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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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également ce qu’en pense ton mari.
    — Florius et moi sommes très proches, prétendit-elle.
    — Voilà qui est merveilleux.
    À mesure que la conversation se déroulait, j’étais de plus en plus content de ne pas avoir à feindre de m’y intéresser. Cette fille m’apparaissait comme un modèle d’imposture, mais son numéro semblait tellement au point que ce serait difficile à prouver.
    — Ma chère, sourit Helena, laisse-moi te dire que tu honores Rome. Et je sais que je peux compter sur toi pour nous aider dans notre enquête…
    — Oh ! j’aimerais tellement t’être utile, gargouilla la péronnelle, en lissant machinalement sa robe de prix achetée au moyen de fonds douteux. Malheureusement, on ne m’a jamais mise au courant de rien.
    — Bien sûr, mais une jeune femme aussi intelligente que toi a sans doute inconsciemment enregistré des faits. Tu en sais peut-être plus que tu ne t’en rends compte toi-même. Voilà pourquoi je voudrais te poser une ou deux questions.
    — Oh ! je t’en prie. Demande-moi tout ce que tu voudras.
    Personnellement, ses minauderies me donnaient envie de lui rafraîchir la mémoire par des méthodes plus énergiques.
    — Parlons des associés de ton père, poursuivit Helena. Je suis certaine que tu n’es pas au courant, mais Nonnius Albius, qui avait été son bras droit, vient d’être tué dans des circonstances vraiment horribles.
    — Par tous les dieux !
    — Avais-tu rencontré Nonnius, ou entendu parler de lui, depuis le procès de ton père ?
    — Oh, non ! s’écria-t-elle.
    — Mais tu le connaissais ?
    — Quand j’étais petite fille, je le considérais comme un oncle. Je n’arrive toujours pas à croire toutes ces horreurs dont on l’a accusé. Et je ne comprends pas comment il a pu inventer toutes ces histoires sur papa devant le tribunal. Je suis certaine que c’est sa maladie qui lui a détraqué le cerveau. Mais de toute façon, j’ai tout de suite compris que je ne pourrais plus jamais le revoir. Maman s’est mise à le haïr.
    — Oui, elle nous l’a dit elle-même.
    Et par ces mots et le ton de sa voix, Helena parvint à suggérer que Flaccida et Nonnius avaient dû avoir une liaison passionnée. J’eus l’impression que la jolie Milvia n’était pas sensible à son humour, mais moi je m’amusais bien.
    — Et pour ce qui est des autres ? demanda-t-elle plus sérieusement. Que peux-tu me dire sur le Petit Icare et… comment s’appellent les autres, Falco ?
    — Le Meunier, Jules César – sans rapport avec l’autre, à ce qu’on m’a dit ! Et il y avait aussi Vert-de-gris et la Mouche.
    — Oh ! ça ne me dit rien du tout !
    J’avais appris de la bouche même de Petronius que Balbinus dirigeait son empire du crime depuis sa maison. Donc, cette bécasse était débile, ou elle mentait délibérément.
    — Mais d’après leurs surnoms, on dirait qu’il s’agit d’hommes horribles, crut-elle bon d’ajouter.
    — Pour être horribles, ils le sont, commentai-je sèchement.
    Milvia se retourna vers Helena comme pour se mettre sous sa protection et, le rouge aux joues, elle l’implora presque :
    — Dis-lui que je n’ai rien à voir avec ces hommes.
    — Elle n’a rien à voir avec ces hommes, déclara Helena d’une voix parfaitement neutre.
    Milvia, en réalisant que la femme qui l’interrogeait ne montrait aucune compassion à son égard, ne put dissimuler une légère inquiétude. Helena Justina possédait une espèce de politesse innée – quand elle ne choisissait pas de l’oublier –, mais elle pouvait se montrer rusée et implacable. C’était normalement moi qui en faisais les frais. Alors, la voir s’en prendre à quelqu’un d’autre constituait un changement agréable. Et même si les réponses de Milvia étaient bien décevantes, ma compagne s’y prenait bien.
    — Dis-moi, insista-t-elle, as-tu jamais rencontré une femme d’affaires un peu exotique qui s’appelle Lalage ?
    — Je ne crois pas. Dans quel genre d’affaires est-elle ?
    — C’est la patronne d’un bordel.
    — Oh, non ! s’engoua la donzelle, apparemment choquée. Je n’ai jamais rencontré une personne comme ça !
    — Et moi non plus, renchérit Helena. Mais il est difficile d’ignorer que des personnes de la sorte existent.
    — Surtout, m’empressai-je d’ajouter, quand l’argent qui a servi à ton éducation, et à constituer ta dot, provient du bénéfice du bordel en

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