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Le temps des poisons

Le temps des poisons

Titel: Le temps des poisons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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sauvages. La fontaine, quant à elle, avait la forme d'une hideuse gargouille et Kathryn se demanda pourquoi le sculpteur avait choisi ce thème dans un endroit si agréable. La statue était épouvantable. Elle supportait le haut de la fontaine sur son dos squameux et, avec son visage démoniaque à la gueule hurlante, ses yeux exorbités, ses mains comme des griffes, elle semblait sur le point de bondir.
    —
    L'artisan a voulu démontrer que dans chaque verger se love un serpent, dans chaque plaisance, un diable, commenta Kathryn quand ils s'assirent. C'est sans nul doute le cas à Walmer. Il fallait que je pose la question au sujet du livre des codes pour que Sanglier cesse de harceler Lord Henry, ajouta-t-elle en se blottissant contre son mari et en posant la tête sur son épaule. La situation est fort périlleuse, Colum. William Marshall, un fidèle clerc de la Couronne, un ami de Lord Henry et de sa femme trépassée dans des circonstances troublantes, disparaît lui aussi de façon mystérieuse quelques mois plus tard alors qu'il est chargé de l'inestimable livre des codes, document d'importance vitale aussi bien pour l'Angleterre que pour la France.
    —
    Je dois reconnaître, dit Colum en délaçant son pourpoint de cuir et en desserrant la chemise qu'il portait dessous, que je n'ai onc vu Lord Henry si troublé. D'ordinaire, il maîtrise ce genre de situations avec aisance et rapidité, mais aujourd'hui il s'est montré nigaud comme un écolier devant son maître.
    —
    Et n'oublions pas cette autre affaire, déclara Kathryn. Il y a un sergent au village, n'est-ce pas ?
    Murtagh acquiesça.
    —
    Alors pourquoi Lord Henry a-t-il fait transporter les morts céans pour que je les examine ? Il était manifeste qu'ils avaient été empoisonnés, tués par un ou des inconnus. On dirait presque que...
    Elle se redressa.
    —
    On dirait presque qu'il a voulu m'appâter, me faire découvrir quelque chose. Était-ce par culpabilité ? Vous disiez qu'il pourrait y avoir eu un lien entre Isabella et Lord Henry ?
    Colum se contenta de hausser les épaules.
    — Je répétais des ragots, rien de plus.
    —
    Quelle heure est-il ? interrogea Kathryn, qui se sentait soudain somnolente, les paupières lourdes.
    — Environ midi !

    Kathryn sursauta en entendant la voix derrière elle et se retourna.
    Lord Henry était là. Plus loin, la jeune femme aperçut le gamin qui trépignait de l'autre côté du portillon.
    — Nous ne vous avons pas entendu venir, Messire.
    Lord Henry, ayant repris son sang-froid, la fixait d'un œil impavide.
    —
    Maîtresse Kathryn, je dois vous demander encore une faveur.
    J'ai reçu un autre message du village. Il y a eu un nouvel empoisonnement ; il s'agit de l'homme que vous avez rencontré ce matin, Adam, l'apothicaire. On l'a retrouvé mort dans son logis.
    Pourriez-vous me rendre un service ? Accepteriez-vous d'être mon coroner et de mener l'enquête ?
    — Mort ? s'exclama Kathryn en se levant.
    —
    Empoisonné ! répondit Lord Henry. C'est ce qu'affirme Walter, le sergent. D'après ce gamin, mais son histoire est embrouillée, Adam était en train de savourer une chope de bière. Sa mère, qui est alitée dans la chambre au-dessus, a secoué sa clochette et a frappé le parquet de sa canne mais n'a pu faire monter son fils. Il y a peu, une visiteuse a ouï la mère qui criait et la clochette qui tintait. Elle a emprunté l'escalier extérieur. La mère d'Adam a expliqué ce qui se passait, aussi la femme a-t-elle ouvert la porte intérieure et est- elle descendue. La pièce de l'apothicaire était close et verrouillée. Après avoir longtemps heurté à l'huis, la visiteuse a compris que quelque chose n'allait pas et a envoyé quérir le sergent. On a forcé la porte et trouvé Adam gisant sur le sol.
    Kathryn décida d'affronter Lord Henry.

    —
    Pourquoi irais-je là-bas ? Il y a un sergent, un médecin.
    —
    Je connais votre réputation, Maîtresse Kathryn, dit le seigneur en souriant. Œil vif et esprit prompt. Comparés à votre talent, les villageois sont ignares. J'apprécierais beaucoup votre aide.
    —
    Nous irons, déclara Colum, qui se leva en resserrant son ceinturon.
    —
    Prendrez-vous des chevaux ?
    —
    Non, répondit Murtagh en secouant la tête. Nous marcherons : cela nous fera du bien.
    —
    Nous accompagnez-vous, Messire ? proposa Kathryn.
    —
    Que nenni.
    Lord Henry s'était éloigné. Il revint pourtant sur ses pas et s'approcha de Kathryn en la scrutant de

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