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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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approbateur. Marius, lui, mit les pieds dans le plat. Sa mère avait visiblement parlé à la maison de la position intéressante dans laquelle se trouvait ma douce compagne, parce que dès que le petit garçon eut aperçu le bébé, il s’écria :
    — Par Jupiter, Helena ! Oncle Marcus t’a apporté un bébé pour que tu t’entraînes ?
    À en juger à sa mine, elle n’était pas contente.

33
    Je n’attendis pas l’agent promis par Petronius pour rendre visite à la famille Balbinus. Je quittai mon appartement à peine mon déjeuner avalé pour échapper aux obligations familiales pressantes. J’emmenai cependant un témoin avec moi.
    — Tu me manques, Marcus, s’était plainte Helena.
    C’était un aspect de la vie à deux qui m’avait toujours posé problème. Née dans une société où les femmes étaient perpétuellement entourées de dizaines d’esclaves et recevaient la visite de nombreuses amies, Helena Justina se sentait forcément seule. Les filles de sénateurs avaient pour seule occupation de boire le thé à la menthe ensemble. Il arrivait cependant que certaines oublient leur respectabilité au point de tourner autour des gladiateurs. Ce qui n’avait jamais été le style de ma compagne. Néanmoins, vivre avec moi dans ce taudis du sixième étage devait l’éprouver. Surtout quand elle se réveillait pour découvrir que j’avais disparu sans lui laisser le moindre mot d’explication. De jeunes femmes ainsi délaissées pourraient se laisser aller à nouer des liens trop proches avec le gardien de l’immeuble. Heureusement, Smaractus était bien trop pingre pour en engager un. N’empêche que si je souhaitais la garder, je devais pouvoir lui offrir une autre vie.
    — Tu me manques aussi, avais-je répondu platement.
    — Ah oui ? C’est pour ça que tu as daigné rentrer déjeuner à la maison ?
    — En grande partie, mais aussi parce que je dois y attendre un témoin avant d’aller effectuer une petite visite. (J’avais alors eu une illumination.) Tu pourrais écouter et prendre des notes aussi bien que le premier vigile venu. (Elle avait paru fort surprise.) Enfile une robe ordinaire et enlève ton collier. N’oublie pas ton stylet et ne m’interromps sous aucun prétexte. Je déteste les secrétaires qui s’expriment d’une façon intelligente.
    Helena Justina m’accompagnait donc avec plaisir. Elle n’avait pas un attrait prononcé pour les tâches ménagères.
    Quant à moi, j’étais très heureux de mener ma petite enquête sans être contrôlé par un des sbires de Petronius. En outre, la compagnie d’Helena allait transformer cet après-midi de travail en partie de plaisir. Du moins, je l’espérais.
    Nous envoyâmes Marius chez lui après l’avoir convaincu d’avouer qu’il avait perdu Tertulla. Nous lui promîmes que si elle n’était pas rentrée ce soir, nous organiserions des recherches. Le petit garçon partit rassuré, parce qu’il savait que personne n’oserait lever la main sur lui puisque j’étais maintenant impliqué dans cette histoire. On préférerait attendre pour s’en prendre directement à moi. Et Marius ne partit pas seul : il emporta le bébé dans son panier pour demander à sa mère de veiller sur lui en attendant notre retour. Helena s’était débrouillée à trouver une nourrice qui venait lui donner le sein de temps à autre, et il était déjà allé manger de la polenta chez ma mère, un régime qui nous avait bâti une famille solide. Il suffisait de nous regarder, mes sœurs et moi, ainsi que leurs enfants, pour s’en convaincre.
    — Ta mère est d’accord avec moi, déclara Helena. Ce bébé a quelque chose de bizarre.
    — C’est bien normal d’être un peu bizarre quand on a échoué dans un tas d’ordures, non ? Mais pendant que j’y pense, j’ai rencontré Justinus, ce matin. Il est amoureux d’une comédienne. Je vais essayer de l’en guérir. Il m’a transmis l’invitation de tes parents pour un dîner d’anniversaire en ton honneur. Je vais donc avoir la grande joie d’être présenté à Ælianus.
    — Oh ! s’écria Helena, horrifiée. J’avais prévu de m’amuser pour mon anniversaire.
    J’étais toujours extrêmement satisfait de découvrir que les relations dans les familles patriciennes n’étaient pas meilleures que dans la mienne.
    — Ne t’inquiète pas. Je suis sûr qu’il y aura de la distraction, promis-je. Voire du sport !
    — Oui, je te crois. Mais pas le

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