Dois-je supprimer la question du compte rendu ? demanda posément Helena.
    — Aucune importance, puisque la dame n’y a pas répondu.
    Ma colère patente fit naître l’ombre d’un sourire sur les lèvres d’Helena.
    — Peut-être, depuis le départ de son mari, Flaccida a-t-elle un tuteur qui s’exprime en son nom ? suggéra-t-elle d’un air dubitatif.
    — J’ai un tuteur et toute une équipe d’avocats ! hurla la dame, oubliant toute réserve. Et si vous souhaitez parler affaires, poursuivit-elle comme si la famille taillait des camées ou construisait des bateaux, je vous conseille de suivre la bonne procédure.
    — Tu veux dire prendre rendez-vous ? tentai-je de plaisanter d’un ton amer. Envoyer une liste de questions préalables à un avocat pompeux qui va m’extorquer une fortune pour me dire que tu ne peux pas y répondre ? M’attendre à être attaqué pour diffamation si jamais je mentionne cette discussion en public ? Et j’en passe.
    — Tu n’en es pas à ton coup d’essai ! sourit Flaccida soudain rayonnante.
    — Oh ! je sais comment les puissants jouent de l’intimidation.
    — Tant mieux pour toi. Tu ne m’as pas dit ton nom.
    — Falco !
    Je n’avais aucune envie de m’abaisser à lui donner un faux nom. Advienne que pourra.
    — Et qui est la personne qui t’accompagne ?
    Cette Flaccida était aussi venimeuse qu’un cobra. Elle n’hésitait pas à menacer directement Helena.
    — Ça ne te regarde absolument pas ! déclarai-je froidement.
    — C’est peu courant de voir un personnage officiel accompagné d’une femme scribe.
    — Il ne s’agit pas d’une femme scribe ordinaire.
    — Je suppose que tu couches avec elle ?
    — Je lui demande avant tout d’écrire lisiblement, répondis-je en me levant. Je n’aime pas perdre mon temps et je ne t’importunerai donc pas plus longtemps.
    — Tu me déplais fortement, déclara Flaccida. Ne t’avise pas de revenir me harceler !
    — Prends note de ce que la femme Balbinus Pius a refusé de répondre à mes questions et m’a accusé de la harceler.
    — Sortez d’ici ! s’écria la – vraie ou fausse – blonde.
    Dans certains milieux, les femmes peuvent être plus redoutables que les hommes.

34
    — Tu as vraiment réussi à saboter cet interrogatoire ! (Helena Justina était furieuse contre moi.) C’est toujours comme ça que tu procèdes ?
    — Eh bien, oui. Avec quelques petites variations.
    — Tu veux dire que quelquefois les gens te jettent dehors sans te laisser le temps de poser une seule question ?
    — Quand ils ne m’interdisent pas carrément leur porte, admis-je. Mais il arrive aussi que tout se passe bien.
    — Quand les femmes te trouvent irrésistible ?
    — Évidemment, un beau garçon comme moi…
    — Ton charme n’a pas agi sur Flaccida, fit-elle remarquer narquoisement. Elle n’a fait qu’une bouchée de toi.
    — Oh ! je crois que tu exagères. Mais j’admets que c’est une vieille dure à cuire. Elle nous a quand même peint un tableau réaliste de la vie des rois du crime : mensonges, menaces, détournement de la loi par des avocats

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