Le Testament Des Templiers
cabossant.
« Il a perdu la moitié de sa valeur.
– Qui a cette lettre que vous dites avoir écrite ? » demanda une nouvelle fois Bonnet.
Luc serra les dents.
« Je ne dirai rien tant que je n’aurai pas vu Sara.
– Il faut que vous me le disiez, dit Bonnet.
– Vous pouvez aller vous faire foutre. »
Bonnet chuchota quelque chose à l’oreille de son fils. Les deux hommes sortirent et verrouillèrent à nouveau la porte. Luc examina la pièce plus attentivement. Les murs étaient en pierre, le sol en béton. La porte paraissait résistante. Le plafond était en plâtre. Peut-être y avait-il une possibilité de ce côté-là. Il ne serait pas difficile de grimper sur les caisses et de sonder un peu partout. Puis, dans le coin derrière des cartons, il remarqua un tas de matériel et de câbles. Il jura tout haut. C’était ses ordinateurs !
La porte s’ouvrit à nouveau.
Cette fois, Sara était là, suivie par Odile.
« Dix minutes, c’est tout », dit Odile en poussant légèrement Sara. La porte claqua et ils se retrouvèrent seuls.
Elle paraissait toute petite et frêle, mais dès qu’elle le vit, son visage rayonna.
« Luc ! Mon Dieu, te voilà !
– Tu ne savais pas que je venais ? »
Elle fit non de la tête et baissa les yeux pour cacher ses larmes.
Il s’avança et l’attira contre lui pour qu’elle puisse pleurer tout son saoul. Son dos, sur lequel il avait posé ses mains, était secoué par les sanglots.
« Ne t’en fais pas, dit-il. Tout va s’arranger. Tu n’es plus seule à présent. Je suis là. »
Elle s’écarta pour se sécher les yeux et réussit à sourire de nouveau.
« Et toi, tu vas bien ? demanda-t-elle. Ils ne t’ont rien fait ?
– Non, ça va. Où sommes-nous ?
– Je ne sais pas exactement. Je n’ai rien vu, sinon l’intérieur d’une pièce comme celle-ci et de minuscules toilettes. Je crois que nous sommes sous terre.
– Je me suis fait un sang d’encre pour toi, dit Luc. Tu avais complètement disparu. Je n’avais pas la moindre idée de ce qui avait pu t’arriver. Je suis allé à ton appartement. J’ai appelé ton patron. J’ai essayé de pousser la police à enquêter.
– Pour moi, je n’ai jamais quitté Cambridge », répondit-elle d’une voix faible.
Elle était restée au chevet de Fred Prentice dans le couloir bondé de l’hôpital de Nuffield. Tout ce qu’elle savait, lui avait-elle dit, c’était que, selon Luc, il se passait des choses graves en France. Et puis Luc avait pris congé. Il l’appellerait quand il saurait de quoi il s’agissait. L’instant d’après, il était parti.
Fred voyait qu’elle était perturbée, et, malgré son état, c’est lui qui l’avait consolée.
« Je suis sûr que tout ira bien, dit-il.
– Fred, je t’en prie, ne t’en fais pas pour moi !
– Tu as l’air bouleversée. J’aurais préféré que tu puisses t’asseoir. Peut-être pourrait-on te trouver une chaise.
– Tout va très bien. »
Elle se pencha par-dessus le garde-corps, et lui caressa le bras. « Pourquoi ne pas me dire plutôt ce que tu as trouvé ?
– Oui, dit-il. Un peu de science nous permettra de nous distraire. As-tu jamais entendu parler du gène FOXO3A ?
– Non, désolée.
– Et du SIRT 1 ?
– Hélas, ça ne fait pas partie de mon vocabulaire.
– Ne t’en fais pas. C’est un peu spécialisé. Je ne suis pas un expert non plus, mais je me suis documenté depuis que ton échantillon a allumé tous ces signaux sur notre panel de tests, on se serait cru à Piccadilly Circus.
– Tu es en train de me dire qu’il y avait une activité additionnelle derrière les alcaloïdes d’ergot ?
– Les ergots étaient seulement un point de départ. Ton bouillon a plusieurs propriétés intéressantes. Je pourrais le décrire comme une véritable corne d’abondance en matière de pharmacologie. En fait, cette phrase figurait sur une de mes présentations PowerPoint. J’ai trouvé que cela correspondait parfaitement. »
Elle voulait qu’il revienne au sujet.
« Les gènes…
– Oui, les gènes. Voilà ce que je sais. On les appelle des gènes de survie. SIRT1 est le Sirtuin 1, un gène réparateur de l’ADN. Il appartient à une famille de gènes qui contrôlent le vieillissement. Si on le booste en lui ajoutant un activateur chimique ou, curieusement, en réduisant l’apport calorique d’un animal, on peut obtenir des résultats remarquables
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