Le tombeau d'Alexandre
égyptienne. Et Knox était fiché. Intéressant.
— Et ?
— Pas au téléphone.
— Je suis en route pour Le Caire. On fait comme la dernière fois ?
— Rendez-vous à six heures.
L’interlocuteur raccrocha.
V
Knox était encore sur le balcon d’Augustin et s’attendait à ce que l’intrus ouvre la porte-fenêtre à tout instant. Il constata que cet appartement n’avait aucune autre issue que la porte d’entrée. L’escalier de secours, l’ascenseur et l’escalier principal se trouvaient tous de l’autre côté de la porte. Il n’y avait aucun autre balcon accessible sur lequel il aurait pu sauter ni aucun rebord à longer. Il se cramponna à la balustrade et se pencha pour regarder le parking en béton, six étages plus bas. Il aurait pu se jeter sur le balcon situé juste au-dessous de celui d’Augustin, mais s’il ratait son coup... Rien que d’y penser, il en eut les orteils engourdis.
Dans l’appartement, le bruit était de moins en moins discret. Quel genre d’intrus pouvait s’introduire dans un appartement et s’y cacher sans passer à l’action ? Knox prit le risque de jeter un coup d’œil à travers la porte-fenêtre et ne remarqua rien d’inquiétant. Un bruit de toux étouffé, suivi d’un sifflement, se fit entendre à nouveau. Il finit par comprendre. Il rentra en secouant la tête et vit le percolateur d’Augustin, qui crachotait ses dernières gouttes de café. Après s’être rempli une tasse, il trinqua avec lui-même devant le miroir en se moquant de sa propre anxiété. Le confinement était une contrainte qu’il avait du mal à supporter. Il était déjà comme un lion en cage. Il avait des fourmillements dans les doigts et les orteils, une légère crampe derrière les mollets. Le besoin de marcher, de dépenser un peu d’énergie pour évacuer la nervosité commençait à se faire sentir. Seulement, il n’osait pas. Les hommes d’Hassan avaient déjà dû écumer les gares, les hôtels et les compagnies de taxi en montrant sa photo et en cherchant sa jeep. Il ne devait pas se montrer, et pourtant...
Augustin avait quitté l’appartement dès le matin pour visiter un site récemment découvert. Knox aurait donné n’importe quoi pour pouvoir l’accompagner.
VI
Ibrahim commença à se sentir nerveux tandis qu’il remontait l’escalier pour retrouver la lumière du jour. Maintenant, Elena et lui allaient devoir faire leur rapport à Nicolas Dragoumis, dont le verdict allait déterminer non seulement les fouilles mais l’avenir d’une petite fille malade. Il serra le bras de l’entrepreneur pour le rassurer de son mieux, puis respira profondément avant de s’éloigner avec Elena. Le regard ému et confiant, Mohammed ne le quitta pas des yeux.
Ibrahim composa le numéro du groupe Dragoumis et se présenta à Katerina. L’appel fut mis en attente, le temps que celle-ci contacte son patron.
— Alors ? demanda Nicolas.
— C’est un site magnifique, commença Ibrahim, il y a de superbes...
— Vous m’avez promis une tombe royale macédonienne. Est-ce une tombe royale macédonienne ou non ?
— Je vous ai promis quelque chose qui ressemblait à une tombe royale. Et la ressemblance est évidente. Hélas, il s’agit apparemment de la tombe d’un soldat et non d’un roi ou d’un noble.
— Un simple soldat ? railla Nicolas. Et vous croyez que le groupe Dragoumis va dépenser vingt mille dollars pour la tombe d’un simple soldat ?
— Ce n’est pas un simple soldat, protesta Ibrahim. C’était un des porte-bouclier d’Alexandre, un certain Akylos. D’après...
— Quoi ? l’interrompit Nicolas d’un ton incrédule. Comment s’appelait-il ?
— Akylos.
— Akylos ? Vous en êtes sûr ?
— Oui, pourquoi ?
— Est-ce qu’Elena est là ?
— Oui.
— Passez-la-moi immédiatement. Je veux lui parler.
Ibrahim haussa les épaules et tendit son portable à Elena. Celle-ci s’éloigna encore un peu et tourna le dos de sorte que personne ne puisse l’entendre. Elle parla environ une minute et revint rendre son téléphone à Ibrahim.
— Vous avez votre argent, lui annonça-t-elle.
— Qu’est-ce qu’il a de si extraordinaire, cet Akylos ? demanda-t-il.
— Je ne vois pas de quoi vous parlez, répondit Elena en évitant son regard. Mais monsieur Dragoumis tient absolument à être informé.
— Bien sûr, je l’informerai aussi souvent que...
— Pas par vous. Par moi. Je dois
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