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Le tombeau d'Alexandre

Le tombeau d'Alexandre

Titel: Le tombeau d'Alexandre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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bagage. Elle risquait de parler, elle aussi. Il avait laissé le Walther dans le 4 x 4. Il tendit la main en direction de Leonidas.
    — Passez-moi votre Kalachnikov.
    — Ce n’est qu’une fille, répondit Leonidas, réticent.
    — Vous êtes cinglé ou quoi ? Elle a tout vu. Vous voulez finir votre vie dans une prison chez les Gris ?
    Gaëlle parvint à passer le menton par-dessus son bâillon, qui lui enserra le cou comme un nœud coulant.
    — Pitié ! sanglota-t-elle. Pitié !
    Elle avait le visage répugnant de larmes et de morve. Nicolas ne pouvait pas la regarder.
    — Ne me tuez pas, gémit-elle en se traînant vers lui à genoux. Je ne dirai rien. Je le jure. Ne me tuez pas. Je vous en prie, ne me tuez pas. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir !
    — Votre père était contre la violence, intervint Leonidas. Votre père...
    — Mon père est mort, le coupa Nicolas, la main tremblante.
    S’il flanchait, il ne serait plus jamais crédible.
    — Donnez-moi cette putain de Kalachnikov ! cria-t-il à Leonidas en la lui arrachant des mains.
    Leonidas, visiblement écœuré, tourna le dos. C’était aussi bien de savoir qui aurait ou n’aurait pas le cran d’accomplir les tâches difficiles.
     
    Gaëlle geignait toujours, agrippée au pantalon de son bourreau. Nicolas lui donna un coup de crosse, recula d’un pas et pointa la Kalachnikov vers elle. Il n’avait encore jamais tué personne. Il en avait déjà donné l’ordre, certes. Et il avait récupéré des cadavres à la morgue pour les emmener dans les montagnes afin que ses hommes et lui s’entraînent. Tirer sur un être humain, même mort, endurcissait le caractère. Il avait fini par apprécier la sensation qu’il éprouvait lorsqu’il enfonçait une baïonnette dans le ventre de sa victime. Il fallait avoir le geste sûr, sans quoi la lame rebondissait au lieu de transpercer la peau. Mais là, c’était différent. Il avait cru que tuer serait un acte propre, net et libérateur. En réalité, c’était sordide et laid.
    Toujours à genoux, Gaëlle lui tenait les jambes et lui embrassait les pieds. C’était mieux lorsqu’il ne pouvait pas voir son visage. Il visa ses cheveux bruns, au sommet de son crâne. Mais elle releva la tête. Il hésita. Il n’avait pas la force de lui tirer dans les yeux ou dans le front. Pourquoi ne gardait-elle pas la tête baissée ? N’avait-elle aucune considération pour lui ? Il la menaça encore une fois avec son arme. Elle tomba sur le dos, en pleurs, le visage gris, crispé par la terreur. Il lui fit signe de se mettre à plat ventre. Elle n’en fit rien. Elle restait là à se tortiller obstinément, comme si elle savait dans quels tourments elle le plongeait. Il serra les dents. C’était le prix de l’autorité. C’était le prix de la libération de la Macédoine. Il s’arma de courage en imaginant les accolades et la gloire qui l’attendaient. Puis il épaula et visa le visage de la jeune femme.
     
    II
    Knox, qui avait suivi le convoi, était caché derrière une dune. Il avait entendu les hommes se disputer et paniquer. Apparemment, leur plan avait mal tourné et ils ne savaient plus quoi faire. Lorsqu’il comprit que Nicolas avait l’intention de tuer Gaëlle, Knox constata à quel point il était impuissant. Il n’était pas armé et il était seul. Il n’avait que deux options : rester tranquille et sauver sa peau ou bien prendre un risque suicidaire. Mais Gaëlle n’était pas une fille comme les autres. C’était la fille de Richard. Et puis, il avait des sentiments pour elle. Il en avait cruellement conscience en cet instant décisif. Il ne pouvait pas la regarder se faire abattre sans rien faire. Il courut vers sa jeep, marmonna une prière et démarra.
     
    III
    Nicolas entendit un moteur vrombir derrière lui. Il se retourna brusquement et, à sa grande surprise, vit un homme foncer sur lui au volant d’une vieille jeep. Knox ! Ce salaud ne s’avouait jamais vaincu. Voyant que Nicolas ne réagissait pas, Leonidas lui arracha l’AK-47 des mains et cribla le capot de balles. Celui-ci s’ouvrit et le moteur cracha des gerbes de vapeur avant de prendre feu. Ils entendirent Knox accélérer dans le vide ; la jeep s’arrêta juste devant eux. Le capot retomba. Knox ouvrit la portière et s’enfuit, mais une des balles l’avait touché à la jambe. Il boitait. Bastiaan le plaqua et il poussa un cri de douleur en tombant sur sa blessure.
    Nicolas

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