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Le tombeau d'Alexandre

Le tombeau d'Alexandre

Titel: Le tombeau d'Alexandre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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s’écria Mansoor en orientant sa torche vers les murs latéraux.
    Il y avait de la peinture sur le plâtre, bien que terriblement défraîchie. Il était courant dans l’Antiquité de peindre des scènes importantes de la vie du défunt à l’intérieur ou autour de sa tombe.
    — Pouvez-vous prendre quelques clichés ? demanda Mansoor.
    — Je ne suis pas sûre qu’ils rendront bien, répondit Gaëlle, au comble du supplice.
    — Il faut d’abord mouiller les peintures, lui conseilla Augustin. Avec beaucoup d’eau. Les pigments semblent effacés mais, une fois mouillés, ils ressortiront comme au premier jour.
    — Pas trop d’eau quand même, recommanda Mansoor. Et n’éclairez pas de trop près. Le plâtre craquellerait sous l’effet de la chaleur.
    Gaëlle chercha désespérément Elena du regard, mais celle-ci s’appliqua à lui tourner le dos et orienta sa torche vers l’inscription gravée au-dessus du portail qui marquait l’entrée de la salle principale.
    —  Akylos des trente-trois, lut Augustin en traduisant le grec ancien.
    La lumière disparut juste à ce moment-là. Elena, qui venait de laisser tomber sa lampe, jura si violemment que Gaëlle ne put s’empêcher de la regarder. D’autres torches vinrent prendre le relais.
    —  Akylos des trente-trois , reprit Augustin. Toujours être le meilleur et surpasser les autres.
    — Homère, murmura Gaëlle.
    Tout le monde se tourna vers elle avec étonnement. Elle sentit le feu lui monter aux joues.
    — C’est dans l’ Iliade, précisa-t-elle.
    — Effectivement, confirma Augustin. A propos d’un dénommé Glaucos, je crois.
    — En fait, cette phrase apparaît deux fois, dit Gaëlle timidement. Une fois à propos de Glaucos et une fois à propos d’Achille.
    — Achille, Akylos, songea Ibrahim à voix haute. Il avait de toute évidence une excellente opinion de lui-même.
    Il suivit Mohammed dans la salle principale sans quitter l’inscription des yeux, si bien qu’il trébucha sur la marche et tomba à quatre pattes. Tout le monde éclata de rire et le regarda se redresser en s’époussetant avec la mine contrite d’un homme coutumier du fait.
    Augustin s’approcha du bouclier fixé au mur.
    — Un bouclier d’hypaspiste ! s’écria Augustin.
    Ibrahim fonça les sourcils.
    — Les hypaspistes étaient les porte-bouclier, expliqua Augustin, les forces spéciales d’Alexandre. Ils formaient la plus prestigieuse unité de combat de la plus grande armée de l’histoire du monde. Notre homme n’était peut-être pas si vantard que ça, finalement.
     
    II
    Le soleil s’infiltra entre les rideaux pour éclairer le visage de Knox, qui essayait de dormir sur le canapé d’Augustin. Knox se retourna mais ne put dormir davantage. L’atmosphère était trop moite. Il se leva, se prépara un café, prit un croissant qu’il agrémenta d’une couche épaisse de beurre et de confiture de framboises, et fit le tour de l’appartement pour chercher de quoi s’occuper. La plupart du temps, la télévision égyptienne était affligeante et, de toute façon, sur le téléviseur portable noir et blanc d’Augustin qui tremblotait sans cesse, il était impossible de la regarder. Knox ne trouva rien à lire, excepté de vieux journaux déchirés et quelques bandes dessinées françaises. Ce n’était pas un appartement à vivre. Il ne servait qu’à dormir, et de préférence accompagné.
    Knox sortit sur le balcon. Partout, les mêmes tours, dans le même beige décoloré, le linge qui séchait sur les balcons, et les paraboles toutes orientées vers leur satellite comme les fidèles vers La Mecque. Et pourtant, il était content d’être là.
    Même s’ils ne le reconnaissaient pas, beaucoup d’égyptologues méprisaient Alexandrie. Selon eux, les époques ptolémaïque, romaine et islamique faisaient à peine partie de l’égyptologie. Mais Knox n’était pas de cet avis. Pour lui, c’était l’âge d’or de l’Égypte. Deux mille ans auparavant, Alexandrie avait été la plus grande métropole du monde. Elle avait abrité les plus grands esprits de l’Antiquité. Archimède y avait étudié, ainsi que Galien et Origène. C’était là que la version des Septante avait été traduite. Euclide y avait également publié ses célèbres travaux. La chimie tirait son propre nom de ce pays : al-Khemia était la terre noire de l’Égypte et l’alchimie, un art égyptien. C’était ici qu’Aristarque avait énoncé

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